Réapparition de Martin Hirsch ce mercredi 2 juin 2010, au « Grand Journal » de Denisot. Depuis qu’il a quitté, assez discrètement son son Secrétariat d’Etat, à sa demande, pour se charger du service civique, on ne voyait plus guère Martin Hirsch dans les médias !
En passant, une petite remarque sur une tradition bien française. Elle consiste à réinventer, au bout d’une dizaine d’années, ce que l’on a supprimé une décennie auparavant, avec les meilleures raisons du monde. C’est le cas du service civique qui, en douce, rétablit un service militaire, adapté et à la demande, qui existait déjà (cela se nommait même ainsi dans les années 60 (SMA et plus tard VAT « volontaire de l’assistance technique), tout cela ayant été mis en place après la guerre d’Algérie, au moment où l’on ne savait plus quoi faire des bidasses dont on avait perdu l’emploi ! Il aurait suffi de rendre la chose facultative au lieu d’obligatoire, mais passons !
Martin Hirsch est donc invité, non pas pour parler de son cher service civique, dont chacun se fout en dépit des efforts de l’intéressé pour aborder le sujet, mais pour du livre qi’il publie (où il balance un peu, sur Madame Boutin, entre autres, qui avait eu des mots avec lui, ou plutôt sur lui) et surtout de l’appartement de fonction squatté par le frère de Fadela Amara !
Cet homme est l’un de nos rares dirigeants qui inspire confiance, car il donne l’impression (j’espère qu’elle est fondée) d’être à la fois honnête, sincère et intelligent. Martin for président ! Avec un Villepin (plus excité que jamais) ou un DSK (excité lui aussi, mais dans un autre genre et fourbissime de surcroit), comme on dit « ya pas photo ! ».
Le premier principe de nos politiques à la télé est de fuir toutes les questions qui peuvent en quoi que ce soit les gêner ou les forcer à prendre une position. Hirsch non seulement ne les fuit pas mais semble même les rechercher ! Sur Fadela Amara, il dit tout net que les ministres et autres personnages de même acabit n’ont qu’à se louer un pppartement « coimme tout le monde » et qu’il faut supprimer tous les logements de fonction ! Rappelons au passage que, quoiqu’il ne l’ait jamais dit lui même, quand il a été nommé Secrétaire d’Etat, il a refusé le traitement attaché à la fonction, ne sollicitant que le simple maintien de sa précédente remunération chez Emmaus. Une vertu romaine, je vous dis, ce Martin !
Apathie, plus antisarko que jamais (il est pote avec Fillon !) nous fait le numéro siur les inévitables hausses d’impôts, repassant la video, déjà vue cent fois, où Sarkozy proclame dans non style inimitable « J’ai pas été élu pour augmenter les impôts ». Sur le revenu doit-il penser avec une de ces restrictions mentales si commodes pour les politiques ; on va, en revanche, de toute évidence, nous bastonner sur la CSG (7,5% du salaire brut ; « créée par Rocard », rappele malicieusement et justement au passage, Martrin Hirsch) et la CRDS (0,5% du même salaire brut). On ne va pas aumenter les impôts, mais la fiscalité ! Nuance ! La TVA sera bien sûr aussi de la fête). Pas d’impôts en plus mais des revenus en moins. Vous saisissez ?
Hirsch souligne avec à propos que, sans toucher aux 7,5% de la CSG qui ne concerne que les salaires et les retraites, on pourrait l’étendre aux revenus du capital qui en sont exempts. Du coup Apathie se tait pour ne pas se faire gronder par son ami Fillon.
Autre remarque de Martin Hirsch sur le partage des profits ; vous savez la fameuse règle de trois tiers (un tiers pour les salaires, un pour le capital, un pour l’investissment). Selon un rapport passé inaperçu (il dit même être le seul a l’avoir lu), en fait, contrairement à ce que disent Beancenot et Buffet qui ne cessent de glapir sur ce thème (Hirsch ne les a pas évoqués, cette remarque est de mon cru) la proportion n’a pas varié dans la répartition globale entre les salaires et le capital, mais ce qui a change, ce sont les pourcentages de ventilation au sein même de la masse salariale ; les trois-quarts de augmentations se sont portées, en effet, sur les 10% des plus hauts salaires ! Intéressant non ?
Aveu final : interogé sur son vote aux dernières présidentielles (il dit dans son livre ne pas avoir voté pour Sarkozy), il confesse avoir voté pour Ségolène. Nobody’s perfect ! Pas même vous, cher Martin Hirsch !
jeudi 3 juin 2010
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3 commentaires:
Homme intègre mais doublé d'un certain angélisme
Sur son blog en NOBS il se réjouit d'avoir appris à un commis en pharmacie qui l'abordait pour le congratuler, que malgré son salaire et son travail temps plein il avait droit au RSA
Et il réapparait à F2 et se réjouit de même tout en s'étonnant que la montée en charge des dossiers RSA ne se fait pas
Sur son blog je me suis permise de suggérer un réseau compétent pour finir le boulot
Sur internet on trouve la démarche à pratiquer....bonjour le complexe!
Nonobstant il représentait ce que devait être à mon sens l'ouverture à gauche: ne pas se commettre , faire des propositions, les scénariser voire le mener à bien
Une sorte de blancs d'oeufs incorporés en souplesse à une ganache
Dommage qu'il ait décidé de sortir
Chère Cimabue,
Votre pseudo m'intrigue depuis le début mais ce n'est guère ici le lieu de poser une question si indiscréte.J'avais vu, avant mon éviction que Hirsch avait lui aussi un blog au Nouvel Obs mais je ne fréquante plus guère ce lieu. Un certain "angélisme" dites-vous mais ça ne devrait pas vous déplaire!
CIMABUE, peintre italien du haut moyen âge
Quand je suis entrée dans l'église d'Arezzo,le choc: son Christ en croix, il Prodigio di Cimabue, venait d'être restauré
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