Les titres ne manquent pas pour désigner la journée que nous a fait vivre l'élection de Christine Lagarde à la direction générale du FMI.
« La cour du roi Pétaud » où tout le monde veut commander et parle en même temps et qui nous a donné la jolie expression de pétaudière ? « L'arroseur arrosé ? », notre président se voyant traité comme il traita souvent les autres, en d’autres temps ?
Ce pourrait être tout aussi bien « La folle journée », autre titre du Mariage de Figaro ou « La nef des fous » si l’on préfère des références picturales.
On pourrait s'interroger, en revenant sur le passé, à propos de la stratégie présidentielle en matière de propositions pour la direction du FMI.
Un président machiavélique aurait tout à fait pu pousser un futur rival (annoncé pour l'élection présidentielle) vers les rives du Potomac. Les possibilités de succès étaient multiples en effet soit que le directeur général prît goût à la chose (pas désagréable) et entreprît d’y faire un second mandat, comme nombre de ses prédécesseurs ; soit que, plus logiquement, ses pulsions, bien connues, ne le poussassent dans la voie fatale d'entreprises hardies auprès des femmes qui ne manquent pas au FMI avec les conséquences fatales qu'on pouvait aisément prévoir dans le contexte puritain des États-Unis. L'issue a été un peu différente mais, au fond, elle n’était pas si différente que ça de la seconde des hypothèses.
Reste la reine Christine qui s'en va, laissant sans doute derrière elle un prince qu’on ne sort pas vu sa parentèle des plus équivoques. Cette élection attendrira peut-être les magistrats, les détournant de sanctions dans l'affaire Tapie qui peut constituer une menace discrète à l'égard d’un Jean Louis Borloo indiscipliné qui, semble-t-il, aurait, pendant son bref passage à Bercy, mis en branle la procédure,aujourd'hui contestée, qui a fait gagner un demi-milliard à son ami Nanard.
Il fallait pour le FMI une économiste, disait-on, et l’on n'a pas manqué de reprocher à Christine Lagarde de n'avoir qu'une expérience d'avocat d'affaires. Son départ de Bercy a libéré le poste pour François Baroin qui a, de toute évidence, la formation et l'expérience de l'emploi. Pour la formation on lui connaît de courtes études à Paris2 ( DESS de défense (de rire) et DEA de géopolitique) ce qui prépare tout à fait, on l’aura compris, au ministère des finances. En revanche, il a été fait journaliste, sur le tas, par Jean-Pierre Elkabbach auquel il a préparé le café pendant près de quatre ans ! Cela vous forme un homme et vous destine aussi très directement à Bercy. François Baroin, petit-fils de la Veuve, a été surtout le fils de son père. Une fois les lunettes jetées aux orties, cela a largement suffi à assurer sa fortune politique fondée sur une voix de basse chantante dont il aime à jouer à tout propos, ce qui est bien naturel pour un porte-parole.
Pour en venir à l'arroseur arrosé, il est amusant de voir que les méthodes de François Baroin ne sont pas sans rappeler celle du jeune Nicolas Sarkozy dans ses entreprises de la conquête du pouvoir (« Si l’on ne retient pas et si l’on ne me donne pas ce que je veux, je fais un malheur ! »). Ceux qui doivent doucement se marrer au spectacle gouvernemental qui nous est actuellement donné, ce sont Messieurs Balladur et Chirac, même s'il ne leur est sans doute pas donné de partager cette commune hilarité.
Il faut que le pouvoir soit tombé bien bas pour offrir pareil spectacle de chaises musicales mâtiné de bras de fer et de coups de gueule. En tout cas, j'espère qu'on a prévu une chaise solide pour David Douillet et il a été sans doute prudent de ne pas l’installer sur celle de la frêle Valérie Pécresse !
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