Au moment même où j'ai lu, dans Mediapart, le titre de l'article d'Edwy Plenel "Ce reniement dont Vals est le nom", cette « petite blague » (comme dirait notre président) m'a aussitôt traversé l'esprit. J'ai même cru un moment, à la lecture du texte, puisque le mot "remaniement" lui-même figure dans l'article, qu'Edwy Plenel irait peut-être lui-même jusqu'à la risquer ; il est trop sérieux pour cela et c'est ce qui me conduit, en ce 15 août, à la faire moi-même.
Toutefois, elle est si évidente que je ne voulais pas perdre un quart d'heure de mon 15 août à écrire ce billet, sans avoir vérifié qu'une bonne demi-douzaine de commentateurs ne l'avaient pas déjà faite avant moi. Ils étaient 728 hier soir, quand je les ai parcourus réservant de ce fait la rédaction de mon billet au lendemain matin.
Je dirai dans la suite quelques mots du texte d' Edwy Plenel, mais je dois avouer que la lecture, très cursive fort heureusement, de ces 728 commentaires m'a paru hautement significative. Je me demandais en effet comment on pouvait trouver 728 personnes pour commenter un même texte, dans la mesure où, si le commentaire qu'on veut apporter, a déjà été fait une douzaine de fois, il me semble un peu inutile d'en ajouter un treizième.
A défaut de vous amuser par ma "petite blague" sur le fonds de laquelle je reviendrai car elle en a un puisque mon interprétation diffère un peu de celle d'E. Plenel, je puis vous donner quelques informations sur la nature même de ces commentaires, car je pense que je suis probablement la seule personne qui ait parcouru les 728 textes qui ont été écrits à propos de cet article.
La plupart font, en réalité, peu de cas de l'article qu'ils sont censés commenter ; une bonne moitié, sinon davantage, est le reflet de luttes et d'échanges interpersonnels entre des abonnés de Mediapart qui semblent plus ou moins se connaître et s'opposent ou même s'insultent par commentaires échangés, se livrant plus rarement à des congratulations confraternelles. Une autre part importante de ces commentaires est consacrée à tout autre chose que le fond du sujet de l'article, s'y raccrochant par un ou deux détails dont l'évocation permet à l'auteur du commentaire de donner libre cours à son obsession rédactionnelle. Bref, je dois dire que la lecture de ces commentaires, qui m'a pris un certain temps, même si elle fut menée rapidement, m'a semblé globalement fort décevante, à quelques exceptions près.
Venons-en à ma "petite blague" sur le "re(ma)niement". Je pense que, comme souvent Edwy Plenel prend trop au sérieux les hommes politiques, les jugeant à l'aune de ses propres convictions. Si je me souviens bien l'article distingue quatre reniements de Manuel Vals ; depuis hier, il pourrait même en ajouter un cinquième! En effet, suite à la "fuite" (dont l'origine serait fort intéressante à connaître) de la lettre à propos de Madame Taubira adressée au Président de la République, Vals à nié, comme un beau diable (c'est le cas le dire), avoir quelque différent que ce soit avec la Garde des Sceaux. Il a même précisé qu'il travaille avec elle, et je le cite, « la main dans la main » et « même dans la bonne humeur ».
On sait que le geste que nous affectionnons tant, nous autres Français, de serrer, à tout bout de champ, la main de la personne qu'on rencontre, résulte, à l'origine, de la volonté de lui faire savoir qu'on ne porte pas d'armes dans cette même main. Après tout, Manuel Vals peut très bien travailler "main dans la main" avec Madame Taubira, mais avoir, dans l'autre main, cachée derrière son dos, une plume acérée et trempée dans le venin, voire un solide gourdin.
Mon principal point de désaccord avec l'article d'E Plenel est que lui voit dans les "reniements" de Vals la trace manifeste de convictions et d'idées "droitières" cachées, alors que je pense il s'agit bien plus de simples stratégies politiciennes du moment et que ces "reniements" visent moins à exposer sa pensée profonde qu'à le mettre en position privilégiée pour Matignon dans un "re(ma)niement" qui devra manifestement aller dans le sens du vent.
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