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jeudi 20 décembre 2012

Histoire marseillaise



Le bruit du rachat du groupe Hersant par Bernard Tapie a couru sur les ondes depuis hier et suscité nombre de commentaires parisiens. Sans être particulièrement compétent en la matière, mais connaissant les lieux, je crois que la plupart de ces commentateurs n'ont rien compris au film.

Comme on le sait, les élections municipales arrivent et Jean-Claude Gaudin, qui  voudrait pourtant bien, hésite, vu son âge, à solliciter un quatrième mandat des électeurs marseillais. Or, la situation locale a beaucoup changé dans les derniers temps.

Renaud Muselier, battu aux législatives et porteur de quelques casseroles, directes ou indirectes, a ostensiblement marqué son éloignement des affaires phocéennes, en se faisant mauricien, pour des raisons dans tout indique qu'elles sont plutôt fiscales. Il est vrai qu'il avait déjà des connexions avec Maurice où par des investssements immobiliers somme toute modestes (500.000 $), on peut se faire, fiscalement, citoyen mauricien. Il était d'ailleurs depuis longtemps proche de cette filière, essentiellement grâce au beau-frère de notre ex-ministre des finances et actuelle Directrice du FMI, Madame Lagarde.

J.N. Guerini, l'inébranlable président du Conseil général et autre candidats possible, a suffisamment d'affaires sur le dos actuellement pour ne pas pouvoir songer sérieusement à charger davantage la barque par une candidature à la mairie.

La voie est donc relativement libre pour un outsider et Bernard Tapie, qui s'est toujours trouvé bien dans le milieu marseillais, se verrait bien faire un retour depuis la Belgique dans cette ville.

Les choses sont d'autant plus favorables que s'il n'y a pas de favori ni même de candidat sérieux pour la mairie; par ailleurs, depuis le départ de Pape Diouf, les affaires de l'OM ne vont pas très bien. Les conflits internes sont légion ; ils se sont marqués en particulier par le départ de Deschamps et la contestation locale très forte du staff et surtout du président actuel V. Labrune ; tout cela s'ajoute au manifeste désir de Madame Louis-Dreyfus de se débarrasser de ce sparadrap aussi encombrant que coûteux.

Tout semble donc, entre la mairie et le stade-vélodrome, offrir les meilleures conditions pour un retour providentiel de Nanar sur la scène phocéenne.
 
La connexion entre les opérations municipales et footbalistiques pourrait parfaitement être assumée par le quotidien local la Provence, dont il se rendrait propriétaire, si la négociation avec le groupe Hersant va à son terme et aboutit. La matérielle est assurée par les centaines de millions touchés de l'État dans la négociation finale autour d'Adidas et du CL et on peut compter, dans la suite, à la fois sur les subventions à la presse locale (qui ne vit que de cela) et sur les revenus annexes voire clandestins du football, qu'il ne faut pas négliger, sans compter le fait que, via l'OM, à Marseille, on peut toujours compter, dans une campagne électorale municipale, sur les dizaines de milliers de supporters qu'il peut apporter.

Qu'est-ce qu'on dit à Usbek & Co Consulting, Messieurs les commentateurs de la presse parisienne ?

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