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lundi 3 septembre 2012

La formation des maîtres (4)

Que conclure, en ce jour de rentrée scolaire 2012, de ces quelques posts sur la formation des maîtres qui, finalement, ont tourné surtout autour de M. Philippe Meirieu par la force des choses, puisqu'il est sans doute le principal responsable des évolutions, désormais réputées fâcheuses, de notre système éducatif durant les deux dernières décennies.

Les IUFM, dont on nous avait longuement expliqué l'absolue nécessité lors de leur création, ont été supprimés deux décennies plus tard! Il est clair à voir l'état de nos écoles que leur action a été très loin d'être bénéfique ; la rentrée de septembre 2012 ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices en dépit des grandes annonces de rénovation qu'on nous avait faites.

Les élèves français ont moins de jours de classe que les autres et, pour remédier à la chose, on augmente d'une semaine des prochaines vacances de Toussaint ! Des gamins de 14 ans braquent les banques, tirent sur les policiers et brûlent leurs petites camarades de classe après les avoir violées. Nul doute qu'avec quelques leçons de morale dès le primaire et le rétablissement des cours d'histoire, tout cela va rentrer dans l'ordre.

On se lamente sur le fait que des professeurs du secondaire sont mis d'emblée devant des élèves, sans avoir jamais enseigné. On oublie que ce fut le cas pendant bien longtemps et que le système fonctionnait plutôt mieux.

Il est donc clair que la crise du système éducatif est, d'abord et surtout pour ne pas dire uniquement, une crise sociétale résultant surtout de changements démographiques etr économiques dont les effets ont été aggravés par l'idéologie post-soixante-huitarde ; on a prétendu, en particulier, selon une formule ressassée, "mettre l'enfant au centre du système éducatif" mais on s'est trompé à la fois de centre et de système. Je me souviens encore de ce théoricien de l'école justifiant toutes les violences commises par des élèves en notant finement que "l'école est déjà en elle-même une violence". CQFD.

On se lamente sur le fait que les élèves ne connaissent de leur langue ni les variétés orales ni les formes écrites. Pour les premières, comment pourrait-il le faire quand ils entendent le maire d'une grande ville du sud (suivez mon regard) user de la formule "du même acabit" en prononçant ce dernier terme "acabiTE". J'entendais ce matin même un sénateur vert qui, voulant causer avec élégance, parlait d'un "AEropage". À quoi bon s'échiner à enseigner l'orthographe du français et le sens des mots quand tous les documents administratifs vous invitent désormais à « "renseigner les formulaires » au lieu de les remplir tandis que les textes officiels eux-mêmes sont farcis de fautes d'orthographe de tous ordres?

Je ne suis en rien historien de l'éducation, mais il me semble tout à fait évident que la crise de notre école, au-delà des causes immédiates secondaires que j'évoquais plus haut, tient à ce que le modèle éducatif français de la première moitié du vingtième siècle fonctionnait au sein d'un certain état social historique, avec un enseignement secondaire pour les classes supérieures et une école primaire pour les classes les plus modestes. On a voulu, dans les meilleures intentions, fondre cet ensemble en un seul système. Ce choix est symbolisé par la suppression de l'examen d'entrée en sixième qu'on rétablira bien un jour ou l'autre comme on est en train de rétablir la première partie du baccalauréat. Toutefois, comme les enseignants sont des conservateurs au carré qui veulent à la fois reproduire le système qui les a formés et que, comme tout le monde, ils ne veulent en rien changer leur pratique professionnelle, on n'a pas voulu modifier réellement les programmes et, au-delà, les objectifs et les finalités et donc les contenus. En ce qui concerne le français, qui est la partie je connais le mieux, je suis frappé de voir que les programmes n'ont guère changé depuis 50 ans, mis à part la destruction de la grammaire scolaire par les linguistes structuralistes des années 60 qui auraient mieux faire de ne pas sortir de leur domaine.

Est-il possible de changer quelque chose, j'en doute fort, à voir le début de l'activité de M. Vincent Peillon (Payons ?)  dont je doute de la capacité réelle à faire "bouger les lignes" (!?!) dans un milieu éducatif où le parti socialiste lui-même est fortement implanté.

J'entendais samedi 1er septembre 2012, sur France Culture, Alain Finkielkraut annoncer, pour la semaine prochaine, dans son émission de 9:00, l'arrivée de Philippe Mérieux. A la garde ! A-t-il déjà troqué sa carte d'EEV contre celle du parti socialiste (peut-être y-a-t-il un tarif spécial pour les renégats ) ou se faufile-t-il dans la porte étroite ou passe l'AEropage des Verts admis dans les allées du pouvoir. Vu son parcours passé, j'inclinerais plutôt pour cette seconde hypothèse.

En tout cas bonne chance à nos réformateurs de l'école, ils en auront bien besoin !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ai lu vos billets sur la formation des maîtres, merci de cette clarté