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samedi 30 juillet 2011

Les nababs de la pauvreté . Exemple et suite.

Par hasard, j'ai lu, dans le quotidien haïtien, le Nouvelliste, un article de Carl-Henry Cadet qui fait un rapprochement, inattendu mais pertinent, entre Haïti et le Cambodge . Cet article fait suite à la projection publique à la FOKAL du film « Inside job » de la journaliste-cinéaste américaine d'origine cambodgienne Kalyanee Mam, Oscar 2011 du meilleur documentaire. qui avait été invitée à Port-au-Prince par l'ICFJ (International Center for Journalists).

"Haïti et Cambodge : un triste tableau

Haïti et Cambodge sont très distants sur le plan géographique, mais ils sont très proches sur le plan socio-politico-économique. Les deux pays, sous protectorat voilé ou ouvert de la communauté internationale, deviennent des terres fertiles pour le développement des ONG.

[...]

Le débarquement de l'ONU a ouvert la porte aux ONG qui sont aujourd'hui les vrais maîtres du Cambodge [il y en aurait un millier en Haïti]. Elles sont, selon la journaliste, plus de 3 000 au pays dont la population est aujourd'hui évaluée à 14 millions d'habitants. « Fuite de la main-d'oeuvre qualifiée, effondrement de l'industrie, dégradation du système éducatif, généralisation de la corruption... » sont parmi les maux ayant frappé le pays après 1991.

Avant l'arrivée de l'ONU, la pandémie du sida était presque méconnue au Cambodge. « Pas plus de 6 000 personnes malades du sida ont été recensées à travers tout le pays avant 1991, a indiqué Kalyanee. Ce chiffre est passé à 20 000 en 1992 pour atteindre entre 50 000 à 90 000 en 1995. » « L'ONU a apporté le sida au Cambodge et le choléra en Haïti », a souligné un participant à l'atelier [il est désormais avéré que sont en cause, pour Haïti et le choléra, non pas les ONG, mais des troupes asiatiques de la MINUSTAH dont le contenu des latriners a été déversé dans l'Artibonite par une société haïtienne chargée de leur traitement].

Dans les années 50 et 60, le Cambodge était considéré pour son attractivité touristique et son industrie florissante comme « La Perle de l'Orient ». Aujourd'hui, avec un revenu per capita inférieur à 800 dollars américains, les Cambodgiens vivent de l'assistanat.

Les meilleurs emplois du pays, offerts par les ONG, sont octroyés aux ressortissants des pays étrangers. Comme c'est le cas en Haïti, les Cambodgiens se contentent des postes de subalternes ou de seconde zone. Menant un train de vie supérieur à celui de la majorité des Cambodgiens, les expatriés font grimper le prix des loyers et des produits alimentaires. Et l'anglais tend à s'imposer comme la langue officielle du pays au détriment de la langue maternelle, le cambodgien, qu'on enseigne de moins en moins à l'école".

Cet article rappelle sur bien des points les propos de l'auteur des Nababs de la pauvreté!

Dans un même registre, scène comique au journal de 13 heures de jeudi 28 juillet 2011, sur France 2 où officie un des supplétifs estivaux d'Elise Lucet. Au fait que diable font ces deuxièmes, troisièmes ou quatrièmes couteaux - car chaque "journaliste" habituel en a deux ou trois - durant le reste de l'année, quand ceux et celles dont ils sont les doublures ne sont pas en vacances? Bref, la doublure du jour reçoit Rony Brauman à propos de la famine dans la Corne de l'Afrique. D'emblée, Brauman le douche en rejetant avec force le chiffre de 12 millions de personnes menacées par la famine que tout le monde avance, le disant très exagéré et surtout mettant en avant tous les autres problèmes de la Somalie (structurels, militaires, tribaux, politiques, etc.). La doublure essaye de protester, mais Brauman, qui connaît la situation du pays infiniment mieux que l'autre qui ne saurait sans doute pas situer exactement la Somalie sur une carte du monde, tient bon et, par là, tend à modérer l'enthousiasme caritatif des éventuels donateurs que l'autre veut précisément taper. Ce dernier choisit donc d'écourter l'entretien et de faire taire son invité pour pouvoir conclure sur les données fausses et le couplet qu'il avait préparé.

Un classique de nos informations télévisées!

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