Ce matin, comme souvent, avant mon lever, petite visite en forme de zapping sur les diverses radios. Toutes disent absolument la même chose bien entendu, comme d'habitude, mais, en revanche les sottises et les fautes de français ne sont jamais les mêmes, ce qui rompt la monotonie de l'information et constitue un élément de divertissement.
Je ne compte même plus les cas où les journalistes du matin, sans doute mal réveillés, se trompent sur la date du jour (ce matin même, on a annoncé qu'on était mercredi sur une radio et jeudi sur l'autre, et que la date du jour était ici le 9 février, là le 10. J’en ai fini par ne plus savoir moi-même quel jour nous étions). Sur je ne sais quelle radio du Sud où je me suis trouvé par hasard, le préposé à l'horoscope, particulièrement gratiné, nous a donné celui du mercredi, alors que,sauf erreur de ma part mais je finis par avoir des doutes, nous sommes jeudi ! Si la chose est volontaire, sauf à des fins de vérification de sa fiabilité, je ne vois guère à quoi peut servir l'horoscope de la veille !
La diversité est également, et surtout, dans les fautes de français, terrain sur lequel les journalistes de radio sont indomPtables, comme, ce matin même, le disait l'un d'entre eux sur France Inter !
La grande nouvelle du jour était , partout, naturellement, l'inauguration par le roi du Maroc de l'immense usine Renault de Tanger qui se fera en présence de Carlos Ghosn, PDG de Renault.
On aurait dû tout de même, en pareille circonstance, prévenir et même peut-être faire inviter notre président qui, habituellement et a fortiori en ce moment, ne manque pas le moindre dépôt de chrysanthèmes dans le plus modeste de nos villages. Il est vrai qu'il était pris à Fessenheim et que cet engagement primait sur tous les autres, à moins qu'il n'ait eu, en fait, une autre raison pour éviter de se trouver, en la circonstance, aux côtés du roi du Maroc. Il est vrai que dans le contexte économique et social actuel, cette opération délocalisée fait un peu désordre. Le gouvernement français aurait toutefois pu s’y faire représenter par un ministre important, Claude Guéant par exemple puisqu’il est familier de la civilisation musulmane.
À défaut de président, on aura pu entendre, pour cette cérémonie, Carlos Ghosn nous expliquer le considérable bénéfice que la France va tirer de ce qui n'est en rien une « délocalisation », en dépit des apparences auxquelles on ne doit pas s’arrêter. Toujours l'abîme entre le REEL et le RESSENTI, tellement à la mode en ce moment.
Certes les voitures qu’on y fabriquera en zone franche (du style de la Mégane, c'est-à-dire une berline haut de gamme, à l’échelle française du moins, mais déjà vieille de plus de 15 ans) ne seront pas vendues au Maroc ; elles vaudront environ 11.000 euros et le salaire mensuel d’un travailleur marocain est, au mieux, de 250 euros. Quant aux riches Marocains, ils sont plus Mercedes que Renault, comme tous les riches de l’Afrique et du Tiers Monde.
En France, la Mégane tangeroise sera vendue à un prix deux fois moindre que la même voiture fabriquée (au moins en partie) en France, avec certes quelques équipements en moins. Dire, comme Carlos Ghosn, que les premières ne sont en rien concurrentes de leurs quasi homologues françaises ferait rire n’importe qui… sauf le journaliste qui interviewait le PDG de Renault dont, fort heureusement la déclaration a été enregistrée et, je l’espère, archivée !
J’espère que les conseillers en communication de Carlos Ghosn lui ont suggéré de faire son discours de Tanger en arabe, puisque ce PDG polyglotte parle parfaitement cette langue, qui est même quasiment sa première langue. Quoique né au Brésil où il a vécu ses premières années , il est en effet d’origine libanaise et a lui-même longtemps vécu au Liban, où il a fait, dix années durant, ses études secondaires. Prendre la parole dans cette langue lui assurerait à coup sûr un triomphe, quel que soit le contenu de ses propos !
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