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mardi 14 juin 2011

Sénilité, machiavélisme ou humour corrézien ?

La déclaration de Jacques Chirac à la pittoresque inauguration de son musée à Sarran, le 11 juin, a suscité une infinité de commentaires et on ne va pas manquer de gloser à l'infini à son sujet, en particulier en la rapprochant du deuxième tome de ses mémoires et des propos qu'il y tient sur François Hollande et Nicolas Sarkozy. Peut-être au fond, chez l'ancien président de la république, l'auteur l’a-t-il un moment emporté et veut-il simplement parla assurer la promotion de son livre et en booster les ventes pour égaler les tirages de Maman. Sur ce point l'opération est assez réussie, après le coup de la concurrence des bonnes feuilles entre le Nouvel Obs et le Point.

Chirac a en effet lâché, tout à trac, quand nul ne lui demandait rien et que sa position au Conseil constitutionnel lui interdit en principe de telles déclarations, surtout à un an du scrutin, qu'il voterait pour François Hollande, si Juppé n'était pas candidat.

Le paradoxe est que c'est la première partie de la phrase qui a retenu toute l'attention, alors qu’il me paraît totalement évident que c'est la seconde qui est essentielle. L'idée que Chirac puisse voter pour Flamby ne doit pas avoir la moindre l'importance aux yeux de Nicolas Sarkozy qui va sans doute, comme aux Guignols, baptiser Chirac "Papy Zinzin". S'il veut reprendre une de ses formules, il peut même dire que ça lui en touche une, sans faire bouger l'autre.

En revanche, la petite phrase, pleine de fiel et de regrets sur le fait que le président regrette que Juppé ne soit pas candidat est tout à fait susceptible (et c'est précisément à cette fin qu'elle a été prononcée) de donner à penser à Alain Juppé (il y a sans doute très longtemps qu'il y a lui-même songé et sans avoir besoin de Chirac) comme à bon nombre d'UMP gaullo-chiraquiens qui ruent dans les brancards de la sarkozie et vont y trouver encouragement et espoir.

La formule (mais c'est le but recherché) vise à inspirer au maire de Bordeaux (qu'on ne doit plus guère voir là-bas) quelques regrets d'avoir déclaré qu'il ne serait candidat que si Sarkozy lui-même ne l'était pas (hypothèse hautement invraisemblable, sauf accident ou décès prématuré). Il est vrai que ce propos lui a permis de devenir ministre des affaires étrangères et que c'est là une distinction à laquelle il n'est assurément pas insensible.

On peut d'ailleurs se demander si les petites affaires électorales corréziennes actuelles ne sont pas pour quelque chose dans le propos de Jacquou. En effet, le rapporteur du tribunal administratif de Limoges a demandé jeudi 9 juin 2011 (donc deux jours avant la manifestation du musée Chirac) à cette juridiction d'annuler l'élection de Bernadette Chirac à Corrèze (Corrèze) lors des dernières élections cantonales, pour un vice de forme. La demande se fonde sur la découverte, dans le bureau de vote de Meyrignac-L'Eglise, de 49 bulletins de vote alors que la liste d'émargement des ne comprend que 48 noms. Or si Mme Chirac avait été élue au premier tour, le 20 mars dernier, elle n’avait qu’une seule voix d'avance.

Le tribunal rendra son jugement dans deux semaines, mais Flamby, comme président du conseil général, pourrait être dans une telle affaire un appui précieux ; il n’est donc pas mauvais de l’amadouer, surtout si cela ne mange pas de pain !

Chirac, peut-être titillé par les frasques américaines de DSK, a, en présence de Bernadette, refait son numéro de charme sénile, un peu ridicule, avec une affriolante blonde, Sophie Dessus, sémillante vice-présidente du conseil général de Corrèze. Du plus haut comique et Yann Barthès et son Petit Journal ne l’ont naturellement pas loupé.

Je me demande comment Jacquou et Maman se sont causé de retour à la maison. L'a-t-elle félicité pour avoir, d'ores et déjà, mis Flamby dans sa poche ou lui a-t-elle tiré ses grandes oreilles, en lui reprochant à la fois son numéro grotesque avec la pulpeuse blonde et des propos, tout à fait inconsidérés dans le contexte actuel et qui pourraient être mal pris par Nicolas Sarkozy avec lequel elle est, en principe, dans les meilleurs termes ?

Jacques Chirac fait-il déjà campagne ou se borne-t-il à la battre ?

Note lexicographique de la rédaction : "battre la campagne : déraisonner, délirer, divaguer".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

l ex president a subi un AVC qui lui fait apprecier les charmes d une expression vocale maintenant plus spontanée que du temps de sa fonction .... SON LIVRE ecrit avec d autres montre qu il essaye de continuer à jouer du billard politique à trois bandes ....CE N EST EN EFFET PLUS LA RESERVE QUE DOIT S IMPOSER UN MEMBRE ACTIF DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL ...
OLIVIER