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vendredi 5 octobre 2012

Quo non descendant ?



"Quo non descendant ?" "Jusqu'où ne descendront-ils pas?" mais ici pris au sens de "Jusqu'où s'abaisseront-ils ?

Je me vois désormais obligé de traduire les citations latines, puisque mes deux latinistes distingués, naguère de service dans mon blog, Succus aceris en Amérique et Benoît pour l'Europe, manquent désormais à toutes leurs obligations, séduits sans doute qu'ils sont par les délices de quelque Capour francophone.

Je parlerai ici, par prudence, de l'élection américaine mais comme nous imitons en tout les Etats Unis, on verra par là même ce qui nous attend et qui a d'ailleurs commencé chez nous.

Je suppose que vous avez vu, comme moi, le numéro de Barack Obama essayant tant bien que mal de rattraper son piteux échec à la confrontation télévisée de Denver, en faisant une entrée remarquée dans le meeting suivant, affirmant que c'était le 20e anniversaire du jour, le plus heureux de sa vie, où Michele avait accepté sa demande en mariage.

La formule est prudente et par là-même commode ; ses amours avec une femme qui s'est montrée bien meilleure que lui dans la pêche aux voix lui feront de l'usage durant tout le mois de l'élection présidentielle ; en effet, après quelques vérifications rapides, il semble si que si tous les biographes obamaniens s'accordent sur octobre 1992 comme mois de mariage du couple, le jour varie et est tantôt le 3, tantôt le 18. Voilà donc déjà au moins deux jours où il peut, sans trop de mensonges, faire référence à son mariage mais, dans le cas qui nous occupe, il est peu probable que le jour où Michele a accepté sa proposition de l'épouser, soit également celui là même où ils se sont mariés. Le nez de Barak s'allongerait-il comme celui de Pinocchio?

Ce ne serait d'ailleurs pas la première fois qu'il nous travestirait la vérité ; lors de son élection, on se souvient qu'il avait remercié, avec une constante émotion, en les désignant comme les principaux soutiens et bailleurs de fonds de son élection, les centaines de milliers d'Américains modestes qui avaient fait le fond de leurs poches pour lui adresser de modestes contributions de quelques dollars. La chose avait sans doute fait pleurer dans les chaumières démocrates, mais on sait désormais que le principal bailleur de fonds de l'élection précédente a été, en réalité, Goldmann Sachs qui ne passe pas en général pour une œuvre de charité et qui était suivi sur ce terrain du financement par le lobby militaro-industriel. Il faut dire que le nouveau président a bien renvoyé l'ascenseur et que, comme souvent dans la démocratie américaine, c'était là le meilleur et le plus sûr des investissements politiques.

Nos diverses chaînes de télévision ont évidemment passé, en ouverture de leurs journaux télévisés, l'arrivée, primesautière et souriante, de Barak Obama, comme toujours plein de charme et de naturel, mais qui, comme toujours aussi, jouait un rôle soigneusement élaboré par ses "gagmen".

Barak Obama, comme tous ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, a son équipe de gagmen ; elle est chargée, pour chacune des circonstances publiques comme pour chaque émission de télévision, de lui préparer les facéties et les gags qu'il "improvisera" le moment venu, en fait à l'usage non du public, mais des téléspectateurs américains. On se souvient de l'attentat contre Reagan où on avait préparé une blague qu'il avait sortie sur son lit d'hôpital, encore entouré de toute l'équipe médicale qui avait réalisé l'intervention et à laquelle il avait demandé : « Vous êtes bien tous républicains ?». Et de rire !

Bien évidemment (pour parler comme nos présentateurs de télévision) les mots les plus drôles des présidents américains sont ceux qui sont involontaires et dans lesquels les gagmen ne sont naturellement pour rien. Ainsi, celui de ce président des Etats Unis (j'ai oublié lequel dans la série des crétins qui ont gouverné l'Amérique durant les dernières décennies) qui avait dit, lors de son premier voyage en Amérique latine, qu'il regrettait beaucoup de ne pas avoir mieux étudié le latin quand il était en classe.

Les deux candidats ont donc tout un mois pour faire tourner à plein régime leurs équipes de gagmen et pour chercher les moyens les plus sûrs et les plus efficaces de flatter la populace qui finalement décidera de leur sort pour les années à venir.

Triste spectacle de la démocratie !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je n'en reviens pas de ce cinéma
les républicains ont un choix sur et constant, un vétéran en ruine flanqué d'une hystérique, puis un mormon (celle là on nous l'avait pas encore faite) qui semble avoir mis des weston trop petites ou un tantinet introverti
bref il a dominé le premier débat!
et les deux candidats love leur femme of course!
BO est blafard et sombre dans l'indigne
vivement que l'un d'entre eux l'emporte et qu'on n'en parle plus
pour moi, aucune planche de salut à l'international, ils ont l'air pire tous les deux, un s'est déjà reçu sa main tendue au Caire sur la tronche, l'autre on n'a même pas envie de savoir ce qu'il va nous inventer
excusez ma vivacité

Anonyme a dit…

Cher Usbek,
J'ai manqué ton billet le jour de sa mise en ligne.
Un livre vient de sortir qui apporte de l'eau à ton moulin:
http://www.radio-canada.ca/emissions/medium_large/2011-2012/chronique.asp?idChronique=248499

Succus a.