Vu et la nature du
propos et son urgence, on me pardonnera moins d'interrompre ma série sur
l'école et l'éducation, mais d'y inclure, subrepticement et avec un peu de
mauvaise foi j'en conviens, un sujet mais qui au fond peut tout à fait s'y
inscrire car la diplomatie prend ici les couleurs de l'éducation (internationale pour le coup)..
Je crains de
vous avoir déjà servi une formule qui illustre aussi admirablement les sciences
de l'éducation et, désormais, la nouvelle diplomatie française : « Ce qu'on
sait faire, on le fait ; ce qu'on ne sait pas faire, on l'enseigne ! ».
"Omnibus rebus relictis" (Toutes affaires
cessantes) comme disait Jules César, suite à une information du matin, je
délaisse, en apparence plus qu'en réalité, l'école pour les ambassades.
J'ai appris ce
matin, en effet, que notre Président de la République était en Grèce, en voyage
très officiel, pour transmettre aux pauvres Hellènes notre science et notre art,
consommés et réputés, de concevoir et de mettre en œuvre une administration
efficace.
Être encore,
paresseusement, dans mon lit au lieu d'être devant mon ordinateur sur ma chaise
m'a évité de tomber de cette dernière à pareille nouvelle ! MDR comme on dit
désormais. Je ne sais pas si, dans une telle situation, notre Président se
laissera tenter par quelque plaisanterie sur le sujet, comme il l'a fait récemment
à propos de la future élection papale, en disant que nous ne présenterions pas
de candidat.
Les hasards de
l'information ont fait que, dans l'instant suivant, le piquant de la situation
a été illustré par l'annonce que Monsieur Pfimlin, directeur de France Télévision,
avait été fermement invité à réduire ses dépenses dans la mesure où sa société
était, une fois de plus, en déficit, détail sans doute relevé par la Cour des
Comptes qui vient de rendre un rapport qui, comme toujours, est le succès médiatico-comique
de l'année.
Cette vénérable
institution, qui comporte plus de 400 agents (dont 210 magistrats), ne "sanctionne"
rien, car elle ne juge que les "comptes" et non les "comptables"
(dont l'activité relève de la Cour de discipline budgétaire) ; elle rend un
rapport général annuel qui n'a donc en fait d'autre effet que de fournir une matière,
généralement amusante, souvent paradoxale, à notre presse nationale qui est en
si mauvais état qu'il faut la subventionner à coups de milliards lorsqu'elle
est écrite ou la financer intégralement lorsqu'elle est audiovisuelle !
Le dernier PDG
de France Télévision, Monsieur Patrick de Carolis avait reçu déjà en son temps,
il y des années, la même instruction ; bien loin de la mettre en œuvre, il
avait au contraire, comme tout un chacun et partout, augmenté un personnel déjç
hyper-pléthorique, qu'il avait pour mission de réduire! Rappelons au passage
peut-être, à l'intention spéciale des médias audiovisuels grecs qui sont
invités à suivre notre modèle, que France Télévision, qui comporte plusieurs
dizaines de sociétés (de 40 à 50 mais leur nombre total est inconnu); emploie "environ"
11 000 personnes, l'incertitude du nombre, tenant comme celle du nombre des
sociétés, à l'éclatante et exemplaire rigueur de notre administration.
Monsieur Pfimlin
est invité, en particulier, à réduire le nombre des personnes qui "travaillent"
(Dieu seul sait à quoi !) dans les différents journaux télévisés. Naguère le JT
de France3 à 23 heures, peu regardé, "mettait en œuvre" plusieurs
centaines de personnes ; je n'ose avancer le chiffre, faute de m'en souvenir de
façon précise, mais il était évidemment totalement abracadabrantesque.
Je m'interroge
toujours d'ailleurs, surtout depuis qu'il y a des chaînes d'information
continue où n'officient, en général, que deux journalistes (un homme et une
femme pour la parité), sur l'utilité, dans les journaux télévisés de France Télévision,
de faire appel, pour chaque JT, à une douzaine voire plus de prétendus
journalistes spécialisés (Tu parles!) pour des interventions de quelques
secondes, consistant dans la lecture ou la paraphrase des dépêches d'agences,
ce qui est également la tâche eseentielle de l'animatrice ou de l'animateur
principal.
Au fond, cette
visite du Président pourrait être fort utile car notre administration illustre
parfaitement .... tout ce qu'il ne faut pas faire!
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