Comme je l'ai déjà fait remarquer dans un blog précédent, il est clair que le passage du septennat au quinquennat n'a rien réglé et qu'il faudrait s'orienter vers une réforme beaucoup plus sévère, brutale et drastique de la durée des mandats présidentiels.
Pour des causes et des raisons qu'il appartiendra aux psychologues de déterminer et de préciser, il est clair que l'exercice du pouvoir présidentiel oblitère chez ceux qui en sont porteurs les facultés de discernement et de décision. Comme disait l'autre "le pouvoir rend fou ; le pouvoir absolu rend absolument fou".
Alors qu'ils ont vécu sans trop de problèmes pendant dix ou même cinq ans d'exercice du pouvoir, une situation de crise dramatique dont ils n'ont perçu la réalité et l'urgence qu'au seul terme de leur mandat, voilà qu'ils se révèlent soudain, à ce moment-là, d'une lucidité admirable et imaginent des solutions radicales à des problèmes dont ils n'ont même jamais perçu la simple existence au cours des précédentes années de leur exercice du pouvoir.
Il est donc clair qu'il faut que les mandats présidentiels soient très fortement réduits ; en la circonstance et vu un passé récent, six mois me paraît une durée maximale puisque c'est précisément et seulement , dans ces derniers mois de leur mandat, qu'ils font soudain montre de cette lucidité et de cet esprit de décision qui leur ont si fâcheusement manqués des années durant .
Si le raccourcissement du mandat présidentiel est une mesure indispensable et urgente, il en est toutefois une autre qui l'est tout autant.Elle consiste à mettre un terme à la pratique de gouvernement que je nomme "au doigt mouillé".
On peut imaginer en effet que l'exercice du pouvoir consiste dans la mise en oeuvre de mesures qu'on juge salutaires et que le décideur a conçues dans le secret de sa réflexion, éclairé seulement, le cas échéant, par quelques-uns de ses proches conseillers. Il en est malheureusement souvent tout autrement ; de plus en plus, le décideur ne cherche guère qu'à deviner les souhaits de ses électeurs pour les devancer par des mesures qu'il juge propres à lui attirer les faveurs populaires.
C'est ce que j'appelle la politique "au doigt mouillé" ; la seule différence est que, désormais, on ne se mouille même plus le doigt pour l'exposer au vent et en deviner la direction ; on passe maintenant par des instituts de sondages auxquel on demande d'évaluer les positions du public par des questions qu'on a bien entendu soin de formuler de façon à en susciter les réponses.
En effet, comme ces instituts de sondages vivent, pour la plupart, aux crochets des gouvernements (et donc aux nôtres), ils sont enclins à rédiger les questions de façon à susciter les réponses attendues par les commanditaires ; éventuellement, on peut même en outre songer à moduler à loisir les résultats, puisque nul n'est en mesure de juger de la sincérité des indications chiffrées qui sont livrées.
Comme je suis déjà un peu long, je vous livrerai demain les conseils d'Usbek (toujours gratuits naturellement) sur les référendums qui sont la suite logique du processus.
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