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vendredi 9 août 2013

H1N2 ? Une épidémie de grippe bancaire ?

Après le virus H1N1 et la grippe aviaire, allons-nous avoir avec le H1N2 l'attaque du virus de la grippe bancaire ? Ça ne serait pas étonnant car, après tout, pour les banques, les clients ne sont-ils pas des espèces de poules aux oeufs d'or ? On place à des taux élevés voire on spécule hardiment avec leur argent, sans leur verser le moindre intérêt et en les accablant de frais de toutes natures en outre, à la moindre incartade, on les accable de pénalités et de charges à des taux quasi usuraires !

Un exemple de la naissance et de la propagation de la maladie qui, à la différence de la grippe aviaire, n'ont rien de fortuit, comme on le verra.

Monsieur X possède à la BNP-Paribas deux comptes courants. Comme il n'a plus l'usage de l'un d'entre eux, son conseiller lui en suggère la clôture, sans penser a lui réclamer, comme c'est l'usage et la règle, la restitution des carnets de chèques correspondants. Quelques mois passent et Monsieur X qui est un entrepreneur et possède plusieurs comptes dans cette même banque, comptes personnels ou pour les sociétés dont il est gérant, commet l'erreur, en se trompant de carnet, de faire quelques chèques sur le chéquier correspondant au compte clos.

Légitime émotion de la banque qui, naturellement, a oublié qu'elle n'a jamais demandé la restitution du chéquier. Toutefois, au lieu de procéder comme on pourrait s'y attendre avec un client fidèle et relativement important, sans le prévenir en aucune façon, on engage d'emblée une procédure auprès de la Banque de France pour le faire interdire bancaire, au lieu de le contacter directement par téléphone ou courriel.
Monsieur X se retrouve ainsi, au moment de partir en vacances, interdit bancaire, d'un coup et sans la moindre alarme préalable et sans avoir même fait de chèques sans provisions puisque son autre compte, dans la même banque, a un solde qui couvre largement les chèques en cause, la procédure engagée remontant aussitôt jusqu'à la Banque de France. Outre l'interdiction d'émettre des chèques, il lui est du même coup interdit d'utiliser ses cartes de crédit bancaire, aussi bien celles de ses comptes personnels que celles des comptes des sociétés dont il est le gérant ! Ces cartes sont immédiatement bloquées, que ce soit pour les retraits ou pour les paiements en boutique ou à distance.

Petite remarque adjacente sur la Banque de France, dont on peut se demander ce qu'on peut bien y avoir à faire, à effectifs quasi constants, depuis la création de la banque européenne et la disparition du franc. Peut-être est-ce pour cette raison qu'il faut trouver des ressources pour la maison et surtout des occupations pour les employés de la Banque de France qui, même s'ils bénéficient de régimes très "spéciaux" de retraite sont encore fort nombreux? La Banque de France existe toujours en tout cas, j'en ai la preuve puisque, dans le beau quartier Mazarin d'Aix-en-Provence, j'admire souvent la somptueuse villa qui sert toujours de logement de fonction au directeur local de ce noble établissement.

La bonne foi de Monsieur X ne faisant aucun doute, on essaye, lui surtout, tant bien que mal, d'arranger les choses, mais la procédure n'est pas simple selon la bonne vieille tradition française. Quoi qu'il possède, on l'a dit, dans cette même banque un autre compte approvisionné sur lequel il peut émettre un chèque couvrant la somme correspondant aux chèques émis par erreur sur le compte clos ou faire un virement interne de compte à compte, les propositions qu'il fait en ce sens lui sont refusées ; pire, il lui est signifié qu'il doit impérativement remettre la somme (aux environs de 2000 €) en liquide au guichet de l'agence principale de ladite banque, agence située dans un quartier piéton et de ce fait fort incommode à atteindre. Il demande donc à retirer cette somme en liquide, on lui répond qu'il ne lui est plus possible de faire ce retrait au guichet !

