Il faut donner toujours l'initiative aux mots comme disait le poète… Est-ce
aussi vrai en politique ou faut-il se méfier et tâcher de prévoir où peut mener
cette initiative ?
Après l'élection de François Mitterrand, en 1981, le cimetière du
Panthéon avait été visité d'emblée et le congrès du parti socialiste avait eu
lieu à Valence ; résultat du choix du lieu ? Certains, on s'en souvient, s'y
étaient laissés aller à une impétuosité excessive, à l'image sans doute des flots
tumultueux et impétueux du Rhône dans cette ville.
Après la victoire de François Hollande, le parti socialiste a choisi
pour tenir son congrès Toulouse, ville doublement désignée par la couleur qu'on
lui prête et qui faisait s'interroger Nougaro lui-même (« la ville rose ») et
par celle du parti socialiste qui a depuis longtemps cette fleur comme emblème (le
rose n'étant, au fond, qu'un rouge fané et défraîchi).
Au moment de ce choix, on n'avait apparemment pas encore songé aux
épines et le choix médité du lénifiant Premier Secrétaire Harlem Désir (en ce
cas les mots n'ont guère eu l'initiative!) semblait garantir une session sans
accroc. Sur ce plan, rien à dire ; on a pu compter sur lui pour tenir l'un de
ses discours qui se déroulent à la façon des chœurs d'opéra où les choristes
entonnent de martiaux "Marchons! Marchons!", tout en se bornant à piétiner
sur place, sans faire montre d'ailleurs, dans cet exercice, du rare talent de Michael Jackson
dans la pratique du moon walk !
D'aucuns comme Mélenchon,
tout en regrettant de ne pas avoir été invité à Toulouse (qu'y aurait-il fait
?) voient dans le parti socialiste un "astre mort" et dans ce congrès
une "grosse machine morose" ; j'aurais plutôt dit "un gros
machin mort rose" ou plutôt un "gros machin rose mort"! Toujours
les mots et leurs initiatives !
Où sont les tumultueux congrès du PS d'antan ; pourtant Toulouse s'y prêtait le
mieux du monde car comme le disait Nougaro à propos de sa ville :
"Ici, si tu cognes, tu gagnes
Ici, même les mémés aiment la castagne"
Ici, même les mémés aiment la castagne"
Il est vrai que le climat et la situation ne se prêtent guère à une
gaieté qui semble pourtant souvent liée à cette couleur festive ; le maillot du
leader du Tour de France est jaune (après les victoires de Lance Amstrong, la
couleur des cocus, faut-il le rappeler ?), mais au Tour d'Italie le vainqueur
est en rose!
Au congrès de Valence en 1981, on pouvait encore croire,
pour deux ans au moins, aux lendemains qui chantent ; à Toulouse, le week-end
dernier, on ne pouvait guère prévoir que des lendemains qui déchantent. Le chômage
augmente (comme on l'avait, par prudence, prévu et annoncé) et pire, le jour
même du congrès, par un pur hasard, les 98 grands patrons français, qui n'ont même
pas la reconnaissance du ventre envers leur hôte, posent un ultimatum à François
Hollande en exigeant un modeste cadeau fiscal de 30 milliards ; comme dit le bon
peuple, ces gens n'y vont pas avec le dos de la cuillère!
Mille excuses d'avance à mes lectrices que je sens déjà effarouchées,
mais n'est-ce pas le moment de citer le vers fameux :
« Plus le Désir [Harlem bien sûr] est grand, plus l'effet se recule".
Je vous jure que mon infâme Dragon 12 avait écrit, de lui même, "les fesses" que je n'ai pas osé garder!
« Plus le Désir [Harlem bien sûr] est grand, plus l'effet se recule".
Je vous jure que mon infâme Dragon 12 avait écrit, de lui même, "les fesses" que je n'ai pas osé garder!
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