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jeudi 13 janvier 2011

Pub : Les assassins sont parmi nous !

Hier je m'en suis pris à la nébuleuse de mes ennemis jurés où voisinent des pestes sociales, dont le vaste échantillonnage va d'Élisabeth Badinter à Jean-Pierre Coffe, en passant par Séguéla et Beigbeder. Au moment même où je mettais en ligne ce post, en écoutant, distraitement comme toujours, une radio, j'ai entendu une nouvelle, aussi sinistre que prévisible, que vous avez sans doute vous-même apprise.
Il s'agissait, dans la région d'Amiens, du massacre d’une famille complète (la grand-mère, la mère et la fille) par le père qui s'était ensuite pendu dans son jardin. Cette horrible situation avait été découverte par un huissier qui venait, avant saisie, faire l'inventaire des biens de cette famille surendettée. L'homme ne travaillait pas à France Telecom, comme on pourrait le penser ; il s'agissait d'un couvreur en retraite qui avait accumulé les dettes auprès des organismes de crédit (les chiffres allant, selon les sources, de 40.000 à 200.000 €).

J'ai déjà écrit ( je ne sais quand et je ne sais où, vu mes tribulations entre les divers blogs et les censures successives dont j’ai fait l’objet), sur la propagande effrénée à laquelle se livre, en particulier dans les télévisions et les magazines spécialisés dans ce domaines (qui sont l'unique lecture des populations les plus pauvres) une foule d'organismes de crédit dont les responsables devraient être, depuis longtemps, sous les verrous, après toutefois qu'on ait mis un terme à la publicité folle à quelle ils se livrent, avec la complicité des médias pour lesquels l’argent, même le plus puant, n’a pas d’odeur.

Le paradoxe fou est que nos gouvernants se livrent, depuis quelques années, à multitude d'analyses, de rapports et d'esquisses de mesures contre le surendettement qui atteint des populations de plus en plus nombreuses. Le nombre des surendettées aurait augmenté en un an de 7,4 %, ce pourcentage constitue d'ailleurs un incroyable paradoxe arithmétique puisque on ne connaît même pas exactement le nombre de ces personnes surendettées dont l'évaluation va de 200.000 à 783.000 (j'aime beaucoup ce genre de précisions rabelaisiennes et je suis toujours tenté d'y ajouter la fameuse formule « Sans compter les femmes et les petits enfants »).

Je suppose, par ailleurs, que, comme moi-même, vous êtes régulièrement sollicités par les établissements bancaires dont vous êtes les clients, pour des crédits qu'on vous propose sans que vous ayez manifesté le moindre désir dans ce domaine.

Dans un post que je pourrais éventuellement retrouver, j’avais évoqué une émission de télévision (genre « Envoyé spécial ») que j'avais vue. On y montrait l'activité d'une de ces officines, dont les publicités sont également innombrables, qui vous proposent de racheter vos créances pour vous en réduire les remboursements. En dépit de la baisse des taux d’intérêt, la simple vue de ces margoulins et la moindre approche arithmétique du problème démontrent qu'il ne peut s'agir, là aussi, que d'impostures et d’escroqueries. L'émission montrait d'ailleurs que le démarcheur, qui venait rendre compte à son patron de l'activité qu'il avait eue auprès d'un client, se congratulait avec lui (le patron et pas le client !), se flattant d’avoir réussi à lui placer un nouveau crédit, en plus de ce tout ceux qu'il avait déjà et au remboursement desquels le débiteur ne parvenait pas à faire face.

On est une fois de plus dans une situation cruellement ubuesque ; on se demande même s'il n'y a pas là un raisonnement à la fois cynique et à très court terme, qui consiste à se dire que l'argent emprunté, que les intéressés ne pourront jamais rembourser, constitue néanmoins des injections artificielles de cash dans le circuit la consommation (la sacro-sainte relance) et que cela fait toujours marcher les commerces, non seulement celui des officines qui pratiquent cette activité mais aussi celui des produits que les surendettés peuvent ainsi acquérir sans en avoir le premier sou ?

Naturellement, comme dans d'autres affaires (et ce sera sans doute bientôt le cas du « mediator ») on va créer des fonds de secours pour annuler les dettes (le fric restant dans les poches des officines de prêt ) qui seront abondés par l'État français, c'est-à-dire, chers contribuables, vous et moi !

Cerise sur le gâteau. Pour avoir ce matin un panorama de la situation générale, j'ai affiché dans Google, arme absolue des blogueurs, les deux mots « suicide, surendettement ». Comme disait la chère Marquise de Sévigné : « Je vous le donne en dix, je vous le donne en cent, je vous le donne en mille ».

La première chose qui m'est apparue est un bandeau publicitaire pour les jeux en ligne, suivie de l'inévitable mention « Jouez responsable !» précisant que le risque des jeux est le surendettement ! Si vous ne croyez pas, faites l’expérience. Je l'ai refaite moi-même et, comme je n’ai pas suivi exactement la même procédure, j'ai obtenu un autre bandeau publicitaire que je recopie fidèlement : « Besoin d'argent ? Pour un crédit de 500 à 40 000 €. Réponse rapide ». ».

Les assassins sont décidément parmi nous et, en outre, ils sont partout !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

JE CONTINUE A RIGOLER EN LISANT CERTAINS DE VOS ARTICLES OU A GROGNASSER EN APPRENANT CERTAINES DES VERITES QUE VOUS DEMASQUEZ
SURTOUT BONNE ANNEE /BONNE SANTE/MEILLEURS VOEUX ET CE MALICIEUX ESPRIT PERCANT /ET PERSAN/ QUI VOUS SIED A MERVEILLE!!!
olivier l anonyme