Le personnel de
la SNCF (les cheminots comme on dit, de façon un peu étrange, on va le voir )
doit une fière chandelle à Zola pour sa Bête
humaine et à Jean Gabin pour son rôle dans le film qu'on en a tiré!
Le mot lui-même
mérite quelque attention. A la fin du XIXe siècle, le terme "chemineau"
ou, plus rarement, "cheminot" (substantif masculin), désigne, selon
le Trésor de la Langue Française, "
un homme qui erre par les chemins et vivant de menus travaux, de charité, ou de
larcins". Avec cette
orthographe et ce sens, le mot est désormais "vieilli" et
"cheminot" désigne un "agent des chemins de fer". Les
attestations littéraires (Alain, H. Bazin, etc.) sont postérieures aux années
30 et, comme le note Dauzat, la langue française a mis plus d'un demi-siècle à
trouver un dérivé à "chemin de fer" pour désigner ceux qui y travaillent
; elle a retenu "chemineau", en en changeant l'orthographe et en en
spécialisant le sens ("chemineau" désignait d'abord des ouvriers
terrassiers itinérants employés à la construction des voies ferrées à la fin du
XIXe siècle).
Pour passer de
la lexicographie à l'histoire sociale, le régime de retraite des cheminots date
de 1909, à une époque où l'espérance de vie des dits cheminots est de 51 ans en
raison sans doute des conditions de travail. Aussi ce régime était-il très
favorable. Sur ce plan, les choses ont bien changé depuis La bête humaine ! On a d'ailleurs supprimé en 1974 la "prime
de charbon", que ne percevaient d'ailleurs, à l'origine, que les
"chauffeurs". La bête humaine
et Jean Gabin demeurent néanmoins les figure tutélaires de la SNCF et préviennent,
au sein de cette corporation, le moindre bruit de réforme. La seule concession notable
des syndicats à la direction de la SNCF, durant le dernier quart de siècle, est
que, depuis peu, les syndicats tolèrent l'usage du mot "clients" en
lieu et place de "voyageurs". Vous aurez saisi, je pense, l'importance
de cette concession. On doit, en effet, un service (public) au client qui
l'aheté et payé, alors qu'à l'inverse, le voyageur doit être reconnaissant
envers ceux qui acceptent de lui rendre, au prix fort, le service de le
transporter, quelles que soient les conditions de ce voyage.
Le poids de la grève
actuelle de la SNCF est parfaitement reconnu et illustré, non pas en province,
car, après tout, quelle importance peut avoir pour la vie française ce qui se
passe ailleurs que dans la région parisienne où, effectivement, des millions de
voyageurs peuvent être immobilisés avec la plus grande des facilités, aussi
bien à travers l'arrêt ds trains eux-mêmes comme des RER.
Qui tient la
SNCF et la RATP tient la France! Il suffit d'ailleurs de considérer durant
combien de temps (moins celui de son flirt avec Sarkozy) et comment Bernard
Thibault (un "cheminot") a régné sur la CGT et, par voie de
conséquence, sur le syndicalisme français. Après tant d'années de dur labeur syndical,
fort heureusement, il a enfin droit à la retraite ... à 53 ans ....
L'âge précoce de
la mise en retraite du personnel de la SNCF a d'ailleurs les plus heureuses
conséquences. L'espérance de vie des cheminots (51 ans en 1909!) a bien changé,
comme le métier. Une étude scientifique récente vient de démontrer que l'espérance
de vie des retraités de la SNCF dépasse de deux ans et demi celle des autres
catégories de retraités. Allez savoir pourquoi ? Il faut transmettre le dossier
du CNRS à l'INSERM.
Une grève de la
SNCF se déroule aujourd'hui même, jeudi 13 juin 2013 ; vous aurez noté que
cette accumulation du chiffre 13 laissait prévoir des événements fâcheux et
peut-être même cette date a-t-elle été choisie pour cette seule raison ; cette
circonstance m'a permis d'entendre ce matin les récriminations, au demeurant
modestes, de voyageurs parisiens qui notaient, non sans quelque déplaisir, que
ayant dû partir de chez eux à six heures du matin, ils ne savaient pas, vu les
événements ferroviaires du jour, à quelle heure de la nuit, ils seront en
mesure d'y revenir.
