Ce mercredi 26 mai 2010, en voiture, j’écoute, un peu distraitement, je ne sais quelle radio du matin ( RMC , Europe 1, RFO...de toute façon, toutes leurs « exclus » sont rigoureusement identiques). L’invité du matin est le « député » (dépité ?) François Hollande, dit Flamby ! Vous vous souvenez ? C’est celui qui, de son appartement de Cannes, informait la France qu’on est riche à partir de 4.000 euros mensuels. Faute d’avoir pu, en quatorze ans de régime socialiste, rendre tous les Français riches, il n’est pas sot, au fond, d’abaisser le seuil de la richesse ! Et Flamby d’évoquer, en écrasant au passage une larme furtive, le bonheur des travailleurs qui, grâce à Tonton, ont pu prendre leur retraite à soixante ans. Une telle sollicitude est touchante de la part d’un homme qui n’a jamais travaillé de sa vie !
Au-delà des billevesées de Flamby, qui pousse la déraison jusqu’à prétendre candidater à la candidature en 2012 (mais ce n’est, en réalité, qu’une rodomontade sans autre finalité que de le mettre en position d’obtenir une place, en cas d’improbable victoire de la gauche),on croit rêver quand on réfléchit, ne fût-ce qu’un instant, à ce qui se dit de tous côtés !
En dépit de quelques écarts de langage de Martine Delors, qui a très vite remis dans sa poche (avec son mouchoir dessus), ses premiers propos sur la retraite à 62 ans, le PS s’accroche à ses deux brevets de gauchitude, la retraite à 60 ans et les 35 heures. Nous sommes les seuls au monde à pouvoir nous offrir de tels gadgets de luxe que nous permet notre exceptionnelle "pro-duc-ti-vi-té", comme dirait l’autre !
Ces deux fleurons de la tradition française ne remontent pourtant pas si loin ; la première est l’oeuvre majeure de Tonton ; son autre titre de gloire, l’abolition de la peine de mort, risque aussi de se voir ménacé dans les années qui viennent ; Sarkozy devrait peut-être faire un « lot » pour un referendum (fin de la retraite à 60 ans + rétablissement de la peine de mort) ; l’exécuteur de le retraite à 65 ans , en 1981, avait été Gros Quinquin qui en avait profité, au passage, pour créer quelques dizaines de milliers de postes aux Charbonnages de France (électoralisme oblige!) que tout le monde savait déjà condamnés depuis longtemps ! Un bon, ce Gros Quinquin que Tonton a dû virer pour installer Fafa-la rigueur ! Quant aux 35 heures (en fait oeuvre de DSK – même s’il ne s’en vante guère désormais- plus que de Martine !), on a vu le résultat sur le plan majeur de l’emploi !
Passons sur ces sornettes, car je crois qu’un certain Michel Rocard, quand il ne faisait pas encore l’Ambassadeur- GO du pôle Nord à 10.000 euros la séance, avait lui-même annoncé, à propos de la réforme des retraites, à la fois son caractère inéluctable, mais aussi funeste pour le gouvernment qui la mettra en place (d’où la prudence de la Gauche, y compris celle d’un certain Rocard Michel, Premier Ministre).
Nous y voilà et les petites ruses de Woerth feront sans doute un peu foirer la grève du 27 mai. Il divise les revendications en annonçant que les régimes spéciaux (EDF, RATP, SNCF, où, par exemple un conducteur de train peut partir en retraite à 50 ans s’il a 25 années de cotisation !) ne seront pas touchés avant 2018 (on refile la patate chaude à ses successeurs).
En fait, depuis le début, tout cela n’a ni queue ni tête ! Le but principal, avec ces âges de retraite, est d’augmenter le nombre d’années de cotisations, moins pour procurer des recettes supplémentaires que pour diminuer les retraites de tous ceux qui n’auront pas, de ce fait, une retraite à taux plein par manque d’années de cotisations. Woerth devrait mettre en avant les « aiguilleurs du ciel » (planqués dans des niches fiscales et professionnelles dorées, comme on peut le voir dans le rapport de la Cour des comptes dont j’ai parlé je ne sais plus quand!). Ils ont fait une grande grève, il y a quelques années pour avoir la retraite à 55 ans et maintenant, vu leurs conditions de statut et de travail, ils veulent travailler plus longtemps !
