Le bruit court
qu'un certain François H. habitant rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris, aurait
touché le jackpot politique de l'Euromillion !
Notre président
a dû enfin passer une bonne nuit, illuminée qu'elle était par deux bonnes
nouvelles, même si l'une d'entre elles peut faire l'objet de quelques
appréciations divergentes.
La première a
été qu'en dépit des bruits alarmistes qu'on avait eu soin de répandre hier
durant la journée pour donner plus d'éclat à l'issue heureuse des 48 heures
d'entretiens sociaux, le texte a été adopté. Comme prévu et comme on le
savait, le texte proposé par le Medef a été refusé par la CGT et FO. L'astuce a
donc consisté jusqu'au bout à entretenir le suspense et à faire croire à la
défaite pour pouvoir crier victoire avec plus de force et d'éclat. La recette
est vieille comme le monde ! Ça ne mange pas de pain mais je ne pense pas,
hélas, que ça permettra d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année,
ce qu'on nous promet et ce que je souhaite comme tout le monde bien entendu.
La seconde
prétendue bonne nouvelle d'hier a été l'entrée effective de la France dans le
conflit malien, ce que, il y a peu de temps encore, notre président semblait
vouloir éviter à tout prix. Certes, nous avons la bénédiction du conseil de
sécurité de l'ONU, qui en est à sa troisième résolution dont on a vu dans le
passé ce qu'elles valent. Tout le monde, en restant sur son séant bien entendu,
nous encourage ; les États-Unis nous félicitent et iront jusqu'à nous prêter
quelques drônes d'observation (moins visibles que des Marines !) avec leur mode
d'emploi, Les Européens, Anglais et Allemands en particulier, nous adressent tous
leurs vœux de succès sans pour autant bouger ; il paraît même que deux Etats de
l'Afrique de l'Ouest (dont l'exemplaire Nigéria!) suivent avec beaucoup d'intérêt les
choses et sont même prêts à nous envoyer quelques soldats nigérians dont ils
ont pourtant bien besoin chez eux.
J'entendais ce
matin sur France-Info deux grands experts en matière d'intervention militaire :
Monsieur Longuet, ex-ministre de la Défense nationale et grand connaisseur en
stratégie militaire de ce simple fait et Madame Guigou, qui préside de la
commission des affaires étrangères, plus habituée aux robes d'avocat et de
magistrats qu'aux battle-dress. L'un et l'autre ont causé dans le poste pour ne
rien dire, ce qui n'est pas trop grave.
J'ai même
entendu l'envoyé spécial de France Info qui avait la prudence lui aussi de nous
entretenir depuis Bamako sur les combats de Konna, à 500 km au Nord-Est, dont il
ne savait manifestement pas grand-chose, car, comme en Syrie, les "envoyés
spéciaux" sont de plus en plus prudents, ce qui rend leur témoignage de
plus en plus aléatoire et par là inutile !
Pour faire bonne mesure, on a même essayé, semble-t-il, de glisser la Somalie sous le Mali et d'y
libérer l'agent de la DGSE qui avait y été capturé. Cette action aurait,
semble-t-il, causé trois victimes du côté français dont l'otage lui-même; en principe, en Azawad, vu la densité de la population, on ne risque guère les "dommages collatéraux".
Nous ne sommes pas sortis de l'auberge sahélienne comme je l'ai dit à diverses reprises dans mes blogs « Honni qui Mali pense ».. Je n'y reviens donc pas.
Un moment
pittoresque toutefois dans la radio du matin, l'interview d'une brave Réunionnaise,
belle-sœur de l'otage du Nigéria, à qui on a omis sans doute d'expliquer que le
Nigéria n'est pas le Mali ni même le Niger. Chacun sait que les Français
ignorent la géographie et qu'au Nigéria l'enlèvement des otages est une petite
activité artisanale, couramment pratiquée puisque des sociétés d'assurances se chargent
de les racheter à prix abordables, ce qui crée une situation totalement
différente de celle que connaissent nos otages du Mali et du Niger. Mais on ne
peut pas demander quand même aux journalistes, en plus de prendre des risques
au bar du Hilton ou de l'Intercontinental, de connaître un peu la géographie.
"Wait and
see" comme disent nos amis anglais qui nous encouragent de loin..
Passé le moment de
l'euphorie, attendons la suite car le texte approuvé hier sur la "flexisécurité"
risque fort d'être amendé à l'Assemblée nationale par quelques députés de la
majorité qui veulent faire valoir à la tribune et par des amendements l'éclat de
leur rositude. Quant au Mali, les pilotes de nos hélicos et nos avions
d'observation seront bien inspirés de se souvenir qu'on en est plus aux antiques pétoires des
Tamasheq et qu'on a rapporté de Libye des missiles sol-air dernier cri dont on
pourrait bien faire usage dans les rangs des Islamistes.
Pour nous, ça va
Mélanronchonner, mais on commence à y être habitué et c'est "Pour la
France !" comme on dit (mais pour combien de temps ?) à l'UMPSUDI.
1 commentaire:
A 16 heures ce jour déjà au moins quatre morts français en So-Mali ; je crains d'avoir été trop bon prophète. Usbek
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