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mardi 7 février 2012

Je hais la pub.

J'ai déjà, me semble-t-il, exprimé ici la haine que j'éprouve à l'égard de la publicité, télévisée ou radiodiffusée, qui encombre et souille nos médias dont elle constitue de toute évidence, hélas, la source majeure de revenus et permet par là de verser des salaires royaux à d'inexpugnables crétins. Le pire de tout est que cette publicité nous est IMPOSEE en permanence alors que, dans le cas de la presse écrite, on peut au moins l'ignorer, voire, dans nos campagnes reculées, en faire des torche-culs!

Ma haine a été ranimée, tout récemment, par deux événements sans rapport l'un avec l'autre mais qui illustrent tous les deux le caractère funeste et malhonnête de la publicité.

Sur RMC, dans je ne sais quelle émission, je me suis amusé de voir les contorsions linguistiques de Jean-Jacques Bourdin pour éviter de formuler la moindre critique à l'égard de la pâte à tartiner Nutella qui est pourtant mise en accusation par tous les spécialistes de la nutrition et de la diététique des enfants. Il était évident que la cause de cette gymnastique linguistique inattendue ne tenait qu'au fait que la publicité de ce produit doit assurer des revenus intéressants à cette station de radio et de télévision et donc à Bourdin en personne, même si tout le monde s'accorde à reconnaître là comme un des facteurs majeurs de la propagation de l'obésité chez les enfants.

Autre exemple hier sur Canal+ dans le "Petit journal" de Yann Barthès dont l'irrévérence, je pense, sera rapidement mise au pas par les services financiers et politiques de la station, même s'il fait de l'audience dans ses émissions, salutairement non conformistes. Il s'était amusé à prendre des propos sur la nourriture des fast-foods, en faisant apparaître que le nom de McDonald's qui apparaissait, dans les propos initiaux tenus en anglais, avait été gommé dans les traductions françaises qui en étaient faites. En regard de ces observations, il avait fait apparaître, sur la même chaîne, les multiples publicités pour McDonald's qu'on trouvait dans ce même média au même moment.

Tout cela est anecdotique bien sûr, mais il n'empêche qu'on se demande un peu à quoi sert notre BVP, le fameux bureau de vérification de la publicité que le monde nous envie. En France, on peut en effet, sans le moindre problème, diffuser, à la radio comme à la télévision, des publicités dont le caractère mensonger est évident, sans qu'il soit besoin de les examiner davantage. Je pense ici à toutes celles qui mettent en avant des pourcentages de succès, testés "scientifiquement" (tu parles!) du produit qu'elles vantent. Ces pourcentages sont toujours situés entre 95 % et 97 %; on tombe rarement au-dessous comme on évite d'aller au-dessus ! Bien qu'on vous assure toujours que ces pourcentages sont calculés de façon scientifique et à partir d'expériences, tout cela est clairement et grossièrement mensonger. En France, et en particulier pour des produits réputés embellissants ou amaigrissants, de telles pratiques sont courantes et même constantes, alors qu'aux États-Unis, je ne sais plus quelle marque de chaussures de sport, qui prétendait donner un pourcentage précis d'amélioration de la performance par l'usage de ses chaussures, a été condamné, faute de pouvoir le prouver, à une amende de plusieurs millions de dollars. Rien de tel en France et les publicités peuvent mentir tout à loisir et pour le coup "sans modération"!

Il ne manque pas de traits qui m'agacent prodigieusement dans le paysage publicitaire. Je n'en citerai que deux.

Le premier et le caractère totalement immoral de la publicité, car si l'on pose des bornes à la réclame pour l'alcool et le tabac, rien n'est fait pour des fléaux sociaux,  comparables ou pires que sont les sociétés de crédit (alors que tout le monde verse des larmes de crocodile sur le surendettement des populations les plus pauvres) et, pire encore désormais, les sociétés de jeux de hasard ou de cartes, même si on assortit toujours leurs pubs du conseil, grotesquement hypocrite, d'en éviter l'abus ! Je ne comprends pas qu’on ne fasse pas des publicités pour encourager la prostitution et la drogue, mais il est vrai qu'il n'y a pas derrière ces activités, qui demeurent relativement individuelles, des lobbys financiers de même nature que ceux qui dont derrière les sociétés de crédit ou de jeux.

Le deuxième sujet d'agacement de ma part tient à ce que j'appelle les effets de mode dans les publicités. Dans la confrérie des « fils de pub », il serait intéressant d'étudier les publicités en fonction des officines où on les concocte. Il y a, en effet, là des modes qui tiennent à ce que les publicitaires se piquent (aucune allusion à quoi que ce soit !) les uns les autres ce qu'ils croient être des idées. Ils doivent faire ça entre deux rails de coke, à moins que la fabrication de ces produits, généralement ineptes, fasse l'objet d'une activité collective et concertée.

J'observe par exemple qu'une mode, très générale dans les spots télé, consiste désormais à imaginer un « vecteur » publicitaire aussi éloigné que possible du produit qu'il s'agit de vanter. Ainsi, chez je ne sais quelle boîte de pub, la mode est aux cris hystériques (qui caractérisent, en général, la gent féminine, ce qui devrait alerter et indigner les féministes) poussés par des  fillettes ou des femmes. Il en est ainsi, en particulier, dans la publicité pour les voitures. Pour le reste, je suis pas capable de donner plus de détails mais si, pour votre malheur, vous avez la télévision et vous la regardez, vous voyez sans doute de quoi je parle.

Au moment où l’on cherche à réduire le coût des produits, on pourrait songer à taper dans les budgets publicitaires dont les coûts, généralement exorbitants, se répercutent évidemment sur les prix de vente. Je pense qu'on pourrait compenser avantageusement l'augmentation qui va résulter de la TVA sociale par la suppression de ces budgets publicitaires. Cela n'affecterait guère, dans le reste du paysage économique, que la vente de la cocaïne, ce qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose sur le plan du fonctionnement social général.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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