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samedi 9 juillet 2011

Tapie, Lagarde et Borloo (N° 1)

Résumé (indispensable des épisodes précédents). A cette fin , je reprends, en l'actualisant, l'un de mes posts antérieurs publié sous le titre : "Il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint" ( Beaumarchais ).

Cette formule du Mariage de Figaro paraît pouvoir s’appliquer à Madame Christine Lagarde, notre ex-ministre des finances et de l’emploi, même si la canne, sur laquelle elle s’appuie parfois avec beaucoup de distinction et de grâce, ne semble pas la destiner, a priori, aux exercices chorégraphiques.

Avocate de profession, elle a régné sur Bercy et nos sous ; aussi ne l’ai-je pas entendue sans étonnement affirmer, un jour, à la radio que la raison pour laquelle on avait jugé bon de mettre un terme à l’interminable affaire Tapie était que l’Etat avait déjà versé dix millions d’euros en frais d’avocats (merci pour eux!). Les avocats de Nanard, que j’ai entendus aussi par ailleurs, sont plus discrets, car ils ont dû, au terme apparemment définitif de l’affaire, se payer sur la bête et avec un pourcentage sur les gains, à l’américaine, car Tapie lui, en principe n’avait alors pas un euro en poche.

Petite curiosité fiscale. Nanard devait alors, disait-on, 130 millions d’euros à l’Etat (en « dettes fiscales et sociales"), sans parler de ses créances au Consortium de Réalisation. Comment un citoyen dans une situation financière et fiscale si désastreuse a-t-il pu continuer à loger Rue des Saints-Pères dans ce fameux, immense et luxueux hôtel particulier qu'il y possède et pour lequel, en son temps, le Canard enchaîné nous avait appris qu’il ne payait qu’une taxe d’habitation minimale, n’étant pas assujetti à l’impôt sur le revenu?

Quel homme ce Nanard ! Lui qui a commencé comme crooner, il pourrait reprendre le tube de Julio Iglesias « Je n’ai pas changé ! », à moins qu’il ne revienne à ses propres écrits à travers le répertoire du Bernard Tapy des années 60 ; il pourrait alors nous susurrer à nouveau, après son succès final dans l’affaire Adidas, cet immortel couplet dont, homme de tous les talents, il est l’auteur:
« Et maintenant je suis content
Qu'avec elle ce soit terminé
Je vais pouvoir tout comme avant
Ha ! Recommencer à bien rigoler".
Tout cela est rigoureusement exact, même si la rime est moins riche que, désormais, l’homme.

Mais revenons-en à Madame Lagarde, car je ne puis m’empêcher de craindre, à Bercy ou au FMI, les analyses et les décisions ultérieures d’une femme qui, pour ne pas risquer, fût-ce en vain, un ou deux millions d’euros de plus, accepte, le coeur manifestement léger, d’en perdre quatre cents !

Je n’entends pas être le centième à ratiociner sur cette affaire, aussi ténébreuse que compliquée, dont les implications politiques, souvent méconnues, commencent à apparaître, et dans laquelle, de toute façon, nous autres contribuables français, avons été et serons encore les dindons de la farce.

La Gauche joue les vierges effarouchées, forte des connivences évidentes du pouvoir dans cette affaire. Bayrou a, en son temps, levé le lièvre, alors manipulé par Peyrelevade qui évidemment en sait long, pour plusieurs raisons, sur cette affaire. On ne doit pas oublier que c’est tout de même Mitterrand qui, pour contrer Rocard, a mis autrefois Nanard sur orbite politique et en a fait un ministre, en continuant dans la suite à le protéger de diverses façons. Quant au fameux tribunal arbitral, qui aurait touché dans l'affaire un gros million d’euros d’honoraires, la droite sénile y était représentée par l’alpiniste Mazeaud et la gauche cacochyme par l’avocat Bredin (du cabinet Bredin-Badinter, ça doit vous rappeler des choses!). Bernard Tapy-Iglesias a raison : rien n'a changé, mais rien n’a non plus été laissé au hasard dans tout cela !

On croyait Nanard fini après l’arrêt de la Cour de Cassation en octobre 2006, censé, dans notre système juridique, mettre un terme à toute action judiciaire. C’était compter sans la justice « privée ». Quoique fauché, Tapie-Tapy, resté à la table quand on le croyait au tapis, en flambeur qu’il est, a fait "tapis" et raflé le magot ! Bravo l’artiste !

La suite demain.

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