Dans des registres différents, Cimabue et Expat ont prolongé mon propos d’hier qui concernait Alain Minc et son « cher » Papa. Cent mille euros pour deux semaines d’hospitalisation, si toutefois Alain Minc est allé, pour ce qui le concerne personnellement, au bout des perspectives qu’il ouvrait.
Sauf à créer, comme l’a un moment imaginé Martin Hirsch, un « bouclier sanitaire » (l’expression n’est pas très heureuse dans le contexte actuel), comme le souligne Cimabue, il est clair qu’« en deux générations, les liquidités et le patrimoine de certaines familles vont y passer ». Elle soulignait aussi un point essentiel en matière de santé en ajoutant « Quid des mutuelles, qui dorment sur leurs deux oreilles, avec les cotisations des malades pris en charge à 100¨% par la Sécurité sociale, les pathologies lourdes, les hospitalisations de plus de trente jours, les soins et actes lourds en chirurgie et réanimation, n'étant convoquées, en cas d’hospitalisation, que pour le forfait journalier »
Cimabue s’interroge aussi, à juste titre, sur l’exemple patefnel choisi par Minc qui n’a certainement pas tenu de tels propos au hasard ; le voilà par cette déclaration dans la position d’un bon fils, à la fois aimant, progressiste et soucieux des deniers de l’Etat, car je ne suis pas tout à fait certain qu’il ait vraiment envoyé à la Sécu le chèque de 100.000 euros que j’évoquais ; il y aurait portant eu là un superbe geste de conclusion à a sa réflexion.
Comme j’ai de (mauvais) points communs avec Expat, ma première idée, hier, a été celle par laquelle Expat lui-même entamé son commentaire, en disant « Ce genre d'idée, c'est un appel au meurtre. » Je suis tout à fait d’accord avec lui et c’est sur ce point que je pensais poursuivre mon premier post.
Notre société offre, avec ses seniors (je n’ose dire ses « vieux ») un rapport très paradoxal. On se plaint qu’ils ne travaillent pas assez longtemps (le pourcentage d’actifs est, pour les plus de 55 ans, très inférieur à ce qu’il est ailleurs en, Europe), mais on s’emploie, depuis un quart de siècle, à favoriser et à multiplier les retraites anticipées. Nous sommes aussi, depuis les récentes réformes de la Grèce, le pays où l’on peut partir en retraite le plus tôt (60 ans quand ce n’est pas 55 ans pour nombre de régimes dits « spéciaux » !)
Le vieillissement naturel de la population et le obligations légales de prises en charge font que les « seniors » sont, désormais, le nouvel eldorado de la spéculation individuelle. On investit dans les maisons de retraite, comme on le faisait naguère dans les laveries automatiques ou les containers. Vous pouvez désormais, à la limite, devoir payer la maison de retraite de votre mère et même de votre grand-mère pour peu qu’elles soient du bois dont on fait les centenaires !
Pire encore, vous pouvez même devoir payer pour des gens que vous ne connaissez même pas, si vous avez, par exemple, épousé, en toute innocence, à un âge déjà quelque peu avancé, une femme plus jeune que vous, qui était brouillée avec sa mère depuis l'enfance. Un beau jour, la belle-mère indigne que vous n’avez jamais vue et dont vous ignoriez jusqu’à l’existence, resurgit du néant, pour s’installer, pour une bonne part à vos frais, dans une maison de retraite très au dessus de ses moyens personnels. Vous voilà contraint par la loi de compléter ses ressources durant vingt ans ou plus, si Dieu lui prête vie.
Entrons dans le système Minc. Cette même mégère, qui avait été une marâtre pour se fille légitime (d’où la brouille définitive), s’offre une hospitalisation dans le style du « cher » papa d’Alain Minc ; vous allez devoir liquider pour elle le peu de biens que vous a laissé son entretien préalable ? Voyez-vous à de telles situations une autre issue que l’assassinat de la rombière en cause ?
Expat anticipe un peu sur ce genre de solution, par une mésure législative relativement douce. « Une idée encore plus progressiste, suggère-t-il, consisterait à faire payer aux personnes âgées, un droit à la vie, une taxe qui pourrait être équivalente à la retraite perçue, moins l'argent pour les cigarettes et l'alcool. On pourrait fixer l'âge d'application de cette taxe à celui qui correspond à l'espérance de vie du moment. Les effets mécaniques de la mesure seraient une baisse rapide et continue de cette dernière, si bien que le problème des retraites s'en trouverait résolu par manque de retraités ».
Comme toujours, je suis partisan de mesures plus radicales que certains jugeront sans doute scandaleuses, comme par exemple, l’euthanasie systématique à un âge donné, 75 ans par exemple (à la probable différence d’Alain Minc, je suis tout à fait d’accord pour que cette mesure me soit appliquée !).
On réglerait ainsi d’un coup bon nombre de problèmes. Celui des retraites d’abord, si préoccupant à l’heure actuelle. Le raccourcissement de la période où seraient versées ces retraites permettrait, pour les plus modestes, une très substantielle revalorisation. Sur le plan social, on éviterait les assassinats familiaux, doux ou violents, et, aussi par là, les inévitables frais de justice que laissent présager les suggestions d’un Alain Minc. Sur le plan humain, on retirerait des maisons de retraite des octo- ou des nonagénaires dont, à les voir, on peut se demander l’intérêt qu’ils peuvent trouver à ce genre d’existence, si toutefois il leur reste encore un peu de conscience. Est-il socialement raisonnable, dans une période de crise et de chômage, de consacrer 100.000 euros (soit deux ans d’un salaire moyen) à hospitaliser, deux semaines durant, probablement en soins intensifs et en vain sans doute, un centenaire égrotant, fût-il le papa d’Alain Minc ? Il est vrai que ce peut-être considéré aussi comme une forme déguisée de subvention au secteur hospitalier qu’on dit en crise!
Pour éviter de m’entendre traiter de nazi, dois-je préciser que le titre de ce post est une citation et que je plaisante (à moitié toutefois car le sujet est sérieux !)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
faire comme dans "le meilleur des mondes"....!!!peaco
Enregistrer un commentaire