La France donne
actuellement un spectacle qui doit plonger tous ses voisins dans l'hilarité ou
l'indignation, suivant leur tempérament et leur humeur.
Quand on songe
que dans la situation économique et sociale où nous nous trouvons, les 577
députés de notre Assemblée nationale osent s'occuper, au su et au vu de tous, sans rire (sauf pour les
interventions de Madame Taubira, elle-même morte de rire, Dieu sait pourquoi, à réciter du L.G.
Damas) depuis deux semaines, à tenter de faire passer le temps, en écoutant des
centaines d'amendements inutiles et stupides à une loi sans intérêt sur le
mariage homosexuel !
Cela ne fait
qu'augmenter le désastre de nos finances publiques, puisque la foule des mille deux
cents fonctionnaires employés de l'Assemblée nationale, déjà grassement payés
(de trois à onze mille euros mensuels), font des heures supplémentaires et souhaitent
donc que ça dure le plus longtemps possible.
Les députés,
contraints de rester en séance ou à portée de SMS en cas de nécessité de vote sur
un amendement (mais on peut toujours retarder un vote par une procédure bidon)
s'occupent à jouer au morpion, au scrabble, à lire le journal, à faire leur
courrier ou la sieste, ce que les téléphones portables de leurs adversaires
politiques personnels peuvent aisément photographier et diffuser.
Comment nos
politiques pourraient faire de façon plus efficace et plus radicale le lit des
partis extrêmes, du Front National à Lutte ouvrière (je ne veux pas dire qu'ils seront dans le même lit!). Pour qui voter aux
prochaines élections quand les partis classiques ont donné de telles preuves de
leur total désintérêt voire de leur mépris pour la cause nationale et les vrais
problèmes qui devraient les mobiliser, alors qu'ils nous démontrent par là
même qu'ils s'en foutent?
La responsabilité
initiale est certes clairement du côté de l'UMP et de la droite qui ont fabriqué
cette masse stupide d'amendements imbéciles à une loi sans intérêt.
Reconnaissons-le toutefois c'est une vieille tradition de la vie politique
française et la gauche en a fait tout autant, me semble-t-il, au moment du vote
de la loi sur les retraites.
La complicité
des médias leur est d'avance acquise ; ils ont enfin quelque chose à dire en
dehors des chiens écrasés et des plus plates banalités qui sont leur pain
quotidien et qu'ils baptisent "sujets de société", comme si le
mariage homosexuel pouvait être de quelque intérêt pour qui que ce soit. Que
quiconque épouse qui ou même ce qu'il veut, de son chien, à sa mobylette ou à
son lave-vaisselle.
La gauche ne vaut
pas mieux ; certes, ce n'est pas elle qui a pris la responsabilité de rédiger
ces centaines d'amendements, aussi imbéciles que répétitifs, mais elle a
choisi de ne pas utiliser la procédure qui permet de les écarter de la discussion
proprement dite pour se donner de faux-airs de "démocratie". Elle a choisi,
en réalité, d'agir ainsi, par calcul et lâcheté, à la fois pour se donner trois
semaines de répit face à la gravité de la situation socio-économique sur
laquelle est incapable d'agir et pour discréditer la droite en lui faisant
porter la responsabilité de cette inertie bavarde et inutile.
Encore une fois,
on verra, je pense, aux prochaines élections les résultats de tels agissements
à la fois dans l'abstention et les avancées des extrêmes ; les Français ont toutefois
la mémoire si courte qu'on peut aussi penser qu'ils auront déjà oublié l'année
prochaine ces consternantes pitreries politiques de l'année 2013.
La leçon nous
est venue, une fois de plus, de l'autre côté de la Manche où la Chambre
anglaise a voté, en une journée, ce que nous mettrons nous-mêmes trois semaines
à ne pas décider puisque les choses sont réglées d'avance dans la mesure où le parti socialiste, initiateur de cette réforme majeure, a la majorité absolue dans cette assemblée où ses députés n'ont même pas la liberté de vote.
à ne pas décider puisque les choses sont réglées d'avance dans la mesure où le parti socialiste, initiateur de cette réforme majeure, a la majorité absolue dans cette assemblée où ses députés n'ont même pas la liberté de vote.
On n'en tirera
pas, hélas, la conclusion qui s'impose pourtant : virer la moitié de ces 577 députés et
la totalité des sénateurs, pour les renvoyer dans leurs provinces et à leurs
chères études ... s'ils en ont jamais faites.
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