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mardi 4 janvier 2011

Mélenchon ou Melanchthon ?

Le malin génie qui doit habiter mon ordinateur fait que toutes les fois que je m'assieds devant lui avec l'intention d'écrire un post sur un sujet quelconque, j'en écris, en fait, un autre qui n'a rien à voir avec celui que je projetais.
Un exemple du jour ! Ce matin, je voulais pouvoir enfin déverser ma bile sur la publicité et les publicitaires, qui, contenue depuis des lustres, nuit à ma santé, mais voilà que j'ai écouté Jean-Luc Mélenchon et que ses propos acides sur le PS en général et Manuel Valls en particulier m’ont orienté vers un tout autre sujet.

Un mot sur Mélenchon d'abord, en particulier pour expliquer ce titre que d'aucuns jugeront sans doute quelque peu sibyllin ou, en tout cas, inattendu. Je ne sais pas quelle est l'origine du patronyme Mélenchon, mais il m’a toujours fait irrésistiblement penser, à celui du grand théologien allemand du protestantisme Melanchthon, grand érudit qui avait hellénisé son nom allemand tout en lui conservant son sens de « terre noire ». Il faut dire que l'évolution actuelle de notre Jean-Luc n'est pas faite pour écarter ce rapprochement un peu douteux.

En effet, de même que Melanchthon (1497-1560), auteur de la Convention d’Augsbourg (1530) se considérait comme le dépositaire de la pensée théologique luthérienne, de même notre Mélenchon est devenu l’augure et l'utilisateur exclusif de la pensée de gauche française. Il faut dire que le bougre a de la verve et que son succès médiatique fait qu'il en use de plus en plus, non sans quelque talent.

Il faut reconnaître aussi qu'il a fait des progrès sur le plan de l’information et que ses propos ne sont pas toujours dépourvus de fondements politiques et économiques depuis qu'il a abandonné la pure et simple vocifération qui fondait ses premiers succès et dont la pauvre Lolo Ferrari a fait les frais.

Je ne prendrai que l'exemple de la dernière déclaration de Manuel Vals sur le « déverrouillage » des 35 heures qui l’inspirait ce matin.

Une vacherie que vous avez oubliée, cher Jean-Luc (les conseils d’Usbek, pour judicieux qu’ils soient - je me garderai ici d’un incongru imparfait du subjonctif dont notre président est depuis peu tombé amoureux - sont toujours gratuits) c’est que notre "petit Manuel" (comme vous dites, mais avec une minuscule) est d’autant plus qualifié pour parler du travail qu’il n’a, lui-même, jamais travaillé de sa vie, comme nombre de nos hommes politiques, dont notre Premier ministre.

L'ennui est que, comme ses ennemis de droite, Mélenchon ne retient de tout cela que l'aspect politicien (je ne dis pas « politique » pour ne pas salir ce beau mot !) ; il faut bien reconnaître que les commentaires que l'on entend ou lit vont tous dans ce sens. On dénonce la dérive à droite d'une partie du parti socialiste et Mélenchon met dans le même sac Strauss-Kahn et Vals.

Je dois dire que ma lumière dans ce domaine est toute récente et que je n'ai été informé de cet aspect des choses qu'au cours de l'émission d'hier (3 janvier 2011) « C est plus clair » de Calvi au cours de laquelle, comme toujours, la plupart des protagonistes n'étaient là que pour faire une figuration aussi quotidienne qu’insipide (ils ne doivent pas avoir grand-chose d'autre à faire, ces « invités » qui ne viennent, en fait, que faire la promotion de leur journal ou de leur ouvrage du moment, ou les deux comme C. Barbier). L'un des rares invités intéressants est un professeur d'économie, Jean-Marie Daniel, qui a le rare mérite de ne rien vendre, de ne pas ramener sans cesse sa fraise et surtout d’avoir des interventions toujours fort instructives et particulièrement bien informées.

Hier, à la différence des trois autres « invités » permanents, égaux à eux-mêmes (la seule originalité était que Pascal Perrineau, s'il avait comme toujours soigné son brushing, n'avait pas mis de rouge à lèvres) et qui tenaient les mêmes discours que tout le monde, J.M. Daniel a fait observer que Manuel Valls cherche peut-être , avant les autres candidats potentiels du PS, à anticiper et à s'inscrire dans une logique européenne que défendra probablement la présidence hongroise, avec l'appui de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne et qui consistera à supprimer, dans l'UE, toute réglementation de la durée du travail. Si cette analyse est exacte (et, en général, les analyses de J.M. Daniel le sont), Manuel Vals (qui lui a un nom d’eau minérale ardéchoise, juste retour des choses pour "le petit Manuel" que R. Chapuis, député de l'Ardèche, a fait entrer en politique comme attaché parlementaire), le moment venu, apparaîtra comme le plus lucide des prétendants socialistes dans des analyses économiques qui sont, en général, sont totalement débiles rue de Solférino.

Autre flèche que vous fournit gratuitement Usbek, cher Jean-Luc : si la mère porteuse des 35 heures a bien été Martine Aubry, le géniteur qui a fourni le sperme (dont, dit-on, il n’est pas avare) était Dominique Strauss-Kahn !

Àffaire à suivre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

DSK fournir du sperme, sans doute, mais à Aubry, là je pense que vous avez fumé quelque chose que vous avez laissé trop longtemps dans votre cave et qui a mal vieilli.

usbek a dit…

Cher jmichel2
Je me suis bien sûr fait cette remarque mais dans ces affaires il y des médiatrices!
Bonne année
Usbek