Messages les plus consultés

lundi 31 mai 2010

Françafrique ou France à Fric ?

La réunion Afrique-France à Nice change tout !

Elle m’amène aussi a faire ce vieil « a peu près », qui constitue le titre de ce post et que j’ai déjà fait, il y a vingt ans, en donnant même pour titre à un chapitre d’un vieux de mes livres « Francophonie ou Fricophonie ?».

Il y aurait beacuoup à dire sur tous ces sujets et je suis un peu fatigué de répéter les mêmes propos dans le vide. La « Francophonie » n’a jamais été une invention néo-coloniale de la France. Elle ne pouvait naturellement pas s’y opposer mais elle n’en avait nullement besoin. Elle disposait, en effet, dès les Indépendances africaines, d’un réseau d’accords bilatéraux de coopération, infiniment préférables à un bazar mutilatéral, pour une action politique efficace.

On célèbre, en 2010, un quarantième enniversaire, sans que, quoique connaissant un peu la question et sa chronologie, je distingue clairement ce que l’on célèbre au juste et ce qui se serait passé exactement en 1970.

Les Français, dit-on, ignorent la geographie, ils ne sont pas très forts en histoire non plus. Si c’est le quarantième anniversaire de la fondation de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), pâle réplique francophone de l’UNESCO, Dans tout cela, le Québec était, de très loin, l’acteur le plus actif, mais la rivalité Canada-Québec a empêché, quinze ans durant, de donner à la chose la couleur vaguement politique qu’avait pourtant, dès le départ, un Commonwealth choisi alors comme modèle.

L’histoire est doublement bousculée dans ce quarantième anniversaire ; un peu dans les dates d’abord, car la réunion de Niamey se déroule en 1969-1970, mais surtout sur le plan politique. En effet, à Niamey, la France était représentés par Malraux. Autant dire que son propos comme sa position n’étaient pas des plus clairs ! La chose était préférable, car la France (et, à l’époque, De Gaulle et Pompidou) étaient, non sans raison, hostiles à une telle organisation francophone multilatérale, ce que démontrant aussi bien leurs propos de l’époque que la création, antérieure de l’Organisation Commune Africaine et Malgache (OCAM), dès 1966, puis la création des Sommets franco-africains dont le premier se tient en 1973 ! On ne saurait être plus clair en ce qui concerne la considération que la France a pour la Francophonie !

Ce matin, sur France-Infos à huit heures, à l’occasion du sommet Afrique-France de Nice, on interviewe Sassou Nguesso, le Président de la République du Congo Brazzaville (non démocratique puisque cet adjectif est accaparé par l’ex-Zaïre, redevenu le Congo Démocratique, de l’autre côté du fleuve !). Excellent choix en effet et tout à fait symbolique ! Tout se passe très bien car la journaliste de service ne perd pas la face, à ses propres yeux du moins, en posant quelques questions qui pourraient fâcher (sur la liberté d’expression et les procédures politiques au Congo), mais se satisfait des réponses totalement et cyniquement évasives et, parfois, manifestement fausses de son interlocuteur !

Ouf ! L’amitié afro-française est sauve et tout est pour le mieux dans le meilleur des Congos !

Aucun commentaire: