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mercredi 26 décembre 2012

Le temps des des bests off et des troisièmes couteaux


Quand je pense qu'on ne cesse de nous bassiner avec les vacances des enseignants, alors que ceux qui se livrent à cet exercice passent leur temps, pour la plupart, à regarder la télévision et à écouter la radio, j'en reste baba.

En particulier, dans le cas de France Télévision et plus spécialement de France 2, je reste confondu devant la noria incessante des présentateurs qui, dès que les périodes de vacances approchent et, a fortiori, durant ces dernières, surgissent soudain du néant médiatique, pour nous présenter les journaux télévisés et, comme toujours, y introduire, pour dix secondes, des présentateurs, tout aussi inconnus, eux-mêmes spécialistes des ours des Pyrénées ou des otages du Nigéria.

Faut-il rappeler, une fois de plus, à Messieurs Hollande, Ayrault, Moscovici et Cahuzac qui désespèrent d'arriver à faire des économies, que France Télévision réunit, dit-on, 11 000 employés et regroupe un nombre de sociétés que la Cour des comptes ne parvient même pas à compter, mais que les spécialistes estiment proche de la cinquantaine. Si on cherche à faire des économies, leur lieu d'application est facile à trouver, d'autant que ce métier consiste, lorsqu'on n'est pas à la cafétéria, au bistrot ou en vacances, à lire les dépêches de l'AFP ou à donner la parole à une foultitude de collaborateurs hautement spécialisés qui le feront à leur tour à votre place.

Cela dit, il n'en est pas différemment sur les trois "radios-bignoles" de notre beau pays, RMC, Europe et RTL, qui se disputent férocement le titre de première radio de France, à grands coups d'interviews bidons d'auditeurs débiles qui sont, en fait, chargés; d'abord et surtout, de vanter les mérites de la radio sur laquelle ils causent et de cirer les pompes de l'analphabète qui les interviewe. Tout le monde sait cela et je n'insiste pas.

Le pire est que nous sommes entrés, avec la proximité de Noël et du Jour de l'an, dans la phase où tous les grands professionnels qui officient durant l'année disparaissent de l'antenne au profit de deuxièmes ou de troisièmes couteaux qui d'ailleurs, comment dit dans ce milieu, « font le job » avec autant d'absence de talent et de compétences que les titulaires, mais introduisent un peu de changement.

Dans mon zapping du matin, je me suis amusé à constater que, sur Europe 1, l'inévitable Monsieur Elkabbach (sans doute déjà à la Mamounia, épuisé qu'il était par son immense interview de François Hollande) était remplacé par je ne sais, que Monsieur Toussaint, Madame Polony et tous les autres avaient disparu tout aussi bien. On avait feint de laisser les clefs à Monsieur Cabrol; qui, sans doute, redoutait la pluie qu'il annonçait lui-même.

Naturellement on nous a servi un des bests off de Nicolas Canteloup (même régime pour tout la semaine au moins) et Madame Julie a toutefois eu l'honnêteté, inattendue mais subreptice, d'enregistrer (depuis Courchevel ou Ibiza) que c'était "presque du direct" ! On prend vraiment les auditeurs pour des cons, ce qui, est, après tout, logique et normal puisque ce sont des cons !

Sur RTL, cette période d'étiage radiophonique avait conduit à inviter, une fois de plus, Monsieur Michel-Édouard Leclerc dont la binette est une réclame vivante pour les poissonneries de ses établissements. Je pense que la plupart des journalistes se servent à l'oeil chez Leclerc, vu la fréquence de ses apparitions et la nature de son discours. Il consiste essentiellement à répéter quatre ou cinq fois le nom de sa boutique, à faire état de son humanisme mercantile (il se pose toujours en bienfaiteur de l'humanité tout en soulignant sottement ses succès commerciaux), et à mêler, en parts égales, dans ses propos, les fautes de français, les trivialités ou grossièretés (pour faire peuple!) et les expressions techniques (du genre « faire le job » « le flux l'emporte sur les marges »).

Inutile de préciser pour les pauvres couillons d'auditeurs de ces radios-bignoles que tout cela est en boite et que ces braves prétendus journalistes sont en fait à la neige ou sur les plages tropicales !

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