Le 28 mai 2012, j'ai publié un post intitulé "Dosière à Bercy". Je le reprends ici en partie car on l'a sans doute oublié et surtout car j'ai lu depuis divers textes au sujet de R. Dosière, de lui-même ou d'autres auteurs, qui m'incitent à proposer sa promotion de Bercy à Matignon.
Dans un blog encore antérieur et un peu en passant, j'avais souilgné que René Dosière, spécialiste incontesté des finances de l'État français comme de celles de ses collectivités locales (il est de très loin le meilleur spécialiste de ces divers domaines sur lesquels il a d'ailleurs beaucoup écrit), s'était vu, contre toute attente et dans des conditions scandaleuses, refuser l'investiture par le parti socialiste, avec lequel il entretenait de bonnes relations après en avoir été député apparenté et solidaire durant plusieurs législatures. Lors de l'élection, il a, par une discrétion qui l'honore, refusé, de s'expliquer trop précisément sur ce point, Il l'a fait depuis, il a été réélu et j'y reviendrai donc.
C'est évidemment lui qu'il aurait fallu nommer à Bercy puisque, depuis des années, son souci majeur est de débusquer le gaspillage des fonds d'État, tant au niveau national que régional, et qu'il a, de tous ces dossiers, une parfaite connaissance dans le moindre de leurs recoins.
On aurait même pu sans doute penser à lui bien avant, dans le cadre de la fameuse "Réforme Générale des Politiques Publiques" (feue la RGPP), chère aux précédents gouvernements mais dont on n'a guère vu les résultats, dans notre situation globale, puisque les restrictions nationales ont été, le plus souvent, annulées par des dépenses supplémentaires au plan local.
Toutefois, vu les relations un peu tumultueuses que René Dosière entretenait avec l'Élysée, c'était une hypothèse qui avait peu de chances d'être retenue. On se souvient en effet que c'est lui qui débusqua, autrefois, la fameuse affaire de la carte de crédit de Cécilia Sarkozy, même s'il s'était montré un défenseur de l'augmentation du salaire du Président de la République, à condition toutefois que cette augmentation s'accompagnât d'une véritable clarification des dépenses de l'Élysée.
Parfait connaisseur des finances publiques, tant nationales que locales, et, en outre, remarquable pédagogue sur des points où les politiques cherchent plutôt à nous embrouiller, René Dosière donne souvent des exemples des centaines de milliards qui se perdent, en particulier, dans l'empilement si typiquement français, des structures administratives qui conduit à ce que l'on fasse, en gros et avec d'immenses pertes d'argent mais aussi de temps, les mêmes choses au niveau du Conseil régional, du Conseil général, des intercommunalité et des communes.
Tout le monde le sait naturellement mais nul ne se veut risquer à y toucher, au moins par prudence quand il n'y trouve pas son intérêt, en raison non seulement du cumul des mandats (heureusement plafonné) que des multiples sociétés (mixtes et autres) qui y sont liées !
Compte tenu de l'expérience et des compétences de René Dosière, on n'aurait sans doute pas pu contester ni ses choix ni ses décisions, si l'on avait eu la bonne idée de le nommer à Bercy. Toutefois le refus absurde que le parti socialiste lui a fait de l'investiture montre à quel point cette hypothèse, si raisonnable qu'elle fût, était totalement irréaliste hélas !
Quitte à être utopiste, soyons-le davantage encore : Dosière à Matignon !
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