Il est de bon ton de se lamenter sur les
ravages de l’illettrisme. Comme je l’ai souvent écrit et démontré, ce n’est pas
perdu pour tout le monde et les marchands du temple scolaire y font leur
beurre. Ceux-là mêmes qui sont les responsables de cet état de fait ont
désormais leur fonds de commerce dans la lutte contre ce fléau.
Il est vrai que la plupart de nos élèves, de fin de CM2, seraient bien incapables de subir avec succès l’épreuve de la dictée qui, autrefois, était l’une des difficultés majeures de l’examen d’entrée en sixième. Pour dire le fond de ma pensée (mais que cela reste strictement entre nous), je pense que bon nombre d'étudiants en seraient tout aussi incapables ! Cette situation n’a pas que des inconvénients, puisque on peut désormais ouvrir des officines de coaching orthographique pour les cadres supérieurs.
Plus grave peut-être encore est le fait que la plupart des Français ne savent plus compter et que le calcul mental est totalement sorti de l’usage courant, chassé définitivement par les calculettes et maintenant par les téléphones portables..
Autrefois, le moindre achat supposait, au moins, une petite opération de calcul mental, pour soustraire le prix de l’achat du montant du billet ou de la pièce donnés pour en régler le montant et, par là, vérifier le rendu de monnaie. Désormais, le ticket de caisse s’en charge et nul n’a plus à faire la moindre opération.
Ne parlons pas des fractions et des règles de trois qui figuraient comme les obstacles majeurs du steeple chase de l’arithmétique à l’école primaire. Tout cela est, désormais, du chinois pour la plupart de nos compatriotes [La France a pu constater, à la télévision, qu'un ministre français de l'éducation nationale en exercice ne savait pas faire une règle de trois (et non de Troie!)] .
La belle affaire, entends-je, déjà grommeler quelques lecteurs teigneux, qui regrettent de ne pas me voir manier le fouet de la satire ! Bon allez, allez, une petite méchanceté en passant puisque vous me le demandez si gentiment. Vous voyez qui est Santini, secrétaire d’Etat à la fonction publique et boule de billard récemment blanchie ? Je l’ai entendu, hier, se présenter comme « maître de conférences » (en contrepèteries peut-être, en dépit de son doctorat en droit). Il aurait déclaré qu’un professeur agrégé commençait sa carrière à 4000 euros pour la finir à 5000 ! Avec un tel ministre, les fonctionnaires ne sont pas fauchés et ils ont toutes les raisons de descendre dans la rue!
Mais revenons au calcul mental et, plus largement, à l’arithmétique. Ce point est bien plus important au plan politique que l’illettrisme. Ce dernier pourrait même être considéré comme un bienfait pour notre gouvernement, dont la propagande est essentiellement audiovisuelle, alors que l’opposition use plus volontiers, par la force des choses, de l’écrit ( journaux, banderoles, tracts, etc.).
La nullité des Français en calcul permet de leur faire avaler, par exemple, qu’une augmentation de quelques $ du prix de baril de pétrole à New-York va inévitablement faire bondir de plusieurs centimes le prix du litre d’essence. Je vous le fais façon problème d'arithmétique de l'examen d’entrée en sixième d’avant 1958.
Sachant que le baril de pétrole a une capacité de 130 litres (j’arrondis par gentillesse) ; sachant que le dit baril a augmenté de 5 $, passant ainsi, par exemple, de 95 à 100 $ ; sachant enfin que le prix du pétrole brut représente 20% dans le prix de l’essence à la pompe, quelle devrait être l’incidence logique sur ce dernier prix de cette augmentation de la matière première, en ne faisant pas entrer en ligne de compte la TVA et la TIPP, dont les effets devraient en principe être inverses tout en annulant la hausse, ce qui permet de les négliger dans ce petit problème. Vous avez une heure ; après, je ramasse les cahiers.
Comme je suis gentil, je vous donne la réponse. A la louche (ou plutôt à la cuiller à café), 1,5 centime, autant dire rien !
Comme les gens ne savent plus compter, ils avalent sans broncher des augmentations de prix cinq ou six fois supérieures, qui sont bien entendu, sans commune mesure mais surtout sans le moindre rapport, avec les hausses réelles du prix du brut. Ne vous étonnez donc plus que les compagnies pétrolières ne sachent plus que faire de leurs milliards de bénéfices !
