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mercredi 13 février 2013

Information : un clou chasse l'autre.


On commençait à s'inquiéter pour les chargés de communication et les journalistes, après quelques semaines bien remplies sur le mariage gay, devant l'étiage informationnel qui semblait devoir s'installer. Fort heureusement le hasard, toujours aussi vigilant que malicieux, est venu suppléer cette carence légitimement redoutée.

Le Mali s'avérant moins triomphal que prévu (mais on pouvait le prévoir comme je l'ai fait dans ma série de blogs "Honni soit qui Mali pense"), les haridelles roumaines, subrepticement substituées à nos charolais dodus, dans nos plats dits "cuisinés", ont fourni, quarante-huit heures durant, la pitance quotidienne indispensable à notre insatiable Moloch journalistique, ce qui devait permettre d'attendre, sans trop de mal, la grève des instit', manifestement (ou grèvistement ?) peu soucieux de voir rétablie la matinée de classe du mercredi.

Patatras ! Voilà que le Pape fait soudain des siennes, en décidant, sans crier gare ni pouce, de se retirer des affaires divines dès la fin du mois de février, provoquant par cette décision inopinée et faute de croustillant scandale qui y serait lié, des recherches immédiates au sein de l'histoire de la papauté et même déjà des spéculations au sujet du conclave où l'on ne voit guère de candidats susceptibles de provoquer d'emblée le panache de fumée blanche que guettera toute la chrétienté.
 
Je n'ai pas entendu citer Prévert, un peu adapté. Petit coup de main aux ignorants de nos médias : "Le Pape démissionne, un nouveau Pape est appelé à régner. Araignée ! Quel drôle de nom, pourquoi pas  libellule ou papillon ?"
 
Merci Bon Dieu ! Le PAF est provisoirement sauvé (d'autant que commencent les phases finales de la Coupe d'Europe de foot!), mais l'abondance de biens, on le sait, nuit autant que leur raréfaction.

Parmi tant de sujets d'une aussi totale inconsistance les uns que les autres, on ne voit guère la réflexion s'orienter vers les VRAIS problèmes de l'éducation qui sont, avec ceux de la crise économique qui nous frappe, les plus sérieux, et même les seuls sérieux, que nous ayons à affronter alors que les autres n'ont pas d'autre finalité que de nous en détourner.

S'agissant de l'école et de l'industrie, je ne me risquerai pas à montrer ici, sur ce point précis, la pertinence du concept de "capital humain", proposé, il y a près d'un demi-siècle (au milieu des années 60), par Gary Becker et qui lui a valu en 1992 le prix Nobel d'économie. Le ferais-je que je pourrais peut-être recevoir des propositions alléchantes de collaboration de BFM TV, la voix du grand capital, qui, sous couvert d'information, se livre à une propagande active en faveur du grand capital, servie dans cette action par une équipe d'économistes des plus pittoresques, mais dont j'ai quelques doutes sur la compétence réelle vu la discrétion absolue de leurs CV !

Le seul et vrai problème de notre école ne me paraît pas, en effet, de savoir quel jour on gardera dans la semaine pour le repos des enfants. En quelques décennies, comme disait l'autre : "on a tout essayé" ; ainsi est-on successivement passé du jeudi, repos traditionnel des écoliers durant si longtemps qu'on l'avait mis en chansons, au mercredi, en gardant, dans les deux cas, au mépris du repos, une demi-journée pour le catéchisme ; le samedi était même, au début de cette époque infortunée, un jour de classe complet ! Il le fut d'ailleurs longtemps, jusqu'à ce que les lobbies des industries du tourisme et des loisirs imposent à tous un week-end de 48 heures. Toutes ces affaires de répartition du temps scolaire, fussent-elles garanties par des "chronobiologistes" et des "pédo-psychologues", qui ne sont d'ailleurs pas d'accord entre eux sauf sur la nécessité absolue de les consulter et même de les employer, n'ont guère d'importance et on en trouvera toujours quelques-uns pour contrarier les autres.

Les (ir)responsables de l'éducation, qui ont successivement peuplé la rue de Grenelle depuis trois-quarts de siècle, ne sont tout de même pas assez stupides pour ne pas avoir vu que les vrais problèmes de notre école sont ailleurs. Pour dire les choses simplement, on a essayé de changer les jours de classe, alors que ce sont les populations scolaires (donc le "capital humain" comme diraient certains) qui ont elles-mêmes changé, tandis que les programmes et les méthodes ne changeaient guère, sauf pour l'apprentissage de la lecture qu'on a réussi à ruiner à force de "méthode globale" ou "semi-globale", pour le plus grand et seul profit des éditeurs scolaires (on consomme désormais à cette fin des masses énormes de livres, sans cesse renouvelés à nos frais). Ces éditeurs, se sont, à prix d'or, offerts les services absurdes de quelques pseudos savants qui, pour la plupart, n'ont, en fait, aucune expérience réelle des techniques qu'ils prétendent promouvoir.
 
Je ne citerai personne sur ce point, par crainte des procès, mais les parcours professionnel de certains de nos gourous de la pédagogie sont à mourir de rire, quand on voit que ces gens-là n'ont même jamais passé (ou en tous cas) réussi le moindre concours de recrutement de l'éducation nationale (CAPES ou agrégation) et n'ont donc jamais enseigné dans les classes dont ils prétendent traiter. MDR !

Ce problème mérite plus qu'un simple post et, comme je me fais un devoir d'être toujours court en ces lieux, je réserverai ce sujet pour un ou plusieurs blogs que je consacrerai à l'éducation. Il est toutefois évident que, dans un premier temps, la massification des effectifs puis surtout la diversification croissante et extrême des élèves sont, pour une bonne part, à l'origine de la crise qu'on observe actuellement et qui fait que, selon l'estimation récente du ministre lui-même; un quart des élèves qui entrent au collège ne savent, en fait, pas lire et écrire, ce que les enfants d'autrefois étaient traditionnellement en mesure de faire à Pâques, dès le cours préparatoire, selon le témoignage de tous ceux et de toutes celles qui ont connu ces époques.

Nous y reviendrons.

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