Mais le paradoxe le plus criant est qu’on nous bassine avec la retraite à 62 ou 63 ans, tout en ne cessant de nous parler du non-emploi des « seniors ». Depuis des décennies, on ne cesse de mettre en retraite anticipée à 55 ou 56 ans, avec souvent en outre, des avantages fiscaux à la clé, en jouant sur les dispositons fiscales, sous couvert de licentiements économiques.
Autre contradiction, plus générale encore, on pleurniche sur le ralentissement voire la fin de la croissance, tout en mettant, sans cesse, en avant la conscience « écologique » pour laquelle la croissance, à terme, ne peut être que funeste.
Va comprendre Charles !
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2 commentaires:
Les emmerdes ont commencé et il y a du souci à se faire dans les mois qui viennent pour ceux qui n'habitent pas à 5 mn de leur boulot.
Avant que l'on n'arrive à l'Egalité-Fraternité des retraites pour tout le monde, y'a encore du taf.
Ce qui m'étonne est que l'on se focalise sur les 60 ans sans surtout évoquer la possibilité de partir à la retraite dès obtention des annuités réglementaires .... Ce qui me laisse rêveur quant aux arrières-pensées associées.
Par exemple, ma douce est partie en retraite à 60 ans avec 2 ans d'avance d'annuités pour cause de progéniture, ce qui ne lui a rigoureusement rien rapporté .... Et que dire des gus ayant commencé à 14 ans et qui donc s'offrent une carrière de 46 années plein pot ?
Bon, je me prépare et si les zincs décollent demain, à moi le Fuji Yama et les estampes japonaises pendant 2 semaines !!!!
Cher Usbek,
voilà un beau tour d'horizon qui a au moins le mérite de ne pas trop me faire regretter ma jeunesse. 1981, c’était ma première présidentielle, en tant qu’électeur. Les choix proposés avaient déjà de quoi atténuer l’enthousiasme de la jeunesse. Mais le pire était à venir et maintenant l’enthousiasme de la jeunesse s’est mué en sinistrose et a conduit à une vie fréquemment virtuelle, la virtualité offrant sans doute plus d’espoirs que la vraie vie, les rares incursions dans le réel se traduisant par des manifestations comme les apéros géants permettant de se saouler collectivement pour oublier ce monde magnifique ou pour vomir dessus. Quand ce n’est pas pour le quitter. La force tranquille suivie de la réduction de la fracture sociale ont effectivement permis que (ensemble) tout soit possible. Même le pire.
Mais rassurons-nous, grâce à Martine , tout ça c’est fini ou presque. Elle nous promet le « care ». Bien sûr, celles et ceux qui ignorent les rudiments de la langue de Shakespeare ne sont pas vraiment avancés. Mais qu’ils se rassurent, les autres non plus. J’ai essayé d’y réfléchir, j’ai même fait un billet, l’écriture aidant la réflexion, rien de probant n’est pourtant venu. Mais le « care » c’est sans doute un mode meilleur, un monde de fraternité (zut ! ça c’est Ségolène) qui nous éloignera des vicissitudes de cette morne existence et évitera de parler des choses qui fâchent. Comme les retraites, par exemple. La seule action socialiste dans ce domaine fut d’en ramener l’âge légal de 65 à 60 ans, en créant ainsi une nouvelle exception française, au grand dam, parait-il, et selon Fillon, de Rocard et Delors à l’époque. Maintenant ils suivent le sage conseil de Rocard. Les seules actions possibles ne pouvant pas être avantageuses en termes électoralistes, il est urgent de les laisser au crédit de la droite, de bien les critiquer et surtout de ne pas les modifier quant la possibilité de la faire sera arrivée. D’ici là autant préférer les joutes stériles.
Quant à la peine de mort avantageusement remplacée par 18 ans incompressibles qui nous permettent de revoir dans nos rues les doux militants d’action directe, il est fort possible, qu’à terme, et de la manière dont évoluent les choses, elle passe dans le domaine privé. Comme d’autres peines de nature davantage corporelle que privative de liberté. Mais c’est vrai que les socialistes ne sont pas opposés non plus à la privatisation. « Nationalisons pour mieux privatiser », telle aurait pu être une de leurs devises depuis ces trente dernières années.
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