Voici, à peine retouché, les retouches y sont entre crochets, le texte que j’ai écrit en aoüt 2009.
Lundi 10 août 2009, dans « C plus clair » (La Cinq à 17 heures 45), le sujet était naturellement le procès de Clotilde Reiss. Bonne émission, comme toujours, mais jesuis resté sur ma faim car on a parlé de beaucoup de choses, sauf de Clotilde Reiss, mise à part l’introduction du sujet où l’animateur a demandé aux participants si Clotide Reiss était une espionne, comme le prétendent les Iraniens.[Hier nouveau « C plus clair » sur C. Reiss et les otages. Rien de bien neuf !]
Un peu naïf tout de même ! Protestations vaguement indignées de tout le monde, comme si les espions affichaient cette honorable profession. Par définition, un espion ne reconnaît jamais cette activité, pas plus que les services et l’Etat qui usent de ses services.
Puisqu’il y avait là des experts, dont une chercheure d’origine iranienne qui avait l’air de la bien connaître, puisqu’elle a même dit qu’elle avait favorisé son envoi en Iran, On aurait aimé en savoir un peu plus sur elle, puisqu’on nous l’a présentée, tout à tour ou en même temps, comme « universitaire » et comme « étudiante » (ce n’est pas la même chose, sauf pour nos journalistes !), comme une « chercheure » (mais en quoi ?), qui envoyait des « devoirs » à son directeu de thèse (ce matin sur RMC!) ou comme une enseignante de français (ce à quoi ne prépare guère la licence d’histoire), puis comme une « lectrice de français à l’université d’Ispahan ». Bref, le flou absolu ! [ça continue !]
Tout le monde a assuré qu’elle n’était pas une espionne, mais nul n’a pu dire ce qu’elle faisait en matière de recherche dans ce pays [on parlé d’une recherche en « histoire et géographie » iranienne, mais « l’histégé » est une spécialité purement française et nul pays ne risque un rapprochement si insolite entre des disciplines si différentes]. On a aussi parlé, d’un mot, très vite et très vaguement , d’un rapport qu’elle aurait fait sur le nucléaire iranien. Ce point, pourtant capital sur lequel T. Guerrier a glissé très vite, disant qu’il allait y revenir durant l’émission, est passé totalement à la trappe dans la suite.
J’ai donc dû mener ma petite enquête personnelle ; j’ai appris qu’elle avait appris le persan avec sa nourrice iranienne devenue, à la mort de sa mère, sa nounou. Elle a fait des études d’histoire (master) pour s’orienter ensuite, mais tout devient alors flou, vers la science politique.
Le relation entre les recherches en sciences politiques et le renseignement ne sont ni une nouveauté, ni un mystère. On a longtemps dit que tous les chercheurs américains dans ce secteur étaient plus ou moins en relation avec la CIA. Qu’un jeune chercheur en sciences politiques en Iran rédige des notes pour l’ambassade de France n’est pas impossible [certains le font même sans qu’on leur demande rien], mais à qui fera-t-on croire qu’il n’y a pas, dans ce domaine et dans un cas si sensible, un service très compétent et hautement spécialisé dans les services français à Téhéran !
Plus curieuse, à mes yeux, est cette affaire de nucléaire, car, pour le coup, on s’avance sur un terrain des plus sensibles. On sait, pour d’autres domaines, que nombre d’étudiants étrangers en France ont, par ailleurs des activités de renseignement en matière d’espionnage industriel et technologique. Serions nous plus bêtes que les autres ?
Dans ma recherche, je suis tombé sur un texte curieux, lui-même reproduit à partir d’un site .dont l’adresse est donnée. Je cite le texte en cause :
« www.jet.efda.org/documents/bulletin/bulletin060314.pdf
Un document intéressant qui confirme le fait que le père de Clotilde, Rémi Reiss, fait partie du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). Ceci dit, cela ne prouve aucunement la véracité des faits qui sont reprochés à sa fille. Elle aurait "avoué" - mais quelle valeur peuvent avoir des aveux dans un tel régime - qu'elle (qui possède une licence en histoire) avait été envoyé en stage en Iran pour le compte du CEA il y a deux ans et transmis un rapport. Tout cela est troublant. »
Le père de Clotilde, que j’ai entendu lundi à 13 heures, sur France2, a confirmé, en fin d’entretien et en passant très vite lui aussi, qu’il travaillait, en effet, dans le nucléaire, mais il n’a nullement évoqué l’épisode du rapport mentionné ici. Je suis allé sur le site dont l’adresse est mentionnée, mais je n’ai rien trouvé. Le seul point intéressant est que EFDA veut dire « European Fusion Devlopment Agrement » et il me semble qu’il y a là un organisme qui participe du programme ITER de Cadarache.
Bref, en résumé : un historienne, qui parle la langue locale et est tournée vers la science politique, a été envoyée en Iran pour faire un rapport sur le nucléaire local. Même si cela ne prouve en rien sa qualité d’espionne, comme dit l’autre « Cest troublant » ! En tout cas, cela aurait dû être précisé, car cela peut fonder, sans pour autant justifier le procès, une certaine méfiance des Iraniens.
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1 commentaire:
Je répète. Je ne sais pas ce qu'est devenu mon commentaire.
Pour Blandine, on avait nourri les lions avant de la leur présenter. Ici, de quoi a-t-on nourri les lions iraniens?
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