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lundi 31 mai 2010

Le Sommet Afrique-France et la relance de la consommation

En relisant pour le corriger mon post d’hier (Oui , ça m arrive, figurez-vous, en dépit des apparences, mais je tape de plus en plus mal pour cause de précipitation et mon correcteur d’orthographe, si insatisfaisant qu’il soit, s’est mis en grève ou en congé. Je me suis alors avisé qu’un lecteur peu attentif pouvait tout à fait ne pas comprendre « l’incipit » de mon texte (comme on dit désormais dans les collèges du 93).

En effet, je n’avais sans doute pas assez souligné que la grande révolution niçoise de 2010 consistait à dire désormais « Afrique-France » au lieu de « France-Afrique » ; ce modeste chiasme a le double avantage de donner la préséance aux Africains (ce qui correspond à la grande tradition française de courtoisie, même si, depuis 1973, on n’avait jamais pris garde à ce détail) et d’éviter, du même coup et surtout, les mauvais jeux de mots du style « Françafrique »(il n’a pas porté bonheur au regretté Vershave) ou, pire encore, « France à Fric » (que j’ai moi-même commis sans en avoir encore reçu le châtiment).

C’était un peu léger pour un nouveau post mais, fort heureusement, commesouvent, la télévision est opportunément venue à mon secours, en présentant, à l’occasion de l’ouverture du dit Sommet Afrique-France, l’arrivée d’un certain nombre de participants. Il ne s’agissait certes pas des chefs d’Etats, mais d’un menu fretin de dignitaires de moindre volée, ce que signalaient, non leur tenue (tous avaient le costume et la cravate indispensables en pareils cas), mais les multiples sacs dont ils étaient chargés. Nos amis Africains étaient trop loin pour qu’on pût distinguer les marques qui ornaient ces sacs, mais ils ne venaient pas, de toute évidence, de chez Aldi , Ed ou quelque hard discounter. Tous étaient marqués, sans le moindre doute, des noims d’Hermès, de Gucci ou de Dior et le commerce de luxe niçois a dû s’en trouver relancé. Le gros avantage de ce genre de réunion est que les participants y reçoivent de la France, toujours grande et généreuse, des per diem assez importants pour leur donner un large accès à ces commerces de luxe qui font le charme des réunions françaises. En général, ce genre de fiesta se tient à Paris, ce qui est idéal, mais, à la rigueur, Nice peut faire l’affaire ! De toute façon qui aurait l’idée saugrenue de tenir un sommet à Huéret ou à Monbrison !

Ces remarques vestimentaires sur la tenue des diplomates africains m’ont fait souvenir que j’avais été témoin d’un fait intéressant, ce dimanche, sur Canal Plus, où l’on célébrait, chez Anne-Sophie Lapix, par un « sujet » africain, le mystérieux quarantième anniversaire sur lequel je m’interrogeais hier. On y voyait, en effet, notre ministre de la coopération , Alain Joyandet, en visite je ne sais plus où, deviser avec le chef d’Etat local, entouré de quelques uns de ses collaborateurs. Tous ces Africains, naturellement, étaient en costume sombre et dûment cravatés, tandis que, seul, notre ministre était sans cravate et même quelque peu débraillé !

On devrait, tout de même, enseigner à nos représentants, l’étiquette de l’Afrique francophone où la tenue officielle, quelle que soit la température, est soit le costume sombre et la cravate, soit le costume national (le boubou permettant mieux d’affronter la chaleur par les tenues intimes plus légères qu’il autorise !).

Naturellement le costume national est réservé aux Africains. Ce détail me rappelle une anedote amusante. A Lomé, lors d’une réunion universitaire internationale, un éminent representant de la France, peu familier de l’Afrique où il faisait sa première visite, mal renseigné sans doute, avait jugé bon de faire l’emplette, dans l’après-midi, d’un magnifique boubou vert qui, en outre , s’ornait , devant et derrière, de superbes portraits du Général Eyadema. Il fit le soir, je dois le dire, dans cet équipage, une entrée fort remarquée lors de la réception qui marquait l’ouverture de la réunion !

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