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lundi 12 août 2013

Examens et concours : du port du voile

Je commente assez rarement les billets que je lis dans les divers blogs auquel je puis avoir accès. Je l'ai toutefois fait récemment à propos de la question du voile à l'université, en faisant remarquer à l'auteur du texte, publié dans Mediapart, deux points qui me paraissent à prendre en compte.

Le premier, très général, est que, normalement, tout élève, quelles que soient ses convictions religieuses, politiques ou les modalités diverses de sa vêture se découvre en entrant en classe et quitte, de ce fait, son voile comme sa casquette, son chapeau ou tout autre couvre-chef, quelle qu'en soit la signification ou qu'il en soit dépourvu. Ce point est général et ne comprend même pas très bien qu'il ait pu être discuté et, plus étrange encore, qu'il ait fait l'objet d'une réglementation légale.

Le second point que j'avais signalé me paraît beaucoup plus important et encore moins discutable que le précédent. Le voile islamique a souvent une particularité, par rapport à la casquette chère à beaucoup d'étudiants ou à la kippa. Il tient à ce qu'il peut parfaitement, lors d'une épreuve en classe, d'un examen ou d'un concours, dissimuler désormais une oreillette par lequel la candidate peut entrer en communication avec l'extérieur et recevoir des informations. Il y a là un cas manifeste de possibilité de fraude.

L'auteur du blog en cause m'a répondu, de façon un peu cavalière d'ailleurs, que tout le monde ne fraudait pas et qu'il jugeait ce point peu important. Mon expérience personnelle me fait adopter un point de vue différent car, dans l'université où j'exerçais, j'ai été, plusieurs années durant président de la commission de discipline, qui était saisie des cas de fraude, non seulement pour les examens universitaires eux-mêmes, mais également pour le baccalauréat, puisque, faut-il le rappeler, le baccalauréat est le premier grade de l'enseignement universitaire.

Je puis donc témoigner, d'expérience, que les cas dont la commission est saisie sont assez nombreux, même s'ils ne sont sans doute qu'un infime pourcentage des fraudes effectives ; l'ingéniosité des fraudeurs est sans limites et ils saisisses, avec audace, toutes les opportunités de tenter de le faire. Bien entendu, la généralisation récente du téléphone portable et des moyens de communication de cette nature à augmenté, de façon exponentielle et quasi impossible à contrôler, les capacités et les possibilités de la fraude de cette nature.

L'idée même de faire déposer aux candidats leur téléphone portable à l'entrée de la salle d'examen est non seulement d'application très difficile (imaginez un peu la scène, surtout à la sortie, dans un amphi où viennent de composer une centaine de candidats !) mais elle est surtout d'une extrême et consternante naïveté. Il est, en effet, évident que, si le dépôt des appareils est contrôlé à l'entrée, les fraudeur(e)s n'hésiteront pas un instant à se munir de deux téléphone dont ils/elles déposeront le premier à l'entrée tout en gardant l'autre, en ayant soin en outre de le placer en un endroit où la fouille sera difficile voire impossible (pour les candidates féminines en tout cas).

C'est d'ailleurs cette observation de bon sens qui m'a conduit à revenir sur le sujet. Ne serait-ce que pour lutter contre la fraude par téléphone ou par oreillette, il faudrait équiper toutes les salles de brouilleurs électroniques. Une telle mesure, pour des universités souvent pauvres, quand elles ne sont pas en état de cessation de paiement, représenterait une dépense stupide (elle ne se justifierait que pour quelques jours dans l'année) et, en outre, très probablement inutile, puisqu'elle ne gênerait, somme toute, que les candidates fraudeuses musulmanes, porteuses d'oreillettes, alors que tous ceux et toutes celles qui ont des téléphones dissimulés, pourraient parfaitement les utiliser dans leurs déplacements vers les toilettes par exemple ou durant le parcours dans cette direction, si l'on équipait également les toilettes de brouilleurs !

Une telle possibilité commode de fraude risque fort de favoriser, en période d'examens et de concours, des conversions, toutes provisoires et purement vestimentaires à l'Islam !

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