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mercredi 19 mai 2010

Usbek for President!

Je suis fatigué de prodiguer aux puissants de ce monde des conseils qu’ils ne suivent jamais, alors qu'Usbek Consulting and Co. leur fait gratuitement les meilleures suggestions.

Tenez, sans aller plus loin qu’aujourd’hui ! Vous croyez peut-être, dans votre candeur naïve, qu’occupent les "unes" de nos médias audio-visuels les graves problèmes du moment, de la chute vertigineuse de l’euro (qui serait pourtant bonne pour nos exportations, si nous avions encore quelque chose à vendre, à part des Rafales, que le Brésil ne manquera pas de nous acheter dès que nous lui aurons donné l’argent pour les payer !) au problème des retraites (qui fait difficulté, car nous sommes le pays où les retraités sont les plus jeunes, tout en ayant eu le temps de travail hebomadaire le plus court quand ils étaient en activité). Tout cela constitue ce que l’on appelle si joliment « l’exception française » !

Vous n’y êtes pas du tout ! Les deux sujets majeurs du jour sont le Paris-Saint Germain et les modalités du retour de Clotilde Reiss.

Le Paris-Saint Germain est un club de foortball ; je crois savoir qu’il a été plus ou moins acheté par un fonds de pension américain nommé Colony (ou à peu près). Pauvres épargnants américains ! Ils sont déjà tombés dans les griffes de Madoff et voilà qu’ils ont, en plus, le PSG dans les pattes. Bref, le PDG du PSG ( rime riche!), dont j’ai cru comprendre qu’il avait fait carrière dans la musique, les médias et la communication, a entrepris de marquer son règne par la lutte contre les bandes de supporters qui s’entretuent gaiement, dans des « fights », après les matchs, avec un insuccès total, puisqu’on ne compte guère qu’un seul mort et, en plus, dans les rangs de la tribune Boulogne pourtant réputée la plus féroce. Il a donc trouvé un système informatique qu’il juge ingénieux et qui n’est que stupide. Un ordinateur aura désormais comme tâche de répartir les hooligans (et les autres) dans les tribunes pour éviter leur regroupement. Le but réel me paraît être d’augmenter le prix des places, à la mode anglaise.

Cette information l’a disputé tout le jour, dans les unes, à la nouvelle de la libération de l’assassin de Chapour Baktiar, dont on se demandait avec angoisse si Brice Hortefeux allait signer l’ordre d’expulsion, qui seul commandait, en fait, au plan strictement légal, le renvoi de celui qui avait si habilement découpé en morceaux sa victime après l’avoir trucidée. Double mystère : Voulait-il renvoyer la tête et les mains de Bakhtiar à des commanditaires méfiants ? Condamné en 1994 à la réclusion perpétuelle et la peine de sûreté étant de 18 ans, comment 1994 + 18 peuvent faire 2010 ? L’arithmétique auvergnate n’est plus ce qu’elle était !

On nous a expliqué que tout cela ne relevait que du pur hasard et ce pince-sans- rire de Kouchner l’a encore répété urbi et orbi. Un marrant ce Kouchner, il arrive à débiter ce genre de blague, avec conviction et sans exquisser le moindre sourire. Il aurait pu faire carrière au théâtre.

Mais devant Usbek, tout ce petit monde ne tient pas la route. C’était pourtant simple avec des idées, un plan de communication impeccable et des dépenses réduites au minimum.

En ces temps de RGPP et de rigueur, il n’y a pas de petites économies. C’est comme pour les grèves ; puisqu’on finira toujours par négocier, pourquoi ne pas commencer par là au lieu d’attendre dix mois, en l’occurrence ; on savait dès le début que les Iraniens voulaient faire libérer les deux hommes et n'embastillaient Clotilde que pour l’échanger ; qu’elle soit Blandine ou Mata-Hari, peu importait ! En cédant d'emblée sur ces points qu'on a fini par lâcher, le bilan était des meilleurs !

