PAF dans le pif ou
pif dans le PAF. Plus clairement : Du
journalisme et des journalistes dans le PAF (paysage audiovisuel français pour les nobles étrangers).
J'ai déjà dit
suffisamment de mal du journalisme audiovisuel français pour ne pas y revenir trop
longuement. J'ai, depuis longtemps, renoncé à établir un catalogue, fût-il très
lacunaire, des fautes de français permanentes de bon nombre de nos journalistes
; cet aspect, qui ne gêne sans doute que moi-même ou presque, est tout de même
infiniment moindre que le contenu lamentable de nos journaux télévisés, sans
parler des radios bignoles du matin qui, en revanche, ont l'avantage de nous
offrir, de temps en temps, des conversations pittoresques avec certains de
leurs auditeurs.
Autant vous le dire
tout net d'emblée, je considère qu'il y a dans le PAF trois journalistes dignes
de ce nom et qui méritent d'être écoutés ou regardés : Élisabeth Quint (pour son
"28 minutes" du soir sur Arte), Caroline Roux, le dimanche sur la Cinq
dans son "C Politique"( je ne parle pas de ces brèves chroniques matinakes,
sans doute, alimentaires sur Europe1) et Philippe Meyer sur France Culture
surtout (Il ne s'agit pas, bien entendu d'un classement par ordre de mérite,
mais je suis bien sûr que Philippe Meyer cédera volontiers les deux premières
places aux dames). Je ne m'étendrai pas davantage sur les raisons de ce
classement et sur l'élimination sans appel d'un certain nombre de vedettes de
notre information audiovisuelle dans la médiocrité est évidemment consternante.
Je voudrais toutefois
présenter ici deux remarques critiques à Caroline Roux.
On a senti, Caroline Roux un peu embarrassée et elle n'a pas eu, à ce moment,
une de ces vives interventions dont elle a la secret. Il faut dire que, pour
les téléspectateurs, Jacques Chérèque aurait dû dire, plus clairement, que ce
qu'il critiquait là n'était pas l'indemnisation des VRAIS intermittents du
spectacle, mais celle de ceux qui sont, en fait, de très loin les plus nombreux et ceux
qui coûtent le plus cher. Ce sont en effet les techniciens de tout poil des chaînes de télévision
qui bénéficient fallacieusement du statut d'intermittents du spectacle qui n'a
clairement pas été conçu pour eux. Cette entourloupe permet à ces chaînes d'entretenir
à prix d'or les crétins et les bécasses dont elles nous régalent
quotidiennement.
Seconde critique à
Caroline Roux, cette fois-ci, dimanche 2 décembre, dans l'interview de Madame
Parizot, présidente du MEDEF. Caroline Roux lui ayant fait observer très justement
que Monsieur Mittal n'avait pas respecté les engagements qu'il avait pris, ce
comportement conduisait à s'interroger sur son éventuel respect de ceux qu'il
se prépare à prendre aujourd'hui. La réponse de Madame Parizot (qui, faut-il
s'en étonner a défendu Monsieur Mittal), était que les contrats n'avaient pas
été respectés à cause de la crise !
J'aurais aimé là une
de ses interventions, opportunes et vigoureuses dont Caroline Roux est
coutumière. Elle aurait pu en effet demander à Madame la Présidente du MEDEF si
la crise entraînait, de facto, la rupture de tous les contrats précédemment
ciliés et si, en cas de crise, on pouvait cesser de payer son loyer, les traites
de son appartement ou celles de sa voiture. Madame Parizot, elle, crise ou pas, se payait nos têtes
en défendant ainsi Monsieur Mittal et il aurait été bon de le lui faire
remarquer au passage.
Cela n'enlève rien à
l'affection que je porte à Caroline Roux et à l'estime que j'ai pour les trois
journalistes dont j'ai fait ici mention.
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