J'ai vu et entendu, sans doute comme beaucoup, hier soir, notre Président de la République exposer son projet de remise sur pied de l'économie et, plus globalement, de la situation de la France dans les deux ou trois années qui viennent.
Globalement je crois que sa prestation était assez bonne, en tout cas autant qu'elle pouvait l'être, sans entrer dans un détail trop précis, en particulier sur les économies que nous pourrions faire et les points sur lesquels elles devraient porter.
Je crains fort, toutefois, que le gouvernement ne s'attaque pas au principal problème qui est celui du caractère exorbitant et même fou de la dépense publique en France. Pour 2011, elle représente 55,8 % du PIB alors qu'en Allemagne, pour nous l'éternel et inévitable terme de toute comparaison en matière économique ou industrielle, il n'est que de 45,3 % du PIB national.
En d'autres termes, comme nombre de commentateurs l'ont fait remarquer, dont l'excellent Cri du contribuable, si la France avait les mêmes dépenses publiques que l'Allemagne, on pourrait baisser les impôts de 100 milliards d'euros avec un budget en équilibre! Ce point est le principal dans toute analyse de notre situation économique et je dirai même qu'il est quasiment le seul point vraiment essentiel.
Si la France avait la même proportion de fonctionnaires que la RFA, elle en aurait 1,5 million de moins! Cette pléthore de fonctionnaires a été engendrée, depuis trente ans, à la fois par des réformes comme celles des 35 heures et surtout de la décentralisation qui a produit un développement absurde de la fonction publique territoriale car si l'on a créé des fonctionnaires territoriaux, on a gardé en même tempstous les agents nationaux.
Toute analyse économique fondée sur une comparaison des deux Etats fait apparaître que, en tout et partout, les dépenses publiques françaises sont très supérieures à celle des Allemands, sans que les résultats obtenus soient meilleurs.
En cette période de rentrée, comment ne pas observer que la RFA, plus peuplée, dépense moins pour l'éducation que la France ; le coût d'un élève français du secondaire est de 62 % plus élevé que celui d'un élève allemand ; cela tient en particulier aux horaires des enseignants qui s'ils sont moins payés en France qu'en Allemagne, sont en revanche pratiquement trois fois moins présents dans les écoles, si l'on tient compte, comme l'avait fait autrefois Claude Allègre avec son "dégraissage du mammouth", de l'absentéisme, des heures de délégation et des professeurs sans élèves détachés dans toutes sortes de fonctions.
J'ai entendu dire aussi, et je ne comprends pas très bien comment, qu'il y a beaucoup moins d'écoles en Allemagne qu'en France (en gros le tiers en moins) sans que les élèves soient pour autant moins scolarisés.
Un des points sur lequel je suggérerais de porter le fer des économies est bien entendu celui de l'armée, avec ses 300 000 fonctionnaires (y compris les gendarmes il est vrai). L'armée coûte cher bien entendu par le nombre des personnes qu'elle emploie, mais, aussi et surtout, par les matériels (qu'il faut sans cesse entretenir et , hélas, renouveler) et les frais de fonctionnement (on sait qu'on fait voler les avions et rouler les chars pour ne pas voir diminuer les subventions destinées à payer les carburants).
J'avoue ne pas trop savoir contre qui nous entretenons cette armée car je ne me sens pas menacé par nos voisins immédiats (ni du côté de la Suisse, ni du Luxembourg ni d'Andorre ni de Monaco). Le pire de tout et sans doute notre force dite de "dissuasion nucléaire" dont je n'ai pas réussi à savoir exactement le coût (sans doute couvert par le secret défense) mais qui dépasse certainement la quinzaine de milliards. Cette force est très probablement désuète et nous pourrions sans trop de mal nous mettre sous le parapluie nucléaire américain, comme tout le monde, puisque De Gaulle est mort et que nous sommes à nouveau dans l'OTAN.
Notre président aura-t-il le courage de mener à bien la politique qu'il préconise et avec les actes forts qu'elle supposerait ? J'en doute même s'il prétend engager des réformes au-delà de ce qu'on a pu faire depuis plus d'un demi-siècle.
2 commentaires:
Cher Usbek,
permettez-moi de vous corriger.
Les 300000, en fait légèrement moins, c'est sans les gendarmes qu'on ne comptabilise plus depuis qu'ils sont sous l'autorité du ministère de l'intérieur. De là vous pouvez en déduire encore davantage d'économies.
Certes sur ces 300000, il y a environ 70000 fonctionnaires, ce terme étant adéquat pour les civils de la défense et non pour les militaires qui ont un statut bien à eux. Ces derniers en plus en termes de flexibilité de l'emploi, pour être clair quand il s'agira de les virer, présentent cet avantage d'être pour environ à 60% d'entre eux sous contrat, généralement courts, inférieurs ou égaux à 5 ans. Il suffira donc pour diminuer les effectifs de ne pas renouveler leurs contrats et de ne plus recruter, ce qui hélas nous obligera tout de même à conserver de vieilles badernes, celles-ci de carrière, devenues parfaitement inutiles car n'ayant plus personne à commander ou n'ayant plus rien à planifier. Mais le temps se chargera de les éliminer surtout grâce à la possibilité qui est la leur de prendre des retraites anticipées, et même à taux plein s'ils ont fait quelques campagnes, mot camouflant évidemment d'aimables villégiatures au soleil et au bord de l'eau, ou navigué ou volé ou encore sauté d'un aéronef, sport pour lequel paient certains.
En fait une politique volontariste permettrait de régler le problème d l'armée en 5 ans. Resterait à régler le cas des 70000, en fait un peu moins, civils de la défense ayant eux un statut de fonctionnaire. Et bien c'est simple, c'est le chiffre à quelque chose près des effectifs qu'on veut attribuer pendant la même période à l'éducation nationale,à la justice et aux forces de sécurité intérieure. Du coup votre idée mériterait d'être portée à l'attention de nos gouvernants qui semblent bien embarrassés pour tenir leurs promesses sans engager de dépenses onéreuses.
Parce que dans l'état actuel des choses, il se montrent quand même un peu timorés. Ils n'ont jusqu'à présent fait que continué à réduire les effectifs (démarche initiée par le précédent gouvernement) à geler, devrais-je dire congeler?, les crédit d'équipement,certains recrutements de militaires du rang (juste 2500), et réduit d'un tiers les tableaux d'avancement. Des mesures bien ternes si on considère les enjeux budgétaires du pays.
Donc franchissons le pas et sortons-nous cette épine militaire du pied. Faisons comme l'Islande, membre de l'OTAN, mais membre sans armée, qui s'est placé intégralement sous la protection de cette dernière. Un peu de benchmarking, de parangonnage pardon, qui ne prendrait pas systématiquement l'Allemagne comme référence ne ferait pas de mal à ce gouvernement
en Allemagne il n'y a pas d'école maternelle, on commence à 6 ans
l'organisation familiale traditionnelle , la tendance solidaire, le milieu associatif doivent combler le phénomène français qui prend l'EN pour une nounou, mieux qui va commencer la maternelle à 2 ans
en Allemagne les logements sont moins onéreux....
bref cher Usbek, faisons des économies à l'échelle de nos traditions et organisations, et il y a du gras c'est sûr dans la fonction publique
pour l'armée, c'est vrai, Expat a raison ce serait facile de s'en délester, en inventant pour l'Histoire une excuse quand elle constatera que l'UE devait démarrer sur armée commune
pour ma part je me demande si ce n'est pas être aux ordres de l'OTAN qui nous coûte.....
pour finir, notre Président n'avait pas boutonné son veston hier soir!!!!
bien à vous
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