J'ai d'ailleurs
observé à nouveau, en cette circonstance, à quel point la situation d'interview,
radiodiffusée ou télévisée, adoucit étrangement les mœurs des personnes
interrogées ; écumant de fureur dans des circonstances normales, toutes et tous
tiennent alors des propos plutôt mesurés, sans doute pour donner une image
qu'ils jugent plus positive. Peut-être l'accumulation des caméras en tout lieu
dans nos zones urbaines aura-t-elle une influence heureuse et contribuera-t-elle,
plus que la musique, à adoucir les mœurs.
Chères lectrices, chers lecteur
Je me vois contraint de préparer mon retrait de ce blog, dont je suis par ailleurs tout à fait satisfait car, depuis quelque temps, je suis littéralement envahi par des "spams" venant des Etats Unis et issus de blogs américains.
Chaque jour, en effet je reçois désormais au moins une vingtaine de messages en forme de pseudo-commentaires et qui, en réalité, émanent de gens qui, de toute évidence, n'ont pas lu le texte sur lequel ils prétendent pourtant s'exprimer. L'explication que j'ai de ce phénomène est qu'il s'agit de messages envoyés automatiquement et qui n'ont pas d'autre but que de solliciter, de ma part, la consultation du blog ou du site de ceux qui les envoient.
Je suppose que les auteurs de ces envois présentent de la publicité dans leur blog ou site et que les bénéfices de cette publicité sont d'autant plus importants que le nombre des visites qu'ils reçoivent est lui-même plus grand.
Ce phénomène qui au début été discret (quatre à cinq messages par jour) devient de plus en plus insupportable ; il m'arrive d'en avoir une trentaine qu'il faut non seulement que je détruise immédiatement mais que je dois supprimer aussi dans la liste des commentaires où ils s'accumulent je ne sais trop comment.
Je me suis ouvert de ce problème auprès de correspondants plus éclairés que moi sur ces questions, mais il faudrait que je fasse (comme le fait Marius par exemple) une sorte de signature pour chaque message reçu que l'envoyeur doit reproduire pour que son message soit accepté dans la boîte où il arrive. C'est une procédure extrêmement contraignante et qui a pour but, tout simplement, d'écarter les messages envoyés automatiquement.
Je m'oriente donc vers une autre solution qui est celle de publier mes textes dans mediapart auquel je suis, par ailleurs, abonné et qui a un système de blogs très commode et je dirais même intéressant pour les échanges avec les lecteurs puisque, sur la vingtaine de textes que j'ai publiés chez cet hébergeur, plusieurs ont même été publiés en première page du Journal ou du Club qui sont les deux voies de publication à mediapart (la voie normale et courante étant le Club).
J'avais hésité à adopter cette solution, car je craignais que ne puissent lire mes blogs dans mediapart que des gens qui étaient eux-mêmes abonnés à mediapart. Fort heureusement, il n'en est rien ; si la lecture du "journal" est réservée dans la partie gauche de la page d'accueil, l'accès est libre pour la partie droite qui est intitulée le "club" et dans lequel sont présentés les textes des blogueurs.
Je vais donc continuer, pendant un certain temps, la double publication (ici et dans mediapart). Pour vous permettre de vous y habituer si vous le souhaitez, je vous explique en deux mots l'accès à mon blog de mediapart qui est extrêmement simple.
Voici la marche à suivre.
Vous tapez dans Google ou ailleurs mediapart.fr (sans accent sur e)
Vous arrivez alors sur la page d'accueil .
Vous avez une case "recherche", au milieu, sous le titre où il vous suffit de taper mon nom chaudenson (j'ai renoncé, d'ailleurs par oubli, au pseudo).
Vous avez accès alors à la liste de mes blogs et à leurs textes sans aucune nécessité d'être abonné à quoi que ce soit.
Je n'ai pas fait l'exercice moi-même mais il y a, dans mon espace personnel, une rubrique "contacts" qui doit, je pense, permettre à celles et ceux qui s'y inscrivent de recevoir automatiquement par courrier électronique le blog du jour, un peu comme dans le blog actuel de Google. Je vais m'informer sur ce détail et je vous donnerai le résultat de mes investigations.
Je ne saurais que vous conseillez d'aller faire un tour sur mediapart.fr ne serait-ce que pour voir si ce procédé vous convient, même si ce n'est pas très compliqué pour moi de publier mon texte quotidien sur ces deux supports comme je le fais. Vous allez sur l'un ou l'autre des mes posts en cliquant simplement sur le titre dans la liste.
Bonne lecture et amitiés à toutes et tous. R. Chaudenson
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