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mercredi 5 janvier 2011

Abidjan : Dominique (vil)Pin ou Dominique de Villepin ?

Le malin génie de mon ordinateur, dont j’évoquais hier les farces successives qui me font à chaque fois changer de propos, a encore frappé.

Pourtant Dieu sait que ce matin, mercredi 5 janvier 2011, je tenais un bon sujet. Suite au retour en France des deux ganaches du barreau parisien (« pathétiques » ou « pitoyables » selon les qualificatifs des uns ou des autres), j’avais entendu ce sinistre duo interviewé à France-Infos, en me demandant comment ils avaient pu se tirer du lit assez tôt pour intervenir à 8 heures 30 ! Rien à dire ! Les deux baveux affirmaient, de conserve et avec impudence, ne pas avoir touché un sou pour cette ridicule prestation (la question qui fâche était la flèche du Parthe d’un journaliste complaisant) après avoir fait leur numéro habituel.

Le premier, le doyen d’âge, avait causé, comme à son habitude, dans le genre noble et filandreux, s’étant paré de sa qualité d’ancien président du conseil constitutionnel français ! On se souvient de ses prestations dans cet emploi, bien conformes aux vues de Mitterrand. Tonton, qui savait bien pourquoi il l’avait installé dans une telle sinécure, avait, aimait-il à dire, deux avocats « Badinter pour le droit, Dumas pour le tordu ».

A propos de Michèle Alliot-Marie qui l’a paré de l’un de deux adjectifs que j’ai rappelés ci-dessus, Dumas a lancé, sans doute fier de sa trouvaille : « Je la laisse jaspiner ». Devant l’incompréhension du journaliste (mais que peut-on attendre d’un journaliste de France-Infos pour qui la langue française est toujours pleine de mystères), Dumas ,pour faire le savant, a invoque Lacan ! Pauvre Dumas et pauvre Lacan ! Le verbe, comme le confirme le TLF, n’est qu’argotique et non lacanien (« arg. . Jaser, bavarder. Hé! Pomme de canne! mugit une voix, tu jaspineras plus tard, sers-nous d'abord des bocks! (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 93). Elle n'a que ses bouts de chiffon qui la comprennent, le soir, dans les coins tranquilles, elle défait son baluchon, elle leur jaspine, pas besoin d'articuler, pour eux, c'est trop fatigant, elle parle comme les chiens (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 251) ». Dumas aurait été mieux inspiré d’invoquer Auguste Le Breton que Lacan, mais le bougre n’a jamais reculé devant une imposture !

Quant à Vergès, les journalistes qui, comme Apathie, disent qu’il aurait même défendu Hitler, devrait plutôt méditer une autre formule de Jacques Vergès Elle est rapportée par J. Givet, qui fut son ami et l’accueillit même chez lui au moment où l’avocat s’était réfugié à Genève. Je la cite d’après R. Chaudenson , Vergès Père, fils et frères. Une saga réunionnaise (Paris, l’Harmattan, 2007) :
« Un jour, [c’est J. Givet qui parle] je crois que c’était le jour même où j’ai appris qu’il allait défendre les pirates qui avaient assassiné un pilote d’El Al et je m’en était étonné devant lui, Vergès me dit : « J’aurais aussi défendu Anne Franck ». » (2007 : 243).

C’est sans doute l’un des plus ignobles propos de cet individu qui persiste à se poser en « anticolonialiste » et à être considére comme tel par quelques nigauds comme Ph.K. Felissi. Vergès ne fait pas trop état de ses relations amicales (et non professionnelles) étroites avec quelques chers disparus comme Mobutu, Eyadema ou Bongo comme avec quelques autres dictateurs africains encore bien vivants comme Idriss Deby ou Sassou Nguesso (cf. R. Chaudenson , 2007 : 229-267).

Puisque nous sommes partis de la Côte d’Ivoire, revenons y un instant car décidémment je ne pourrais aborder que demain le sujet que j’avais prévu pour aujourd’hui et dont j'ai gardé le titre.

Jacques Vergès, aujourd’hui grand défenseur de Gbagbo, depuis que , vers 2005, il en est devenu le stipendié (cf. R. Chaudenson, 2007 : 267), est passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel politique ivoirien. Il fut d'abord l’avocat d’Houphouët-Boigny (ennemi juré de son ami actuel Laurent G.), qui lui aurait donné certains des masques qui ornent le bureau parisien de l’avocat. Il se mit ensuite au service d’Henri Conan Bédié avant d’être un proche d’Alassane Ouattara.

Peut-on rêver meilleur « go between » pour régler la crise d’Abidjan ?
Il vous faudra toutefois attendre demain pour comprendre le titre de ce post car je suis finalement revenu à mon premier sujet et il est tard !

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