On me pardonnera
de répondre ici à Cimabue, la seule à avoir répondu à ma question, à propos de mon
petit pamphlet sur le CNRS. Chère Cimabue (et qu'on ne vienne pas me chicaner
sur le genre!), je reviendrai à l'occasion sur cette affaire sans avoir pour
autant trouvé la solution.
L'élection
américaine a engendré dans notre presse audio-visuelle des comportements
différents qui méritent un bref examen car on y trouve une admirable
illustration des bidonnages dont elle est coutumière.
Europe1, une de
nos radios-bignoles du matin, n'a pas hésité à expédier à New York, pour la fin
de la présidentielle américaine, trois figures emblématiques de l'info matinale (enfin si l'on
veut, car je doute fort que ceux et celles que l'on entend vers huit heures
soient réellement présents dans le studio, comme on essaye de nous le faire
croire) : Jean-Pierre Elkabbach, le doyen d'âge, à qui on devrait éviter la
fatigue d'un voyage si clairement inutile, Bruce Toussaint, le passeur de plats
ensommeillé et Natacha Polony qui s'est récupérée là à la fin de son duo
antillais chez Ruquier). Europe1 s'est donc fendu de trois voyages à New York (à
l'étiage du prix en ce moment, il faut bien le dire . France2 a-t-il eu un
tarif réduit pour sa vedette David Pujadas ? Je ne sais quelle radio parisienne,
plus "écolonome" (voir mon post sur ce joli mot-valise) s'est bornée
à déplacer son équipe d'information à l'ambassade américaine, ce qui, après
tout, n'était pas si sot. En effet, tous ces braves gens qu'on a envoyés à New
York pour prendre le pouls de l'électorat américain ne parlent pas, bien
entendu, l'anglais et les seules personnes qu'ils ont donc interrogées là-bas
étaient évidemment des francophones. Des grands professionnels je vous dis!
Le contenu des
propos est donc sans intérêt ; ce qui était amusant en revanche, pour moi du
moins, étaient les ruses de Sioux (en fait plutôt des feintes de garçons de
bains!) pour faire croire que tout se passait depuis New York. Radio-bignole
jouait un peu sur le velours, la plupart de ses chers z'auditeurs ignorant
qu'il y a six heures de décalage entre New York et Paris. À qui fera-t-on croire
que Monsieur Bruce Toussaint s'est levé à deux heures du matin à New-York pour
causer dans le poste à huit heures à l'heure parisienne? Tout cela était
manifestement en boîte et cela sentait d'autant plus le renfermé que, de temps
en temps, des intervenants, oubliant la consigne, mangeaient, si je puis dire,
la commission.
Pour l'essentiel
de la production matinale de cette station qui est constitué par de la
publicité, pas de problème ; de toute façon, le boulot est fait par la technique;
les messages sont toujours en boîte et il suffit d'un signe pour qu'on les
balance sur l'antenne ; en revanche, le plus drôle a été, non pas
l'intervention de Bruce Toussaint qui, comme toujours, se borne à passer les
plats et à dire bonjour aux uns et aux autres pour faire croire à leur présence
effective, avant qu'on passe leur intervention également enregistrée, mais
celle de la pauvre Natacha Polony qui, a 8h30 à l'heure française, est chargée
de la revue de presse.
Si l'on admet
qu'il lui faut, comme à tout le monde, le temps de la lecture des journaux
(soit, à la louche, deux heures), cela revenait, en la circonstance et à New-York,
à ce qu'elle ait commencé la lecture de la presse new-yorkaise du lendemain (le
7) aux alentours de minuit, le mardi soir (le 6), pour que son intervention
puisse passer à 8h30 à Paris le mercredi 7. Pas simple car le mardi 6 à minuit,
les résultats de l'élection n'étaient pas encore donnés !!!!!!
Par conséquent,
cette revue de presse était totalement bidon ; elle n'a évidemment évoqué aucun
titre précis pour la bonne et simple raison qu'ils n'existaient pas encore! A
Europe 1 ce n'est pas grave de prendre les gens pour des cons puisque, en
majorité, ce sont effectivement des cons.
Les titres du
journal « depuis New York » (avec la mention en anglais et quelques mesure de
l'hymne américain) présentés par Bruce Toussaint étaient particulièrement
gratinés sur ce point. Exception faite de la mention de l'élection d'Obama qui
ouvrait le prétendu journal, les deux autres titres majeurs, étaient la mise en
examen de Madame Martine Aubry et les résultats des deux matchs de foot joué la
veille par le Paris-Saint-Germain et Montpellier. On comprend aussitôt
l'absolue nécessité d'envoyer cette équipe à New York pour ça !
Au fait, on ne
nous a pas parlé économies d'énergie et CO2, l'occasion de le faire était
pourtant belle !
2 commentaires:
je ne sais pas ce que ces journalistes mandés sur place apportent à l'information, des duplex avec les journalistes du cru seraient plus efficaces
BFMTV remporte la palme, quand même: en direct de Chicago, le discours de BO
Pujadas sur fond de gratte ciel, insupportable
nos nistons vont croire encore que NY est la capitale US et il faudra les forcer à lire Steinbeck , Margareth Mitchel , Faulkner, John Fante,Harrisson,pour comprendre et ne pas comprendre l'Amérique mais sans succés, on s'en tiendra donc à des pompom s girls sur fond d'élection
c'est quand le Roller ball?
Que toutes celles et tous ceux qui se sont légitimement inquiétés devant l'immensité des tâches confiées à New York aux "journalistes" de radio- bignole (Europe1 pour le coup) que j'évoquais hier se rassurent, ces malheureux sont encore en vacances ce matin du jeudi 8 novembre! Ils ne doivent pas toutefois trop s'endormir sur leurs lauriers car, il a bien fallu les remplacer et cela s'est fort bien passé. Caroline Roux remplaçait ce matin Jean-Pierre Elkabbach et c'est tout de même bien autre chose ; je ne doute pas que Jérôme Cahuzac qui était l'invité du matin y ait trouvé son compte avec celle qu'il appelait déjà Caroline en fin d'interview!
Enregistrer un commentaire