"Les
chevaux de Findus, une vieille, très vieille affaire"
Cet
article [de Gérard Luçon] avait été proposé en 2011 et pas retenu, et voilà que, grâce à Findus
et aux suédois, il refait surface
Roumanie,
chronique d’un massacre pour nos boucheries chevalines
Il
y a quelques mois, en février 2011, un article paraissait dans la presse
roumaine, signé Cornel Ivanciuc, dont voici de larges extraits, traduits en
français :
Son
titre : « Y aurait-il en Roumanie une mafia de la viande, en liens avec des
français et des italiens notamment ? »
«
Lorsqu’il était Ministre de l’Agriculture roumaine, Gheorghe Flutur a été
contacté par le patron du « complexe de viande de Bordeaux ». En date du 22 mai
2006 ce patron a même écrit au Ministre, précisant que, « suite à ses nombreux
voyages en Roumanie, je vous réitère ma proposition d’acheter tous les chevaux
malades (atteints par l’AIE, anémie infectieuse équine) soit environ 14 à
15.000 chevaux ».
«
L’offre de ce français (qui répond à un nom basque bien connu du côté de
Bayonne) présentait une cotation, soit 200 euros la tonne, et une
proposition de lieu d’abattage, à savoir dans les locaux de la Société
Européenne de Sibiu, Strada Ecaterina Teodoroiu nr. 39, société créée en 1994,
avec une longue expérience dans le domaine de la commercialisation de viande de
bovins, ovins et chevaux. Il semble que cette offre ait été suivie d’effet puisqu’une grande
quantité de chevaux roumains sont venus compléter la demande de l’Union
Européenne de 2,3 millions de chevaux par an. Initialement le Ministre avait
annoté le courrier en provenance de France d’un « rog analiz » (je demande
une analyse), en date du 25 mai 2006. A cette époque la consommation de
viande de cheval ne faisait pas l’objet d’une loi européenne. C’est seulement
en 2009 que l’UE a fait ses premiers pas notamment dans le but d’interdire
l’abattage des chevaux en vue de la consommation, pour des raisons sanitaires,
puisque les médicaments pouvaient pénétrer l’organisme des consommateurs.
Toutefois
le modèle « Flutur » semble avoir très bien fonctionné. Par exemple en avril
2010 étaient comptabilisés sur le territoire roumain 7.500 chevaux atteints de
cette anémie infectieuse, dont 400 dans le département de Brasov. Ces derniers
ont été sacrifiés dans un abattoir spécialisé et leur viande est partie vers
l’Italie pour y préparer des saucissons secs….
En
2008, la Roumanie a exporté 3.300 tonnes de viande de cheval, dont une grande
quantité provenait de ces animaux atteints de l’AIE. En 2009 ce sont 14.000 chevaux
vivants qui ont été de nouveau expédiés vers l’Italie. Un rapport de la
Direction pour l’alimentation et les services vétérinaires de la Commission
Européenne a mentionné l’échec complet de l’identification des chevaux au moyen
de « chips », en ce qui concerne la Roumanie. Ces chevaux sont encore et
toujours sacrifiés dans des abattoirs illégaux, et les animaux malades
continuent à ne pas être marqués donc restent non identifiables. »
2
petits ajouts à ces extraits :
-Les
paysans qui reçoivent la visite des services vétérinaires roumains touchent une
indemnité de 350 lei par animal réquisitionné (soit 85 euros), à peine de quoi
louer un tracteur pour retourner leur terrain la saison prochaine. Car en
Roumanie un terrain agricole non entretenu entraîne automatiquement une amende
de l’Etat… la boucle est bouclée … reste à vérifier si les responsables des
services vétérinaires ont reçu des aides de l’UE pour investir dans les
tracteurs agricoles …
-sur
France 24, l’émission « Reporter » a programmé en juillet 2011 un reportage sur
le futur abattage des chevaux sauvages, en liberté dans le Delta du Danube (une
réserve naturelle de plus de 3.000 km² enregistrée dans le projet Nature 2000
de l’Union Européenne). Ces chevaux sont plusieurs milliers, ne sont pas
malades, et paraît-ils abiment les cultures !?!?
Nul
doute qu’un lien existe entre ce besoin en viande de cheval sur les étals de
France et d’Italie et ce massacre programmé. Nul doute que ce sont les mêmes
margoulins qui sont derrière. Nul doute que les projets de l’Union Européenne
ne sont pas vus de la même manière selon qu’on se trouve à Bruxelles, Bucarest
ou Européenne ne sont pas vus de la même manière selon qu’on se trouve à
Bruxelles, Bucarest ou Bayonne !
Monsieur Gérard
Luçon a bien voulu apporter un commentaire à mon post ("L'effet canasson" que j'avais publié aussi, comme je le fais parfois, dans Agoravox.fr) pour me faire connaître
ce texte de lui qui éclaire l'affaire d'un jour nouveau...et inquiétant. Voici quelques éléments de son CV qui figurent dans son blog :
"Ancien Directeur au Ministère de la Justice
Ancien Directeur de Handicap International puis de Le Chèque Déjeuner en Roumanie
Officier de l'Ordre National "Steaua României"
Auteur de Aventures, Contes et Histoires Africaines (Ed. Harmattan)
Excommunié en 1738 [sic]
J'ai vécu en France, au Sénégal, en Roumanie et en Chine, suffisamment à chaque fois pour y connaître plus ou moins les gens, leur histoire, leur identité et leur culture.
La liberté d'expression impose que tout texte proposé, et dont l'auteur est réellement identifiable, soit publié. Voila pourquoi je n'émettrai jamais aucun avis sur des auteurs non identifiables, et voila aussi pourquoi je ne donnerai jamais un avis négatif pour ceux identifiables, considérant que tout écrit mérite d'être publié, chacun devant assumer ses écrits et également les commentaires qu'ils engendrent.".
Ancien Directeur de Handicap International puis de Le Chèque Déjeuner en Roumanie
Officier de l'Ordre National "Steaua României"
Auteur de Aventures, Contes et Histoires Africaines (Ed. Harmattan)
Excommunié en 1738 [sic]
J'ai vécu en France, au Sénégal, en Roumanie et en Chine, suffisamment à chaque fois pour y connaître plus ou moins les gens, leur histoire, leur identité et leur culture.
La liberté d'expression impose que tout texte proposé, et dont l'auteur est réellement identifiable, soit publié. Voila pourquoi je n'émettrai jamais aucun avis sur des auteurs non identifiables, et voila aussi pourquoi je ne donnerai jamais un avis négatif pour ceux identifiables, considérant que tout écrit mérite d'être publié, chacun devant assumer ses écrits et également les commentaires qu'ils engendrent.".
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