J'hésitais sur le contenu du blog que j’allais écrire aujourd'hui, encore que je me demande bien davantage si je ne devrais pas abandonner totalement et définitivement cette activité vu les ennuis qu’elle m’a apportés dans un pays où l’on ne peut plus rien écrire sur personne. Ayant consulté, par hasard, les statistiques de mon blog, j'ai constaté que j'avais des lecteurs en Suisse et que précisément au moment où je faisais cette consultation j'en avais deux dans cet heureux pays. J’ai vu là un clin d’œil du destin (le hasard est toujours malicieux, je ne cesse de le constater !). C'est donc à l'intention de ces lecteurs, helvétiques et inconnus, que je rédige ce texte, même s'il n'est pas sûr qu'il les concerne particulièrement.
Je pense en effet que, lors du meeting socialiste du Bourget, le chanteur qui a fait la première partie, Yannick Noah, aurait dû remplacer son tube « Saga Africa » par une version mieux adaptée à sa situation fiscale qu'il aurait pu intituler « Saga Helvetica ».
Je ne sais pas quel expert en communication a suggéré, pour le meeting socialiste du Bourget, une première partie faite par Yannick Noah, mais ce choix n'était assurément pas des meilleurs, sauf pour l'UMP.
Je ne parle pas du chanteur lui-même, encore que ne me plaise guère le look qu’il se donne, la cinquantaine passée, avec le tatouage bien visible, la casquette faubourienne et, autour du cou, le foulard noué à la façon d'un rôdeur de barrière du début du siècle (je veux parler du précédent, bien sûr). Tout cela agace un peu, surtout quand on connaît la situation matérielle de l'intéressé. C'est même précisément ce point qui fait difficulté car on sait que depuis 20 ans, il est en conflit permanent avec l'administration fiscale française. Lorsqu'il avait proclamé, urbi et orbi, en 2007 que, si Sarkozy était élu, il quitterait la France (où il n’était plus domicilié depuis 1993, date de son départ pour la Suisse). On ne savait pas trop alors s'il entendait fuir par là le futur président ou l'administration fiscale française. Il était, en effet, en conflit avec elle pour n'avoir pas passé, à l'époque, en Suisse, les six mois par an qui lui auraient permis de ne plus payer ses impôts en France.
Ce n'est d'ailleurs pas là mon propos, quoique l'affaire ne soit pas terminée, même si la note fiscale a déjà diminué de moitié, car Yannick Noah a largement les moyens de poursuivre les contestations ; au-delà de la décision de la cour d'appel administrative de Paris, il pourra toujours engager un dernier recours devant le conseil d'État.
« Saga juridica ».
Etait-ce raisonnable de faire ouvrir ce meeting par Yannick Noah (dont la place réservée est, semble-t-il, restée vide durant le discours de Hollande) dans la situation qui est la sienne, quand on savait que le candidat à l'élection présidentielle allait stigmatiser, avec la plus grande force, ce qu’on reproche précisément à Noah. « Je n’accepterai pas la délinquance financière, la fraude fiscale » clamera avec force Hollande ! Il valait donc mieux que Noah ne soit pas à ce moment assis au premier rang. L’UMP s’est naturellement régalée de la chose, mais force est de reconnaître que le PS avait donné le bâton pour se faire battre !
Je ne sais pas qui est à l’origine d’un telle bévue car, s'il est possible que François Hollande ne soit pas très exactement informé des démêlés du chanteur avec l'administration fiscale, ce ne peut être le cas des spécialistes de l'organisation du spectacle qui ont choisi Noah. Y-a-t-il un agent de l’UMP infiltré dans l’équipe de communication de François Hollande ?
Saga taupica.
Pour rire un peu, je vous dirai que j'aurais pu aussi consacrer ce blog à un scoop personnel auquel j'aurais pu donner pour titre affriolant « Ma nuit avec Yannick Noah ». À dire le vrai, comme disait autrefois la bonne Eve Ruggieri, avant de publier ce morceau de choix, j’aurais tenté de le vendre auparavant à Gala ou Closer, mais en mettant en oeuvre une procédure un peu complexe pour arnaquer ces médias qui doivent sans doute se garder d'acheter chat en poche. J'aurais donc tenté de négocier le récit de ma nuit avec Yannick Noah en enfermant le récit de cette affaire dans une enveloppe scellée que je n'aurais remise à l’acheteur qu'après en avoir reçu un chèque et en précisant qu'il ne devait, en aucun cas, ouvrir mon enveloppe avant que j’aie quitté les lieux.
En effet, il est clair que seul l'espoir d’un scoop croustillant aurait pu motiver l'achat de celle-ci, alors que s’il est vrai que j’ai passé une nuit avec Yannick Noah, il s'agit tout simplement d'une nuit passée en avion entre Saint-Denis-de-la-Réunion et Paris. Nous occupions deux sièges voisins, deux de ces sièges situés à hauteur des portes qu’Air France vend désormais à un tarif spécial (70 euros de supplément !) car ils permettent aux passagers qui les occupent de loger des jambes qu'ils ont trop longues. Comme Yannick Noah et moi avons exactement la même taille (1,93 m), nous nous sommes retrouvés voisins. Dois-je préciser que nos relations se sont limitées à essayer de dormir côte à côte !
Saga Morphica !
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