Quand je pense qu'on ne cesse de nous bassiner avec les vacances des enseignants, alors que ceux qui se livrent à cet exercice passent leur temps, pour la plupart, à regarder la télévision et à écouter la radio, j'en reste baba.
En particulier,
dans le cas de France Télévision et plus spécialement de France 2, je reste
confondu devant la noria incessante des présentateurs qui, dès que les périodes
de vacances approchent et, a fortiori, durant ces dernières, surgissent soudain
du néant médiatique, pour nous présenter les journaux télévisés et, comme
toujours, y introduire, pour dix secondes, des présentateurs, tout aussi
inconnus, eux-mêmes spécialistes des ours des Pyrénées ou des otages du
Nigéria.
Faut-il rappeler,
une fois de plus, à Messieurs Hollande, Ayrault, Moscovici et Cahuzac qui
désespèrent d'arriver à faire des économies, que France Télévision réunit,
dit-on, 11 000 employés et regroupe un nombre de sociétés que la Cour des
comptes ne parvient même pas à compter, mais que les spécialistes estiment
proche de la cinquantaine. Si on cherche à faire des économies, leur lieu
d'application est facile à trouver, d'autant que ce métier consiste, lorsqu'on
n'est pas à la cafétéria, au bistrot ou en vacances, à lire les dépêches de
l'AFP ou à donner la parole à une foultitude de collaborateurs hautement spécialisés
qui le feront à leur tour à votre place.
Cela dit, il
n'en est pas différemment sur les trois "radios-bignoles" de notre
beau pays, RMC, Europe et RTL, qui se disputent férocement le titre de première
radio de France, à grands coups d'interviews bidons d'auditeurs débiles qui
sont, en fait, chargés; d'abord et surtout, de vanter les mérites de la radio
sur laquelle ils causent et de cirer les pompes de l'analphabète qui les
interviewe. Tout le monde sait cela et je n'insiste pas.
Le pire est que
nous sommes entrés, avec la proximité de Noël et du Jour de l'an, dans la phase
où tous les grands professionnels qui officient durant l'année disparaissent de
l'antenne au profit de deuxièmes ou de troisièmes couteaux qui d'ailleurs,
comment dit dans ce milieu, « font le job » avec autant d'absence de talent et
de compétences que les titulaires, mais introduisent un peu de changement.
Dans mon zapping
du matin, je me suis amusé à constater que, sur Europe 1, l'inévitable Monsieur
Elkabbach (sans doute déjà à la Mamounia, épuisé qu'il était par son immense
interview de François Hollande) était remplacé par je ne sais, que Monsieur
Toussaint, Madame Polony et tous les autres avaient disparu tout aussi bien. On
avait feint de laisser les clefs à Monsieur Cabrol; qui, sans doute, redoutait
la pluie qu'il annonçait lui-même.
Naturellement on
nous a servi un des bests off de Nicolas Canteloup (même régime pour tout la
semaine au moins) et Madame Julie a toutefois eu l'honnêteté, inattendue mais
subreptice, d'enregistrer (depuis Courchevel ou Ibiza) que c'était "presque
du direct" ! On prend vraiment les auditeurs pour des cons, ce qui, est,
après tout, logique et normal puisque ce sont des cons !
Sur RTL, cette période
d'étiage radiophonique avait conduit à inviter, une fois de plus, Monsieur
Michel-Édouard Leclerc dont la binette est une réclame vivante pour les
poissonneries de ses établissements. Je pense que la plupart des journalistes
se servent à l'oeil chez Leclerc, vu la fréquence de ses apparitions et la
nature de son discours. Il consiste essentiellement à répéter quatre ou cinq
fois le nom de sa boutique, à faire état de son humanisme mercantile (il se
pose toujours en bienfaiteur de l'humanité tout en soulignant sottement ses succès
commerciaux), et à mêler, en parts égales, dans ses propos, les fautes de
français, les trivialités ou grossièretés (pour faire peuple!) et les expressions
techniques (du genre « faire le job » « le flux l'emporte sur les marges »).
Inutile de
préciser pour les pauvres couillons d'auditeurs de ces radios-bignoles que tout
cela est en boite et que ces braves prétendus journalistes sont en fait à la
neige ou sur les plages tropicales !
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