Messages les plus consultés

jeudi 13 septembre 2012

René Dosière à Matignon (2)


Je dois préciser ici, en commençant ce second épisode, que je ne savais en rédigeant la première partie que René Dosière allait être soudain placé sur la scène médiatique et, en particulier, qu'il allait apparaître, le soir même, dans le journal télévisé de France2. Je m'en réjouis, comme de l'opportunité tout à fait involontaire de ce post.

J'avais l'intention de le prolonger mon post par le présent second épisode car je trouve que René Dosière est l'un des rares hommes politiques qui contribuent à redorer le blason d'une classe politique qui en a singulièrement besoin. Elle est plus peuplée en effet de "politiciens" (je rappelle au passage qu'en français ce terme est péjoratif!) que de vrais "politiques" dont la première pour ne pas dire la seule préoccupation doit être le bien public.

J'ai lu, ce que je n'avais pas fait jusqu'alors, le blog de R. Dosière et j'en recommande vivement la lecture car on y trouve non seulement un exposé de quelques-unes de ses positions et le récit détaillé du retrait inopiné et honteux de l'investiture du PS lors des dernières législatives, mais aussi un état précis et complet de son patrimoine, ce que les politiciens ont souvent quelques difficultés à révéler, même si la loi les y oblige.

Les rémunérations sont toujours en France l'objet d'un secret qui confine au tabou, ce que ne connaissent pas d'autres peuples, les Américains en particulier (je vous épargnerai ici le numéro sur le protestantisme et l'argent).

Je me souviens, à ce propos, avoir entendu dans l'émission de RMC "les grandes gueules" M. Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, refuser de donner le montant de son salaire (il a réédité ce numéro dans une autre émission que j'ai vaguement entendue aussi). Je reconnais tout à fait à M. Guaino le droit de ne pas révéler son salaire dans une émission où il sait, en venant qu'on va le lui demander, mais je trouve absolument scandaleux que le chiffre de ce salaire ne sont pas connu de tous puisque ce conseiller fût-il spécial est payé par l'État et que par conséquent comme tout individu ainsi rémunéré, son salaire doit pouvoir être connu des citoyens qui, somme toute ,sont ceux qui le payent. J'ai appris, en lisant M. Dosière, que celui-ci, par des recoupements car l'information lui a été aussi refusée, estime que le salaire de M. Guaino était de 19 000 € par mois, ce qui est somme toute assez confortable pour tenir la plume présidentielle.

Mais revenons à R. Dosière dont le cas est bien plus intéressant.
En dehors des indications précieuses qu'il donne et qu'il n'y a pas lieu de reproduire ici puisque vous pourrez aisément les lire ailleurs, ce que je trouve tout à fait scandaleux et qui s'apparente à la précédente remarque sur le salaire du conseiller spécial du président, sont les difficultés qu'a eues R. Dosière, pourtant élu de la nation, à se procurer certains chiffres sur certaines dépenses de l'État qui, dans une démocratie normale, devraient être accessibles à tout citoyen.

Tout cela participe du fonctionnement de notre système où règne en fait une véritable omerta politico-administrative. Pire encore, on n'a même pas le courage d'assumer des décisions absurdes comme celle qui a été évoquée dans la même émission à la suite d'un exemple évoqué par R. Dosière.

On y a vu la présidente d'une intercommunalité méridionale qui ne compte pas moins de 42 vice-présidents (mais il y en a 48 à celle de Metz avec , comme partout, un vice-président à la "fourrière animale"!) , incapable citer le montant exact de l'indemnité mensuelle de ses 42 vice-présidents! Elle a bredouillé que ce doit être autour de 2000 € mensuels ; je vous laisse le soin de multiplier 42 par 2500 , le tout étant multiplié par 12 pour voir combien coûte une mesure si absurde (180.000 euros pour vous éviter le calcul, sans compter les frais de déplacement et les per diem) ; quand on s'emploie, nous dit-on, à réduire les dépenses publiques, on s'acharne, en tout, à dissimuler à la fois les structures inutiles et l'effet des coûts qu'elles entrainent.

Dans le même ordre d'idées, j'apprends qu'on envisage de supprimer 1500 ou 2000 postes par non-remplacement des départs en retraite à la Banque de France dont je ne savais même pas qu'elle existât encore après la disparition du franc (pourtant je passe souvent devant la somptueuse villa du Quartier Mazarin à Aix-en-Provence où doit loger un directeur qui ne doit pas être accablé par les tâches.

On devrait sans doute créer des camps de vacances pour fonctionnaires devenus oisifs ; les employés de la Banque de France, dont on ne sait guère à quoi ils s'occupent, y rejoindront les fonctionnaires du Trésor chargés naguère de la perception de la vignette qui a disparu (mais pas les 1500 employés qui en avaient la charge), des douaniers privés de la plupart des frontières (y compris avec la Suisse!) et les poinçonneurs du métro dont l'activité est révolue depuis longtemps encore (pour ces derniers on aura prévu, j'espère, un cimetière).

Aucun commentaire: