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samedi 22 septembre 2012

Economies et/ou gaspillages

La France est décidément un drôle de pays.

Il y existe un homme qui détient les solutions à tous les problèmes qui se posent à nous et plus spécialement à nos gouvernants. Comment faire 30 ou 40 milliards d'économies ? C'est Monsieur René Dosière qui, en outre est du bon bord politique quoique mal aimé ;  j'en ai déjà parlé ici dans un poste intitulé, je crois, "René Dosière for président" ; or, on ne le voit nulle part et nul ne l'interroge ; nos gouvernants ne trouvent, pour se procurer des moyens supplémentaires, que la solution, à vrai dire plus simple mais infiniment plus impopulaire, d'augmenter les impôts de tout le monde en faisant mine de ne faire payer que les riches.

Hier, dans l'émission de Calvi sur la Cinq ("C'est plus clair" ou "C dans l'air", je ne sais jamais lequel des deux titres est le bon), on a tout de même entrevu, durant quelques secondes dans un " sujet", René Dosière mais son apparition y a été des plus brèves. En revanche, les participants étaient bien meilleurs que d'habitude et un peu inattendus ; il manquait, fort heureusement, les sempiternels robinets d'eau tiède qui constituent le parterre habituel de Calvi (Barbier, Cayrol, Perrineau), sans doute parce qu'ils sont toujours disponibles dans la mesure où ils ne font pas grand-chose et sont surtout soucieux de venir montrer leur binette pour vendre leurs salades. Il y avait là une anglaise, journaliste à The Economist, l'inattendu Christophe Aguitton du mouvement ATTAC (il avait dû prendre quelque Prozac en vue de l'émission), Christian Saint-Étienne, cravaté mais plus offensif que d'habitude qui lui avait dû tâter des amphétamines, et un jeune homme inconnu représentant, je crois, je ne sais quelle association de contribuables, dont la mine et le verbe détonnaient un peu par rapport aux autres, mais qui disait des choses plutôt raisonnables et surtout concrètes.

On n'y a répété quelques vérités que tout le monde connaît mais que nul ne prend en compte ; Voltaire les aurait dites "sacrées" car, comme les psaumes de Lefranc de Pompignan « Sacrés ils sont car personne n'y touche ». J'en rappelle ici quelques unes des principales, même si elles sont parfaitement connues, en choisissant des exemples un peu parlants. A la création de l'euro, Il y avai 9000 fonctionnaires à la Bundesbank contre 15 000 à la Banque de France ; la météo anglaise emploie deux fois moins de personnel que la météo française ; la perception des impôts coûte, pour la même somme recouvrée, deux fois plus chère en France que dans n'importe quel pays d'Europe, etc.… Si l'on compare la France et l'Allemagne, nos services publics reviennent 30 % plus chers mais nul ne songe à prétendre qu'ils sont plus efficaces de ce côté du Rhin que de l'autre. Il en est de même pour tout ce qui touche à l'éducation ; en dépensant autant voire plus que tout le monde, nos résultats sont parmi les plus mauvais. Quant à la productivité, nous sommes sortis désormais, dans le classement mondial, du peloton de tête constitué par les 20 premières places.

Christian Saint-Étienne, un vrai révolutionnaire pour le coup lui a rappelé que l'on pourrait faire, sans problème, une bonne dizaine de milliards d'économies par un simple réaménagement des dépenses de l'État en matière de commandes qui constituent tout de même 9 % du PIB. Comme René Dosière donne aussi quelques recettes simples pour diminuer de 20 milliards les dépenses, sans affecter quelque fonctionnement que ce soit, voilà déjà une bonne trentaine de milliards de trouvés et notre président devrait être content et dormir tranquille.

Le jeune homme irrévérencieux a donné quelques exemples savoureux quoique parfois modestes. Ainsi la dépense de 4500 € pour le déplacemernt du maire d'Aubagne et d'un de ses collaborateurs, venus écouter à New York une conférence sur le désarmement nucléaire ! Après tout la possession de missiles nucléaires par la mairie d'Aubagne est peut-être un secret de Défense nationale et le feu le plateau d'Albion n'était pas si loin de cette bonne ville. En tout état de cause, ce n'est que broutille à côté de la mission de 15 conseillers généraux au Chili que signale Ch. Saint Etienne !

Il est évident que dans les 1244 agences que compte notre pays (je ne répéterai pas ici la liste des exemples les plus savoureux) qui, chaque année, nous coûtent 50 milliards (avec des fonctionnaires plus payés que dans leur corps d'origine, sans compter les avantages matériels), on pourrait sans doute économiser là aussi une bonne demi-douzaine de milliards.

Les participants sont aussi tombés d'accord sur une réforme que l'on n'envisage pas semble-t-il et qui est bien plus importante que la réduction du nombre de mandats. Elle tiendrait dans la suppression des INDEMNITES qui sont afférentes aux mandats. Cette idée a même reçu l'approbation, inattendue mais commune, de Christophe Aguitton et de Christian Saint-Étienne ; ce point mérite d'être souligné, ce dernier faisant remarquer, sans la chiffrer, que la suppression des indemnités supplémentaires amènerait des économies supplémentaires mais qui à terme seraient énormes car cette réforme réduirait l'appétit pour ces mandats électifs ; ils pourraient alors fort bien voir leur nombres réduits, pour l'Assemblée nationale de six cents à trois cents députés et une centaine d'élus pour le Sénat, ce qui nous ramènerait, après tout, dans la moyenne des représentations qu'on observe dans les autres Etats.

Puis-je espérer que ce post soit lu par Messieurs Cahuzac, Moscovici et Sapin et que ces derniers veuillent bien en transmettre le contenu à notre vénéré Président à qui on cache sans doute tout cela ?

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