Economies : dix mois de pension complète pour nos deux Iraniens, logés, nourris et blanchis aux frais de la France ; ça coûte tout ça! En plus Clotilde Reiss a passé neuf mois à nos frais aussi, à l’ambassade de France où le service n’est sans doute pas trop mal.

Transports : pourquoi décaler bêtement (et en plus de deux jours seulement) l’échange des otages. L’avion (spécial), qui devait aller chercher Clotilde Reiss, pouvait tout à fait et sans problème, à l’aller, au lieu de faire le voyage à vide, amener les deux Iraniens, moyennant un infime aménagement de l’emploi du temps de Monsieur Hortefeux.

Economies très importantes vu le prix de l’heure de vol d’un tel appareil, sans même évoquer l’aspect écologique et les quintaux ou tonnes de CO² ainsi économisés. Ajoutons la bonne manière faite aux Iraniens par la livraison à domicile en avion spécial.

Bien sût, dans un tel cas, il devenait difficile de faire croire à la coïncidence mais épargner à Kouchner le ridicule de ces contorsions, qui n’ont trompé personne, n’a pas de prix !

Enfin, et c’est tout le secret du coup comme disent les bridgeurs. Bien sûr, il faut savoir que Mahmoud Ahmadinejad (« savoir c’est pouvoir » comme disait Machiavel) est un fou de football. Dès lors pourquoi ne pas lui avoir proposé de troquer les 250.000 euros encaissés par l’Iran (comme caution pour Clotilde Reiss) contre le Paris-Saint-Germain ? Bien sûr, il se serait sans doute un peu méfié, surtout s’il connaît tant soit peu le foot français, mais un Usbek aurait su lui faire valoir qu’on pouvait fort bien aménager le Parc des Princes en arène pour y organiser avec les clubs de supporters des « fights » sanglants avec mises à mort au lieu de leurs habituelles et minables séances de baston entre Auteuil et Boulogne . Solution élégante, économique et satisfaisant tout le monde (y compris nos médias) . Bref de l’ Usbek Consulting and Co tout pur !

4 commentaires:

Marc a dit…

Mon cher Uzbek,

Un de mes bons amis ancien collaborateur de Chapour Bakhtiar m'a téléphoné lors de l'annonce de la "coïncidence" du retour de l'une et du départ de l'autre. Complètement effondré. Il m'a rappelé les circonstances de la mort de Bakhtiar et émet encore quelques doutes sur la "passivité" de la police ce jour là ...

La seule chose qui m'étonne est que le tueur n'ait pas été libéré avant.

Quant au relais entre avions, je crois simplement que nos géniaux gouvernants aient refusé de prendre le risque de voir réquisitionner le Falcon gouvernemental s'il s'était posé en terre d'Iran et d'offrir quelques juteux potentiels otages aux pasdarans sous prétexte d'espionnage électronique, transport d'armes de destruction massive ou de matériel de propagande sioniste.

Comme quoi la confiance règne;-))

usbek a dit…

Cher Marc
Pas faux ; la vraie combine était donc alors d'affréter un avion d'Iran Airlins (moins coûteux mais en évitant tout de même les Tupolev) qui aurait d'abord, prudence supplémentaire, ramené Clotilde en France!

Marc a dit…

Et du coup on aurait pu les accuser d'espionnage électronique, transport d'armes de destruction massive ou de matériel de propagande islamique ....

Pas con, il aurait fallu oser;-))

caquedrole a dit…

Trouver le temps d'aller rendre visite à Pierre, Pau, Jacques, Usbek donc... devient gageure. En plus il faut aller chez blogger de Google. Enfin...

Bon, OK, lu vos échanges avec Marc. Manque l'avis de Leperse.

Mais, les média(s?)s'intéressent à cet échange mais bruissent aussi de jeu des duettistes à ma droite môssieu DSK, l'homme de la défiscalisation des Stock-Options ; à ma gauche Mâme Martine Aubry, cornaquée par Lamy-Bartolone-Hamon-Fabius. Mercredi matin (19 mai) elle était sur France-Inter ; jeudi soir (20 mai) il sera sur France 2.