Le bruit du
rachat du groupe Hersant par Bernard Tapie a couru sur les ondes depuis hier et
suscité nombre de commentaires parisiens. Sans être particulièrement compétent
en la matière, mais connaissant les lieux, je crois que la plupart de ces
commentateurs n'ont rien compris au film.
Comme on le sait,
les élections municipales arrivent et Jean-Claude Gaudin, qui voudrait pourtant bien, hésite, vu son âge, à
solliciter un quatrième mandat des électeurs marseillais. Or, la situation locale
a beaucoup changé dans les derniers temps.
Renaud Muselier,
battu aux législatives et porteur de quelques casseroles, directes ou
indirectes, a ostensiblement marqué son éloignement des affaires phocéennes, en
se faisant mauricien, pour des raisons dans tout indique qu'elles sont plutôt
fiscales. Il est vrai qu'il avait déjà des connexions avec Maurice où par des
investssements immobiliers somme toute modestes (500.000 $), on peut se faire,
fiscalement, citoyen mauricien. Il était d'ailleurs depuis longtemps proche de
cette filière, essentiellement grâce au beau-frère de notre ex-ministre des
finances et actuelle Directrice du FMI, Madame Lagarde.
J.N. Guerini, l'inébranlable
président du Conseil général et autre candidats possible, a suffisamment
d'affaires sur le dos actuellement pour ne pas pouvoir songer sérieusement à
charger davantage la barque par une candidature à la mairie.
La voie est donc
relativement libre pour un outsider et Bernard Tapie, qui s'est toujours trouvé
bien dans le milieu marseillais, se verrait bien faire un retour depuis la
Belgique dans cette ville.
Les choses sont
d'autant plus favorables que s'il n'y a pas de favori ni même de candidat sérieux
pour la mairie; par ailleurs, depuis le départ de Pape Diouf, les affaires de
l'OM ne vont pas très bien. Les conflits internes sont légion ; ils se sont
marqués en particulier par le départ de Deschamps et la contestation locale
très forte du staff et surtout du président actuel V. Labrune ; tout cela s'ajoute au
manifeste désir de Madame Louis-Dreyfus de se débarrasser de ce sparadrap aussi
encombrant que coûteux.
Tout semble
donc, entre la mairie et le stade-vélodrome, offrir les meilleures conditions
pour un retour providentiel de Nanar sur la scène phocéenne.
La connexion entre
les opérations municipales et footbalistiques pourrait parfaitement être
assumée par le quotidien local la Provence,
dont il se rendrait propriétaire, si la négociation avec le groupe Hersant va à
son terme et aboutit. La matérielle est assurée par les centaines de millions
touchés de l'État dans la négociation finale autour d'Adidas et du CL et on
peut compter, dans la suite, à la fois sur les subventions à la presse locale
(qui ne vit que de cela) et sur les revenus annexes voire clandestins du
football, qu'il ne faut pas négliger, sans compter le fait que, via l'OM, à
Marseille, on peut toujours compter, dans une campagne électorale municipale, sur
les dizaines de milliers de supporters qu'il peut apporter.
Qu'est-ce qu'on
dit à Usbek & Co Consulting, Messieurs les commentateurs de la presse
parisienne ?
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