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dimanche 9 janvier 2011

Tonton quinze ans après ou les coups de Jarnac.

Ferai-je un blog tous les cinq ans pour l’anniversaire de la mort de Tonton 1er ? Je crains de ne pas tenir la distance et, par ailleurs, je ne vois guère à ajouter à celui que j’ai publié il y a cinq ans (17/01/2006) et que je reproduis ci-dessous , mais, à part, pour éviter à Olivier, mon plus ancien et plus fidèle lecteur, le pensum d‘une redif. !

Quelques remarques sur la cérémonie touchante de Jarnac, ce 8 janvier 2011, aussi remarquable par celles et ceux qui y assistaient que par celles et ceux dont l’absence était notable.

Et « les coups de Jarnac » me direz-vous, impatient(e) lecteur(e) ?

Si le premier « coup de Jarnac » fut la botte portée, en 1547, dans un duel contre un adversaire a priori plus fort, par Guy Chabot, en ce qui concerne Tonton, les "coups de Jarnac" furent, à la fois, le premier (né à Jarnac, la suite de sa vie donne à penser qu’il y fut aussi conçu, mais on va me dire que je cause comme Sarko) et le dernier dont je parle dans mon post de 2006.

Le vrai coup de Jarnac du samedi 8 janvier 2011 était porté au spectateur par Mazarine, au centre de toutes les images. Une fois de plus, je suis frappé par l’image qu'elle donne d’un travelo de Mitterrand, avec une tête de vieillard sardonique qui ne correspond guère aux photos officielles d’elle-même qu’elle met partout (dont celle du blog du Néo-obs où elle sévit). Pour faire peuple, elle portait un manteau qu’elle avait dû récupérer au Secours populaire car, dit-on, comme papa, elle n’attache pas les chiens avec des saucisses !

En revanche, je n’ai pas vu Tatie Danielle qui officiait, en maîtresse de cérémonie accomplie en 1996, et qui alors avait bien voulu faire place à la seconde famille de feu son époux.

Echanges de coups de Jarnac, à fleurets mouchetés toutefois, entre Ségolène et Martine qui, à la même table mais sous elle, ont dû échanger, en douce, quelques coups de pieds aussi subreptices que vigoureux.

Pas grand chose à dire sur les autres, sauf sur Jack Lang qui s’arrange toujours pour passer, par le plus grand hasard, du côté des caméras. L’expert mondial en matière de piraterie (sujet qu’il connaît bien pour avoir, des années durant, mis en coupe réglée ministères et services de l’Etat) n’a pas évoqué son ami Gbagbo (peu en cour auprès de l’ONU qui commandite grassement la mission "pirates"). En revanche, il était revenu à la cravate, moins pour cet ornement désormais désuet chez nos politiques, que pour la chemise à col très montant et de plus serré par une épingle, un peu à la Karl Lagersfeld. Un tel arrangement, comme le tour de cou en velours des douairières, permet de maintenir et de masquer les inévitables chairs pendantes du cou qui la foutent mal chez un chasseur de pirates.

Pas vu non plus Roland Dumas qui devait se remettre de son voyage à Abidjan et qui ne supporte guère la station debout. Il a depuis très longtemps les pieds fragiles (d’où, on s’en souvient la nécessité des Berlutti de milliardaire qui hélas ne sont pas remboursées par la sécu) et il doit même s’appuyer sur une canne (fort élégante et luxueuse au demeurant). En outre comme il le confiait récemment à une chaîne de télé qui l’interrogeait sur le million d’euros promis, dit-on, par Gbagbo pour ses services, il n’avait pas encore rédigé et envoyé sa note d’honoraires. Il a dû profiter de ce samedi pour le faire, ce qui me paraît prudent quand on a affaire à Laurent, surnommé « le boulanger » pour sa fâcheuse habitude de rouler les autres dans la farine. Je doute fort toutefois que Dumas ait quitté Abidjan sana avoir en poche le chèque de banque.

Autre absence éclatante sans réelle excuse, celle de Badinter qui avait toutefois causé dans les postes pour prendre sa part, à distance, à l’hagiographie collective. A mourir de rire, si j’ose dire en pareil cas ! Badinter rend en effet hommage à l’immense talent politique du grand homme, sans même rappeler, par modestie et discrétion, ses talents sportifs inexploités qui auraient pu le conduire sur les podiums mondiaux des courses de haies ou du 3000 mètres steeple, à voir la façon dont il franchissait les obstacles mis sur sa route dans les jardins de l’Observatoire !

C’est pourtant en politique internationale qu’il était le meilleur, même si Badinter néglige, par hasard, de mentionner son refus obstiné de voir l’Allemagne réunifiée ou son comportement significatif dans le putsch avorté contre Gorbatchev, où il fut le premier et, d’ailleurs, le seul chef d’Etat à envoyer des félicitations immédiates aux mutins !

Le mieux est toutefois quand la journaliste qui l’interviewe évoque, insolemment et contre toute attente, l’amitié de Tonton pour Bousquet habitué de Latche (entre anciens de Vichy !). Badinter, dont la diction est toujours impeccable de précision et de rigueur, se met soudain à bredouiller pour expliquer que Bousquet, entre la rafle du Vel d’Hiv et l’organisation des expéditions de Juifs dans les camps de la mort, a été un grand résistant (là encore comme Tonton...après Stalingrad !). On sent quand même, malgrè ou à cause des explications confuses, que le coeur n’y est pas tout à fait.

Toutefois, force est de reconnaître que Tonton était un homme prévoyant puisque, dans cette année 2011 où le PS se déchire autour de sa succession, il avait prévu de programmer à la fois le quinzième anniversaire de sa mort et, en mai 2011, le trentième anniversaire de son accession à la présidence de la République grâce à Chira. On repartira alors pour un tour... comme au Vel d'Hiv!).

Quel homme ! Seule ombre au tableau ; le candidat socialiste à sa succession risque d’être un juif ! Son ami Bousquet va sûrement s’en retourner dans sa tombe !

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