Si vous n’êtes pas sages, je vous pose le même problème pour les pâtes et les yaourts pour lesquels on nous mijote déjà les mêmes stratégies, avec l’augmentation du prix du blé et du lait.
Il est vrai que la plupart de nos élèves, de fin de CM2, seraient bien incapables de subir avec succès l’épreuve de la dictée qui, autrefois, était l’une des difficultés majeures de l’examen d’entrée en sixième. Pour dire le fond de ma pensée (mais que cela reste strictement entre nous), je pense que bon nombre d'étudiants en seraient tout aussi incapables ! Cette situation n’a pas que des inconvénients, puisque on peut désormais ouvrir des officines de coaching orthographique pour les cadres supérieurs.
Plus grave peut-être encore est le fait que la plupart des Français ne savent plus compter et que le calcul mental est totalement sorti de l’usage courant, chassé définitivement par les calculettes et maintenant par les téléphones portables..
Autrefois, le moindre achat supposait, au moins, une petite opération de calcul mental, pour soustraire le prix de l’achat du montant du billet ou de la pièce donnés pour en régler le montant et, par là, vérifier le rendu de monnaie. Désormais, le ticket de caisse s’en charge et nul n’a plus à faire la moindre opération.
Ne parlons pas des fractions et des règles de trois qui figuraient comme les obstacles majeurs du steeple chase de l’arithmétique à l’école primaire. Tout cela est, désormais, du chinois pour la plupart de nos compatriotes [La France a pu constater, à la télévision, qu'un ministre français de l'éducation nationale en exercice ne savait pas faire une règle de trois (et non de Troie!)] .
La belle affaire, entends-je, déjà grommeler quelques lecteurs teigneux, qui regrettent de ne pas me voir manier le fouet de la satire ! Bon allez, allez, une petite méchanceté en passant puisque vous me le demandez si gentiment. Vous voyez qui est Santini, secrétaire d’Etat à la fonction publique et boule de billard récemment blanchie ? Je l’ai entendu, hier, se présenter comme « maître de conférences » (en contrepèteries peut-être, en dépit de son doctorat en droit). Il aurait déclaré qu’un professeur agrégé commençait sa carrière à 4000 euros pour la finir à 5000 ! Avec un tel ministre, les fonctionnaires ne sont pas fauchés et ils ont toutes les raisons de descendre dans la rue!
Mais revenons au calcul mental et, plus largement, à l’arithmétique. Ce point est bien plus important au plan politique que l’illettrisme. Ce dernier pourrait même être considéré comme un bienfait pour notre gouvernement, dont la propagande est essentiellement audiovisuelle, alors que l’opposition use plus volontiers, par la force des choses, de l’écrit ( journaux, banderoles, tracts, etc.).
La nullité des Français en calcul permet de leur faire avaler, par exemple, qu’une augmentation de quelques $ du prix de baril de pétrole à New-York va inévitablement faire bondir de plusieurs centimes le prix du litre d’essence. Je vous le fais façon problème d'arithmétique de l'examen d’entrée en sixième d’avant 1958.
Sachant que le baril de pétrole a une capacité de 130 litres (j’arrondis par gentillesse) ; sachant que le dit baril a augmenté de 5 $, passant ainsi, par exemple, de 95 à 100 $ ; sachant enfin que le prix du pétrole brut représente 20% dans le prix de l’essence à la pompe, quelle devrait être l’incidence logique sur ce dernier prix de cette augmentation de la matière première, en ne faisant pas entrer en ligne de compte la TVA et la TIPP, dont les effets devraient en principe être inverses tout en annulant la hausse, ce qui permet de les négliger dans ce petit problème. Vous avez une heure ; après, je ramasse les cahiers.
Comme je suis gentil, je vous donne la réponse. A la louche (ou plutôt à la cuiller à café), 1,5 centime, autant dire rien !
Comme les gens ne savent plus compter, ils avalent sans broncher des augmentations de prix cinq ou six fois supérieures, qui sont bien entendu, sans commune mesure mais surtout sans le moindre rapport, avec les hausses réelles du prix du brut. Ne vous étonnez donc plus que les compagnies pétrolières ne sachent plus que faire de leurs milliards de bénéfices !
Si vous n’êtes pas sages, je vous pose le même problème pour les pâtes et les yaourts pour lesquels on nous mijote déjà les mêmes stratégies, avec l’augmentation du prix du blé et du lait.
2 commentaires:
Super! Cette démo par À + B
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