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lundi 3 décembre 2012

PAF dans le pif ou pif dans le PAF


PAF dans le pif ou pif dans le PAF. Plus clairement : Du journalisme et des journalistes dans le PAF (paysage audiovisuel français pour les nobles étrangers).

J'ai déjà dit suffisamment de mal du journalisme audiovisuel français pour ne pas y revenir trop longuement. J'ai, depuis longtemps, renoncé à établir un catalogue, fût-il très lacunaire, des fautes de français permanentes de bon nombre de nos journalistes ; cet aspect, qui ne gêne sans doute que moi-même ou presque, est tout de même infiniment moindre que le contenu lamentable de nos journaux télévisés, sans parler des radios bignoles du matin qui, en revanche, ont l'avantage de nous offrir, de temps en temps, des conversations pittoresques avec certains de leurs auditeurs.

Autant vous le dire tout net d'emblée, je considère qu'il y a dans le PAF trois journalistes dignes de ce nom et qui méritent d'être écoutés ou regardés : Élisabeth Quint (pour son "28 minutes" du soir sur Arte), Caroline Roux, le dimanche sur la Cinq dans son "C Politique"( je ne parle pas de ces brèves chroniques matinakes, sans doute, alimentaires sur Europe1) et Philippe Meyer sur France Culture surtout (Il ne s'agit pas, bien entendu d'un classement par ordre de mérite, mais je suis bien sûr que Philippe Meyer cédera volontiers les deux premières places aux dames). Je ne m'étendrai pas davantage sur les raisons de ce classement et sur l'élimination sans appel d'un certain nombre de vedettes de notre information audiovisuelle dans la médiocrité est évidemment consternante.

Je voudrais toutefois présenter ici deux remarques critiques à Caroline Roux.

 Alors qu'elle recevait François Chérèque, dimanche 25 novembre 2012, dans C Politique, ce dernier, un moment, a fait observer, sur un ton vindicatif mais justifié, qu'une bonne partie du déficit de l'indemnisation du chômage (un quart, si je me souviens bien) était dû à de prétendus "intermittents du spectacle" employés pour la plupart par France Télévision, Canal+ et les chaînes de télévision ( J'ajoute sens qu'on constate qu'elles roulent sur l'or à voir les 20 000 € mensuels qu'elles accordent à des intervenantes nullissimes et à des commentateurs sportifs analphabètes).

On a senti, Caroline Roux un peu embarrassée et elle n'a pas eu, à ce moment, une de ces vives interventions dont elle a la secret. Il faut dire que, pour les téléspectateurs, Jacques Chérèque aurait dû dire, plus clairement, que ce qu'il critiquait là n'était pas l'indemnisation des VRAIS intermittents du spectacle, mais celle de ceux qui sont, en fait, de très loin les plus nombreux et ceux qui coûtent le plus cher. Ce sont en effet les techniciens de tout poil des chaînes de télévision qui bénéficient fallacieusement du statut d'intermittents du spectacle qui n'a clairement pas été conçu pour eux. Cette entourloupe permet à ces chaînes d'entretenir à prix d'or les crétins et les bécasses dont elles nous régalent quotidiennement.

Seconde critique à Caroline Roux, cette fois-ci, dimanche 2 décembre, dans l'interview de Madame Parizot, présidente du MEDEF. Caroline Roux lui ayant fait observer très justement que Monsieur Mittal n'avait pas respecté les engagements qu'il avait pris, ce comportement conduisait à s'interroger sur son éventuel respect de ceux qu'il se prépare à prendre aujourd'hui. La réponse de Madame Parizot (qui, faut-il s'en étonner a défendu Monsieur Mittal), était que les contrats n'avaient pas été respectés à cause de la crise !

J'aurais aimé là une de ses interventions, opportunes et vigoureuses dont Caroline Roux est coutumière. Elle aurait pu en effet demander à Madame la Présidente du MEDEF si la crise entraînait, de facto, la rupture de tous les contrats précédemment ciliés et si, en cas de crise, on pouvait cesser de payer son loyer, les traites de son appartement ou celles de sa voiture. Madame Parizot, elle, crise ou pas, se payait nos têtes en défendant ainsi Monsieur Mittal et il aurait été bon de le lui faire remarquer au passage.

Cela n'enlève rien à l'affection que je porte à Caroline Roux et à l'estime que j'ai pour les trois journalistes dont j'ai fait ici mention.

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