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mardi 17 janvier 2012

La légende dorée des autoroutes

Il existait, il y bien longtemps il est vrai, une émission qui s’intitulait, Dieu et Max Meynier seuls savent pourquoi : "Les routiers sont sympas !". Je n’ai jamais eu l’occasion d’en jugersur pièces, mais en revanche je puis témoigner qu’ils ne sont ni prudents ni respectueux du code de la route et des autres conducteurs, bien qu’ils se piquent volontiers du titre de professionnels de la route.

Ayant à faire aujourd’hui une trentaine de kilomètres sur l'autoroute qui va d'Aix-en-Provence à Montpellier, je me suis livré à une petite expérience automobile que j'envisageais depuis longtemps de faire, à force d'entendre exalter, dans les différents médias, les vertus des chauffeurs routiers.

Sur une trentaine de kilomètres, entre La Mède et Port-de-Bouc, je me suis efforcé, sur ce tronçon d’autoroute où circulent beaucoup de camions, de rouler à la vitesse constante de 100 km à l'heure, alors que la vitesse y est limitée à 110.

Attentif à maintenir une vitesse constante de 100 km à l'heure, je n'ai pas pris soin de compter les nombreux camions qui m'ont doublé durant ce trajet et moins encore d'en relever les numéros d'mmatriculation. J'ai toutefois pris soin d'observer que tous avaient à l’arrière des limitations de vitesse qui étaient, au maximum, soit de 80 km à l'heure (c'est, je crois, le cas des camions-citernes nombreux dans la zone), soit pour d’autres de 90 km à l’heure.

J'ajoute que, sur cette autoroute, à des distances régulières, figurent à peu près partout des panneaux de signalisation spécifiques qui interdisent aux camions de doubler les voitures. Je pense que ce type de panneau vous est familier et qu’il est inutile que je le décrive.

À ma vitesse constante de 100 km à l'heure, je n’ai doublé, en tout et pour tout moi-même, que deux camions qui devaient donc respecter à peu près les vitesses qui leur sont imposées.

Je vous laisse conclure vous-même sur les résultats de cette expérience.

J'ai été doublé par plusieurs dizaines de camions qui roulaient à des vitesses que j'estime aux alentours de 110 à 120 km à l’heure.

Dois-je ajouter qu'il n'y a pas, sur cette autoroute, de radars ou du moins je n'en ai pas vu, pas plus que les panneaux qui les signalent. Faut-il ajouter que, jusqu’à une date très récente encore (début 2011? ), l’immense majorité des radars routiers ne flashaient pas les camions, en raison de leurs dimensions excessives ! Dès lors pourquoi se gêner ? Certes les chauffeurs peuvent craindre les contrôles de leurs disques enregistreurs si d’aventure, ils tombent sur des policiers, mais ces derniers sont bien rares et nul n’ignore que le bricolage des disques fait partie du B A – BA du métier. Mieux vaut donc continuer à tondre ces cochons de payants d’automobilistes !

La conclusion est claire. Un automobiliste qui roule à 53 km à l'heure quand la vitesse est limitée à 50, se voit infliger une amende et retirer des points sur son permis de conduire alors que naturellement aucun chauffeur routier, dans la bonne trentaine qui ont dû me doubler durant cette expérience, ne subira la moindre sanction pour des dépassements de vitesse considérables, puisque la plupart devaient rouler à 20 ou 30 km à l'heure au-dessus de la vitesse maximale qui est tolérée pour leurs véhicules.

Je ne sais pas quelle explication M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, donnerait à la chose mais je serais curieux toutefois de la connaître. Peut-être est-il raisonnable en effet de ne pas placer des radars sur cette portion d’autoroute très fréquentée par les camions dans la mesure où les camions se rient du contrôle photographique qui accompagne les radars?

Je n'ai évidemment pas de solution miracle, même si je pense que la présence de la police sur ces autoroutes serait un facteur de dissuasion pour ces chauffards, fussent-ils au volant de camions. Cette observation a été faite aux alentours de 12 heures 15, mais je pense qu'il serait intéressant de procéder également à des contrôles d'alcootest après dejeûner, car, pour avoir quelquefois, dans le passé, mangé dans des restaurants de routiers, j'ai pu constater qu’on n'y suçait pas de la glace et que le pastis et le gros rouge y étaient consommés sans modération !

Il y aurait sans doute lieu également de réformer la signalisation routière. On pourrait ainsi sans inconvénient faire l'économie de ces panneaux qui interdisent aux camions de doubler les voitures, alors qu'ils le font sans le moindre scrupule, au prix d’une double infraction. On économiserait au moins le prix de cette inutile signalisation.

J'ajoute que puisque ces camions ont TOUS une limitation de vitesse à 90 km à l'heure au maximum, on pourrait aisément interdire à tous les véhicules de ce type de dépasser cette vitesse. En d'autres termes, la vitesse maximale serait de 110 km à l'heure pour les voitures et de 90 km à l'heure pour les camions ;  les choses seraient ainsi plus simples, même si je ne doute pas un instant que la limitation de vitesse ne serait, en aucune façon, respectée par les routiers qui sont tout ce qu'on veut sauf sympas !

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