Il lui faut donc trouver autour de lui des amis prêteurs pour lui avancer cette somme en liquide. Lorsqu'il se rend au guichet désigné, on l'informe que le traitement de ce type d'opération se fait exclusivement sur rendez-vous. Il doit donc se rendre une deuxième fois au fameux guichet, si incommode à atteindre et y faire le dépôt en liquide exigé.
Comme il s'inquiète de la suite et des délais, on lui confirme qu'il n'a plus rien à faire. Or son agence l'informe, dès le lendemain, que, pour obtenir la levée de l'interdit bancaire, il lui faut venir remettre des attestations par lesquelles il confirme qu'il a bien fait le nécessaire dans l'agence principale de la banque.

Les faits se produisant au mois d'août, on se doute qu'en outre, dans la banque en cause comme à la Banque de France, le personnel est, comme on dit pudiquement, « en sous-effectif » ; la plupart des titulaires sont en vacances et leurs postes sont, selon la coutume, pourvus par leurs enfants qui n'ont pas héréditairement l'expérience et le savoir-faire de leurs parents.

Une fois confirmée la nouvelle que la procédure est engagée auprès de la Banque de France pour la levée de l'interdiction bancaire, Monsieur X  part enfin en vacances, rassuré. Mais, quelques jours plus tard, il apprend de sa mère, qu'elle-même, qui avait, avec lui, un compte joint dans une autre banque, est également, à son tour, frappée d'interdiction bancaire par la Banque de France, alors qu'elle n'a émis aucun chèque contestable.

A la différence du virus H1N1 de la grippe aviaire, le virus de la grippe bancaire se répand à une vitesse fulgurante, mais, de toute évidence, avec la complicité de cet établissement, car il est naturel d'imaginer que chacune de ces opérations rapportera gros à l'établissement et coûtera cher aux malheureuses victimes qui n'en peuvent mais.
Mieux encore, la contagion s'étend encore et le père de Monsieur X, qui , comme souvent, possède un compte joint avec son épouse (donc la mère de Monsieur X) est également menacé d'une interdiction bancaire qui s'étend, de proche en proche, à toute la famille !

Je veux bien croire que, ne serait-ce que pour pouvoir maintenir Monsieur le directeur aixois de la Banque de France locale dans son immense et somptueuse villa de fonction et pour garantir l'emploi de quelques milliers d'employés devenus plus ou moins oisifs, la Banque de France se donne à elle-même, à travers les banques françaises, des activités et des ressources de cette nature, à défaut d'en avoir d'autres. Il faudrait tout de même que la survie de ce vénérable établissement, qui relève clairement de l'acharnement thérapeutico-financier, n'outrepasse pas de trop loin les limites du grotesque et du scandaleux.

Quand à la banque aixoise elle-même, on aurait dû d'autant plus se garder de mettre en oeuvre une telle procédure sans même avoir l'élémentaire correction de prévenir Monsieur X qu'elle a, somme toute, elle-même déclenchée tout l'affaire, puisque les premiers coupables sont les employés de cette banque qui n'ont pas exigé, comme c'est la règle, la restitution des chéquiers correspondant aux comptes qu'ils venaient de clore.

Les banques fonctionnent, sur ce plan, comme nos services fiscaux qui, lorsqu'ils se trompent et vous imposent, à tort, de façon excessive, vous réclament néanmoins, quoiqu'ils soient totalement responsables de l'erreur, les sommes indues et commencent par exiger de vous, avec des menaces, leur paiement intégral, même quand force leur est de reconnaître leur faute initiale. Ensuite, sans le moindre mot d'excuse, on vous fait lanterner des semaines durant, avant de vous restituer le trop perçu par eux, suite à la lettre de demande de "remise gracieuse" qu'on vous aura obligé, en outre, à rédiger, contre tout bon sens puisque vous n'êtes pour rien dans l'erreur initiale des services fiscaux !

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