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mardi 4 décembre 2012

Zoé : le retour

La résurgence, bien tardive de l'affaire de l'arche de Zoé, me conduit à reprendre un post ancien (du 5 novembre 2007) qui n'a pas pris une ride !

"L’affaire de l’Arche de Zoé fait apparaître sur le scène médiatique toutes sortes d’animaux, justifiant, par là, le retour à l’arche mythique.

Je ne suis qu’un téléspectateur occasionnel et inattentif et je n’ai guère vu que deux émissions ou débats sur la question qui, pourtant, a fort opportunément surgi pour pallier le vide que laissait l’épuisement rapide du sujet, un moment offert par le divorce présidentiel.

La première est le « C plus clair » animé, lundi 29 octobre je crois, par la doublure d’Yves Calvi. On avait réuni une jolie brochette d’humanitaires , un Suisse de Lausanne, dont j’ai oublié le nom, Jacques Hintzy, l’éternel président de l’UNICEF-France et Jacky Mamou, (ancien ou actuel, on ne sait) Président de « Médecins du monde ». Je précise que je connais rien à l’affaire, sinon ce que j’en entends dire comme toute le monde.

Je n’évoquerai donc pas le fond de cet imbroglio franco-hispano-soudano-tchadien, qui me paraît avoir surtout l’avantage de permettre au sinistre Idriss Deby de jouer les vierges effarouchées, dans un vrai rpôle de composition. Ce dictateur, installé par la Françafrique il y une quinzaine d’années, est devenu incontrôlable. Hélas pour lui, qui se voit volontiers en Khadafi du Sahel, notre Président-Magicien n’a plus de Cécilia à lui envoyer. Deby devra donc sans doute se contenter de Rama Yade.

Mais laissons l’affaire elle-même, pour examiner un instant la galerie des « humanitaires ». Dans cette quasi-profession, le look semble un élément important ; deux de ces satrapes de la charité arborent, en effet, une barbe d’une semaine ; le côté baroudeur sans doute, comme autrefois Gérard Holtz, au bon temps du Paris-Dakar. Seul notre Suisse, de Lausanne est rasé normalement, mais sans doute aurait-il été arrêté à Cointrin s’il avait eu l’allure un peu inquiétante des deux autres. En revanche, on sent très vite que tous sont là d’abord, pour ne pas dire uniquement, pour défendre leur biftèque humanitaire contre les dirigeants de l’Arche de Zoé qui ne semblent pas être de la confrérie

Même son de cloche du côté de Jacques Attali, venu vendre son dernier livre dans le « Grand Journal » de Denisot sur Canal Plus, mercredi 31 octobre. Attali, qui s’est peut-être fait offrir des lentilles de contact par la commission qu’il présidait, est plus pincé que jamais ; il fait d’autant plus la gueule que la promo de son livre fout le camp devant l’Arche de Zoé. Il ne s’épanche donc guère et voit surtout dans l’affaire, comme les autres, le tort qu’elle va faire aux ONG et donc à celle qu’il préside. A croire que tous ces humanitaires pensent plus à leur image qu’à leurs actions.

Denisot a invité aussi Hervé Chabalier, président de l’Agence Capa, dont des membres ont été coffrés avec l’Arche de Zoé par les sbires d’Idriss Deby. Chabalier à une tête télégénique. Belle et opulente crinière blanche (vraie ou fausse comme celle de Bedos? Mais chut !). On tourne autour du pot.

Que faisaient les dits (qui ne sont que trois) « journalistes » de Capa dans la galère de Zoé ? Chabalier les campe en journalistes intègres (tous nos médias emboîtent ce pas) et exclusivement soucieux d’informer. Ils seraient allés là-bas dans le seul but de suivre l’affaire.

Aphatie, courageux mais pas téméraire, car il ne veut pas que toute la presse française lui tombe sur le poil, se pose des questions, en soulignant que les responsables de l’opération n’étaient peut-être pas si blanc-bleu que la profession le clame. Bien évidemment, il ne va pas jusqu’à demander à Chabalier s’ils n’auraient pas été là-bas, tout simplement pour assurer la couverture médiatique de l’opération et, par là, se faire un scoop tout en ouvrant les vannes d’un jack-pot humanitaire, car, en gros, le petit Soudano-Tchadien se négociait aux alentours de 1500 euros, sans la moindre garantie pour les suites judiciaires de l’affaire, apparemment prévues par les promoteurs (c’était écrit dans les documents, a déclaré le petit Suisse du lundi).

Tout le monde sait pourtant que, quand on fait un coup comme ça, humanitaire ou pas, il faut absolument une couverture de la presse et des médias ; il est donc bon d’inviter et de traiter du mieux possible les médias. La question est donc simple, mais nul ne vérifie ce détail qui tue.

Qui a pris en charge et donc payé le déplacement des journalistes ?

Le point peut paraître subalterne. Il est pourtant essentiel. En effet , un vrai journaliste doit être totalement indépendant du sujet qu'il traite. Si les journalistes de Capa allaient faire au Tchad un vrai travail d'information, ils devaient prendre en charge eux-mêmes (ou Capa) leurs frais de déplacement. A partir du moment où ils voyagent aux frais de l'Arche de Zoé ou dans son avion spécial, il est clair qu'ils sont au service, plus ou moins directement, de l'organisation qui les transporte et, par là, les emploie. Donc en cabane les journalistes, tout journalistes qu'ils sont, si les autres sont en cabane

Qui a payé?
Capa, Monsieur Chabalier à la belle crinière, ou l’Arche de Noé ? Tout semble indiquer qu’ils ont voyagé, aux frais de l’Arche et ont été pris en charge par elle dans un avion spécial ?

Le destrier éthique et déontologique qu’enfourchent Chabalier et toute la presse française risque de se révéler une pitoyable rossinante. Etique bien sûr, mais sans h !"




 

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