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dimanche 17 février 2013

L'école 2013 (N° 3). Retour en arrière : Ecole : violence et grammaire.


La campagne électorale [2007; car ce blog est du 11 août 2007] a, curieusement, fait de l’éducation un sujet majeur, sans qu’il soit pour autant traité de façon sérieuse.

En soi, cet intérêt n’a rien d’étonnant, car l’affaire est effectivement d’importance ; ce qui est plus curieux est que domine une double approche, l’une nostalgique, qu’on voit représentée, sur la scène médiatique, par A. Finkielkraut, l’autre irréaliste mais racoleuse, tant sur le plan électoral pour Sarko ( mais c’est naturel) que commercial, pour le pseudo-gourou Bentolila qui, sous couvert de sauver l'école et la France, ne fait que tenter de vendre des livres.

L’école et la violence sont effectivement deux questions essentielles, à condition toutefois de se garder de les lier de façon stupidement déterministe ! Or, on tente précisément de les réunir dans un propos simpliste qui est celui du rapport sur le grammaire rendu, fin 2006, à Gilles de Robien par ses trois pieds-nickelés (Bento, Orso et Demarcho).

Tout le monde s’est accordé à reconnaître la nullité confondante de ce texte. C’est sans doute ce qui a conduit ce ministre (à qui « tout ce qui est éducatif est étranger », pour transférer à l’école, en l’inversant bien sûr, la formule de Térence « « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger ») à confier à Bento un second rapport sur le vocabulaire!

A ce propos, pourquoi Monsieur de Robien n’est-il pas plutôt ministre de la coiffure ou des Galeries Lafayette, fonctions auxquelles tout en lui semble le qualifier.

Passons dans l’attente angoissée du prochain rapport de Bento, prévu pour mercredi prochain ; tout cela est savamment dosé et programmé ; ça ne devrait pas être triste et je prépare déjà mon escopette car je vois d'avance le contenu de ce texte, au simple examen du catalogue des produits Nathan.

Toujours est-il que la formule selon laquelle le réapprentissage de la grammaire de nos grands'mères (les Français du Sud de la Loire ne vont pas voir le sel de ce pauvre à-peu-près sur la nasalisation de "grammaire" au Sud de la Loire!) est consensuelle au possible, même si chacun y trouve, bien entendu, un intérêt différent.

C’est le principe des bons consensus, bien mous et bien juteux. Bento va faire exploser les ventes de Nathan et, comme meilleur vendeur du mois, gagner un séjour pour deux en Thaïlande (massages et whisky compris); de Robien sauve la patrie et gardera peut-être un maroquin (sans qu’on sache lequel : la coiffure ou les Galeries Lafayette ?) ; Sarko fait plaisir à la fois à Finkielkraut et aux électeurs de Le Pen (qui sont, selon le mot heureux de Djamel, « des communistes qui se sont fait piquer deux fois leur mobylette » et, doit-on désormais ajouter « qui ont un chien et/ou un chat », vu la thématique nouvelle de Jean Marie l’ami des bêtes).

On va même par là jusqu’à diviser l’équipe à Ségo, car comment le miraculé de Belfort pourrait-il résister longtemps au chant de ces sirènes grammatico-patriotiques ?

Ne parlons pas du Vicomte, l’ami des abeilles, qui, se voyant couper l’herbe sous le pied, doit en avoir le bourdon !

Hélas, le problème de l’école dépasse infiniment celui du simple enseignement de la grammaire que des experts bidon ont, depuis trente ans, détruit, au nom de leur prétendue science et compétence de linguistes, aidés en cela, désormais par les spécialistes des sciences de l’éducation, vérole de notre enseignement qui nous est venue d'Amérique du Nord, comme toujours quand elle a commencé à cesser d'y régner. Les « experts » en sciences de l'éduc. sont des gens, qui ignorant à peu près tout des disciplines dont ils parlent, se mêlent, sans les avoir acquises, de la façon dont on doit les enseigner.

La grammaire va éradiquer la violence, tant à l’école que dans la société. La semaine prochaine, quel autre miracle le vocabulaire pourra-t-il bien nous promettre?

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