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vendredi 17 juin 2011

La vie des dames galantes

Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, dans ses Vies des dames galantes, écrivait : « Si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenoyent tous par la main et qu'il s'en pust faire un cerne, je croy qu'il seroit assez bastant pour entourer et circuire la moitié de la terre ».

L’histoire de notre République ne confirme que partiellement ce principe.

Un petit rappel historique.
« La femme de César ne doit pas être soupçonnée ». Cette formule, de César lui-même dit-on, selon les témoignages, convergents mais repris les uns des autres, par Cicéron, Plutarque et Dion Cassius, s’applique inégalement selon les épouses de nos présidents.

Madame Coty et Madame de Gaulle (dite Tante Yvonne) ne prêtaient guère le flanc (ni le reste) à ce genre de critiques !

Les choses se gâtèrent avec Madame Claude Pompidou, à qui l’on a prêté, tour à tour et sans preuves, des moeurs saphiques et/ou légères ; ces goûts ne sont nullement contradictoires, comme le croient quelques sots innocents. Ce fut la fameuse affaire Marcovic (le garde du corps des Delon qui, vu les conditions de sa réapparition, ne put guère témoigner dans cette affaire) ou Marcantoni, réputé au service de quelques hauts personnages proches du Général et qui voulaient, par ces rumeurs agrémentées de quelques photos plus ou moins bricolées, écarter Georges Pompidou de la succession. Une des dernières volontés du Général, d’ailleurs respectée, fut d'interdire que Pompidou vînt lui rendre hommage sur son lit de mort. Devenu Président, Pompidou, qui prétendait tout connaître des dessous de l’affaire, s’appliqua à écarter les présumés coupables des cercles du pouvoir et en particulier du SDECE.

Anne-Aymone ne se fit guère remarquer, sauf en étant la seule épouse de président à présenter ses voeux aux Français, ce qui, vous me l’accorderez est une forme de séduction bien innocente. Si la femme de Giscard ne fut jamais soupçonnée, il en, fut bien autrement de Valéry, avant même ses tardives et récentes confidences libertines. Il fut grand amateur d’une actrice, qui ne s’était pas encore consacrée à la littérature enfantine. On pourrait reprendre à propos de cette dame ce que La Rochefoucauld disait des vieillards qui « donnent de bons conseils pour se consoler de ne plus pouvoir donner de mauvais exemples ». Celles qui ont le plus rôti le balai font souvent, dans la suite, les meilleures dames patronnesses !

Tatie Danielle annonçait-elle la couleur en nommant sa fondation « France-Libertés » ? Tonton ne se privait guère de son côté, finissant même par s’afficher avec Madame Pingeot, la mère de Mazarine, elle-même gardée en permanence par une douzaine de gendarmes, tandis que Tatie Danielle ne faisait guère mystère de son sportif Helvète ! La femme de César n’avait pas à être soupçonnée puisqu’elle faisait elle-même étalage des écarts de sa situation conjugale, sans que la presse en soufflât mot.

Chirac, souvent défini publiquement comme « Cinq minutes, douche comprise», ne courait guère de risque du côté de Bernie, plus occupée de pièces jaunes que de galipettes ; « Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu d'amour ne le désapprend jamais ». écrivait encore ce même Brantôme dans Les vies des dames galantes ).

Les rumeurs à propos de notre président actuel furent d’abord discrètes avant que tout soit mis sur la place publique, la presse anglaise ayant comme toujours étalé, la première, ce qui ailleurs restait dans une relative discrétion. On a ressorti, dès lors, les épisodes du roman Nicolas-Cécilia, le texto et la fameuse visite de Richard Attias et Cécilia dans une grande surface d’électro-ménager (on espère que ce n’était pas chez Darty !), comme les déclarations de Carla sur l’ennui que suscite chez elle la monogamie. On ne prête qu’aux riches, dit-on, mais Carla, en artiste qu’elle est, a porté ses choix dans le milieu de la musique ; après avoir longtemps renoncé à y faire son marché, elle avait semblé y revenir, lassée sans doute des rollers comme du registre des Atrides où elle avait fait un enfant qui est, en quelque sorte, métaphoriquement, le frère de son père !

Aurait-ce été là les débuts d’une stratégie de communication des gourous de l’Elysée qui préfèrent, à tout prendre, les couvertures de Gala ou de Voici à des titres alarmistes des Echos ou des feuillets saumon du Figaro ?

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