J'espère que la nouvelle majeure de cette fin d'année 2010 ne vous a pas échappé. Dans le cas où un événement si funeste se serait produit, heureusement, une fois de plus, Usbek vole à votre secours et répare un incident si fâcheux.
Jean-Pierre Pernaut vient, en effet, de publier son Almanach 2011 des régions, dont le titre est aussi ringard que racoleur ce qui rend bien compte du personnage de Jean-Père Castor ! Voilà un homme d’infinie ressource. Il y a quelques années, il a réussi à se relancer dans la carrière grâce à son cocuage. Plus fort que les alchimistes médiévaux, qui n’aspiraient modestement qu’à changer le plomb en or, il a réussi fabriquer ce rare et précieux métal à partir du ridicule de ses propres cornes !
Cet homme est assurément un magicien et il le prouve une fois de plus, puisque, avec la sotte complicité de ses pareils il est vrai, il a réussi à modeler à l'image du régionalisme bébête de son journal de TF1, une bonne partie de l'information audiovisuelle française qui ne vit désormais plus qu’à l’heure de Clochemerle.
Plus les chaînes se mutliplient, plus elles sont identiques ! Ainsi faut-il désormais que l'information prenne racine dans les recoins les plus reculés et les plus obscurs des régions et que les plus modestes bourgades y tiennent la vedette.
Le plus significatif et le plus inattendu, si l'on peut dire, est la météo. Naguère encore, on vous donnait des prévisions météo et des températures pour les villes les plus importantes comme Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux ; maintenant il faut que les plus modestes villages aient la vedette, ce qui, avec 36.000 comunes en France, ne rend pas les choses faciles, ni même possible. Le plus grotesque de tout est, je crois, la météo de RMC où Bourdin, sans doute le plus démagogue de nos « animateurs », a poussé le plus loin et sans s’en cacher, la stratégie de mention des prévisions du temps pour les plus inattendues des localités.
Je ne verrais pas personnellement d'inconvénients à une telle politique, si ces choix éditoriaux et audiovisuels n'avaient pour conséquence qu'on nous informe, dans le plus grand détail, de ce qui se passe au fin fond de la Creuse ou de la Lozère, mais que ces choix sont faits, évidemment, au prix de l'abandon de toute information sur des problèmes généraux et éventuellement extra hexagonaux.
L’un des cas actuels les plus évidents est la disparition totale de nos écrans comme de nos radios de toute information sur la situation haïtienne. Sans doute les choses vont-elles changer, pour un jour ou deux au mieux, à l'approche du premier anniversaire du tremblement de terre de l'an dernier, le 12 janvier 2011. En attendant toutefois, on ne sait rien d'une situation qui, sans être aussi dramatique que celle de la Côte d'Ivoire, est néanmoins des plus fâcheuses et des plus inquiétantes.
Très bref mais indispensable rappel des faits : le premier tour des élections présidentielles haïtiennes a eu lieu le 28 novembre 2010 et une première annonce, officieuse, des résultats a été faite quelques jours plus tard, donnant la première place à Mirlande Manigat (31%), la deuxième à Jules Célestin (22%) et la troisième au chanteur M. Martelly (21%). Ces résultats étant contestés à peu près par tout le monde, il a été proclamé que les résultats définitifs, après recomptage et vérification, seraient donnés le 20 décembre. Quelques jours avant cette date, nouvelle annonce de nouveaux délais. On en est toujours là et près de cinq semaines après le vote du premier tour, on ne sait toujours pas les résultats, même si le deuxième tour devrait toujours avoir lieu le 16 janvier, le président Préval devant quitter ses fonctions, au plus tard, le 7 février 2011.
Pour sortir du débat interne haïtien, il a été décidé l'envoi d'une commission extérieure formé d'experts (en particulier en statistiques, Dieu seul sait pourquoi, car on attendrait plutôt des spécialistes de la falsification des documents). Cette mission, formée par l'Organisation des Etats Américains (OEA), a connu de grandes difficultés de mise en place, le gouvernement haïtien, à travers le Conseil Electoral Provisoire (CEP), semblant en désaccord avec l'OEA tant sur les pouvoirs de la commision que sur les limites de son action. Après de nombreuses tergiversations, l’équipe d’experts a fini par arriver en Haïti le 30 décembre 2010, semble-t-il, mais aucune date n'a été encore fixée pour l'achèvement de ses travaux et la proclamation des résultats, cette fois définitifs à la lumière des travaux de cette commission.
Si l'on résume les faits avec optimisme, les résultats devraient être connus dans les jours qui viennent, puisque rien n'indique que le deuxième tour des présidentielles fixé au 16 janvier 2011 sera retardé. Le calendrier est, en effet, des plus serrés puisque le président Préval doit, en principe et au plus tard, quitter ses fonctions le 7 février 2011. Il paraît envisager sans déplaisir de voir son mandat prolongé jusqu'au 14 mai 2011, ce qui pourrait expliquer la succcession des retards à donner les reésultats, mais il est à peu près le seul à souhaiter une telle prolongation, tous les candidats s'étant plus ou moins prononcée contre une cette perspective.
Mais comment voulez-vous que Jean-Pierre Pernaut, qui a prévu, pour son journal TV, un sujet sur la foire aux canards d’Issoubli-sous-Luy et un autre sur l’inauguration du lavoir municipal de Montcuq, puisse s’intéresser à de si menus faits qui, en outre, ne concernent en rien nos belles provinces de France?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire