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jeudi 6 décembre 2012

Les enfants du malheur : Tchad et Haïti

Le 26 janvier 2010, une quinzaine après le terrible sinstre d'Haïti, j'ai publié ce post qui complète ceux que j'ai reproduits depuis deux jours et qui retrouvent, hélas, toute leur actualité avec le procès de l'Arche de Zoé et, bien plus grave, la perpétuation de la situation haïtienne.
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"J’observais, dans mon post de samedi « Haïti : adoptés ou « restavek »? » que ces questions d’adoption des enfants haïtiens suite au séisme me rappelaient, à certains égards, l’affaire de l’Arche de Zoé. J’ai reçu d’Orange, pour ce texte un intéressant et long commentaire qui je me permets de publier, comme je le fais parfois, dans la mesure où, vu le décalage dû à l’envoi et à la mise en ligne, les commentaires qui sont ajoutés au post qu’ils concernent, échappent souvent à l’attention des lecteurs quotidiens de ce blog.
Voici donc le commentaire d’Orange :
 
« Un enfant qu’il soit en zone détruite par une catastrophe naturelle ou dans une zone de guerre est forcément en danger…..Ces petits Haïtiens doivent être rapatriés tout comme auraient dû l’être les 103 enfants de l’Arche de Zoé dont tout le monde se fout de savoir s’ils sont heureux en zone sécurisée auprès de leurs pseudo-parents ou même si ils sont encore vivants…..Le monde ne se voit pas par le petit trou qu’on a bien voulu nous montrer….
 
L’UNICEF avait promis un suivi des 103 enfants réunis par l’Arche de Zoé, elle devait s’assurer de leur santé et de leur scolarité. Aujourd’hui, aucune nouvelle d’aucun enfant…Toute demande d’information reste lettre morte. Etonnant de la part d’une association si sûre d’elle et certaine du fait que ces enfants pouvaient retourner vivre ou (survivre) dans la zone frontalière Tchad /Soudan ? Pourquoi ce silence ? Où sont les enfants ? Qui s’en inquiète aujourd’hui, alors que ceux-là même qui leur prêtaient des familles, concédaient qu’ils avaient besoin d’assistance ?
 
Il faut aller au delà des évidences véhiculées par les médias et qui arrangent, en premier lieu, les Etats et les organisations soumises aux exigences de ces Etats. Effectivement, il ne faut pas tout confondre. Les enfants haitiens concernés par une adoption doivent être rapatriés en France, ce qui ne serait qu’une accélération des procédures en cours. Question de bon sens et mesure d’urgence. Les enfants pris en charge, soignés et nourris par l’Arche de Zoé pendant deux mois, n’étaient pas concernés par une procédure d’adoption. Ils étaient réfugiés d’une zone de guerre, orphelins et originaires du Darfour dans leur quasi-totalité. Ils devaient venir en France pour se reconstruire et vivre en sécurité. Les puissants en ont décidé autrement. ….
 
J’ajouterai que, pour les 103 enfants de l’Arche de Zoé, aucune partie civile n’avait pu être identifiée dans cette mascarade de procès et que ceux qui se prétendaient “parent” d’un de ces enfants n’ont pas pu le prouver et enfin que le tribunal à N’Djamena avait systématiquement refusé des tests ADN mis à disposition gratuitement.
 
La vérité est ailleurs à ne pas en douter il suffit d’être un peu intelligent pour comprendre que finalement ces 103 enfants de cette affaire politico-diplomatique ou ces pauvres petits Haïtiens sans famille ne sont pas si importants par rapport à d’autres enjeux, qu’ils soient économiques, politiques, diplomatiques ou autres malheureusement....Ne faisons pas de même avec ces petits Haïtiens ! Pendant que nous nous posons des questions (à savoir s’ils ont des parents ou pas), ils errent dans les rues, affamés. Combien de temps tiendront ils ?????? Avons nous bonne conscience, bons penseurs que nous sommes?"
 
Si l’on m’a lu, on aura déjà compris que je suis tout à fait d’accord avec ce point de vue. Le seul détail sur lequel je voudrais ajouter quelque mots au propos d’Orance, concerne l’UNICEF, dont j’ai souligné dans mon post le rôle ambigu.
Orange dit « l’UNICEF […] association si sûre d’elle…] ». Or, contrairement à ce que beaucup de gens pensent (j’ai vérifié, avant d’écrire ces lignes), l’UNICEF n’est pas une organisation non gouvernementale, une ONG, mais une Agence de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui, créée en 1946, se nommait au départ « United Nations International Children's Emergency Fund ». Elle a concervé son acronyme quand elle a changé de nom pour devenir « United Nations Children's Emergency Fund ». Je ne sais pas ce qui a justifié cet important changment de dénomination mais, en tout cas, on a conservé l’ancien sigle. Son budget avoisine les 3 milliards de dollars et ses frais de gestion et d’administration approchent les 100 millions de dollars. Les agents de l’UNICEF (je ne parle pas ici des « ambassadrices » folkloriques » style top-model) ont donc le statut de fonctionnaire international avec les hauts niveaux de rémunération et les grands avantage fiscaux (pas d’impôts) qui s’attachent à ce type de fonction.
L’une des actions majeures de l’UNICEF a été la rédaction de la Charte des droits de l’enfant, dont l’existence des « restavek » haïtiens apporte la preuve de la grande efficacité, puisque Haïti a signé cette charte en 1994 et qu’il y en avait plus de 170.000 dans le pays avant le séisme!
Et combien après ?"
Hélas, trois ans après les choses n'ont fait qu'empirer !

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