Messages les plus consultés

mercredi 27 février 2013

L'école 2013 (N 12 ). Les mystères de l'Education Nationale : les rythmes scolaires ou "Faire et défaire c'est toujours travailler!" (mon blog du 5 septembre 2008)


Il y a des « marronniers » dans l’éducation nationale, comme dans la presse hebdomadaire. Parmi les plus réguliers et les plus appréciés : les rythmes scolaires surtout et le ratio enseignants-élèves.

Le premier, un peu tombé en désuétude, va sans doute redevenir d’actualité avec la semaine de quatre jours et le soutien scolaire [ Souvenez-vous, un instant, que ce texte date de septembre 2008 et non de 2013!] . Rassurez-vous, le nouveau système est aussi inepte que les précédents.

La France est le pays où il y a le moins de jours de classe (en plus, on oublie de dire que, pour le secondaire, le sacro-saint bac fait perdre un mois de classe, coûte une fortune et ne sert plus à rien), le plus grand nombre d’heures de cours, les programmes les plus ambitieux et les résultats les plus mauvais ! Sur ce dernier point, j’exagère un peu, mais à peine ; nous sommes dans les médiocres, bien loin derrière les inamovibles Finlandais, dont je n’ai jamais constaté d’ailleurs qu’ils brillassent en quoi que ce soit, excepté le lancer du javelot, qui est sans grand rapport avec les acquis scolaires fondamentaux.

Inévitablement caser tous les cours, en y ajoutant les soutiens scolaires sur quatre jours va encore accroître la fatigue des élèves et donc, à terme, réduire ou compromettre encore les acquisitions. En outre, on veut rendre tous les élèves « bilingues » (dixit Darcos!) et on leur fait faire de l'anglais (il faut voir comme !) ; à Aix-en-Provence , on essaye sournoisement, en outre, de rendre le provençal obligatoire . On en fait faire en primaire, alors que, pour ce qui me concerne, en trente ans de séjour, je n’ai jamais entendu un seul mot de provençal à Aix ou à Marseille ; il faut bien céder à la démagogie ambiante et éventuellement employer les "capessiens" de provençal/occitan !

On ne peut songer naturellement à étaler logiquement sur cinq jours, en réduisant le volume horaire quotidien. On doit le mercredi au catéchisme et y toucher mettrait la France catholique dans la rue. Quant au week-end, arraché de haute lutte par les marchands de tous poils et de toutes obédiences, on compte sur lui pour relancer la consommation, unique objectif du gouvernement.

Passons au ratio enseignants-élèves ; j’ai entendu hier encore Xavier Darcos dire qu’il y a en France un enseignant pour onze élèves. D’un autre côté, les syndicats et bien des parents parlent de classes de collège où les élèves sont 30, voire 35. Naguère encore, à ce niveau, on dédoublait ces classes dès 25 élèves ! Qui ment ?

Tout le monde et personne sans doute !
 
Allègre avait déjà dit ça, ce qui fait que les ministres, de gauche ou de droite, se rejoignent sur le même constat. Ce ratio de un pour onze est, sans doute vrai, dans la globalité des données ; le problème est posé par la répartition des élèves dans les classes où la folle et anarchique multiplication des options complique et alourdit tout (savez-vous qu’il y a dans la région de Biarritz un bac option surf ? Il doit y avoir, en Finlande, une option javelot !), mais surtout par la foule des enseignants planqués hors des classes dans cent niches extra-pédagogiques, pas seulement par le biais des décharges syndicales, mais, aussi et surtout, par le nombre considérable de tous ceux qui se sont trouvé un havre de paix, bien paisible, loin des élèves, dans toutes sortes d’organisations qui relèvent ou ont relevé, plus ou moins directement, du monde des « pédagos » : MGEN, MAIF, CAMIF, missions académiques et /ou rectorales, CASDEN, FOL, UFOLEP, etc…Je dis sûrement une ou deux bêtises de détail dans cet inventaire impromptu et on va me tomber dessus. Ce n’est peut-être pas de bonne guerre vet je le déconseille, car je risque alors de me mettre à fouiller sérieusement le dossier!

Pour finir ... une des plus belles illustrations de la gestion délirante de notre éducation nationale.

Tout le monde sait qu’il y a en France environ 250 professeurs d’allemand qui n’ont pas d’élèves dans cette discipline. Croyez-vous qu’on cesse pour autant d’en recruter ? Que nenni ! En 2008, on a mis 106 postes au concours du CAPES d’allemand ! Pour les langues régionales, dont l’enseignement est un fiasco total ou à peu près, 15 postes sont au concours, alors que, tenez-vous bien, il n'y a que 12 postes pour le chinois et 2 pour le russe !

Aux fous !

Aucun commentaire: