Ce matin, j'hésite entre deux références sur les incertitudes du choix; l'une à Prodicos, l'autre à Buridan.
Assurément le philosophe sophiste grec offre un registre métaphorique plus noble avec Herakles hésitant entre le chemin facile et bordé de roses du Vice et celui, aride et pentu, de la Vertu que le philosophe médiéval avec son âne qui, entre nous, n'a jamais montré ses oreilles dans l'oeuvre buridanesque mais périra, faute d'avoir su choisir entre le seau d'eau et le picotin, également salvateurs.
En effet, vers huit heures ce mercredi matin 3 octobre 2012, deux de nos radios bignoles, France Info et Europe1 (au sein de laquelle je réserve toutefois, bien sûr, une place à part à ma chère Caroline Roux qui est aussi du matin) nous mettaient devant un choix douloureux entre deux interventions sur le même domaine. L'une, sur la première de ces radios, avec une interview de Monsieur Pfimlin (à vos souhaits ! Cet étrange patronyme en forme d'éternuement vous donne l'envie de l'appeler, comme le faisait autrefois le Canard enchaîné pour son ministre homonyme « Petite Prune», ce qui est le sens de ce terme en dialecte alsacien) ; sur la seconde, Europe1, on avait droit à une interview par le patriarche indéboulonnable de l'info, Jean-Pierre Elkabbach, de Madame Aurélie Filipetti, ministre de la culture, et donc, de ce fait, patronne de "Petite Prune".
À dire le vrai, comme disait Eve Ruggieri, je n'ai écouté qu'une partie de l'un et l'autre, ce qui m'a convaincu que je n'ai pas perdu grand-chose, puisque j'aurais assurément pu faire, à leur place, les deux interventions qu'ils ont faites l'un et l'autre.
Langue de bois à tous les étages ! Petite Prune ne touchera surtout à rien (pour ne pas donner de prétexte à le virer comme vestige du sarkozisme) et surtout pas aux privilèges fous d'un personnel pléthorique et inactif que j'évoquais dans mon post d'hier. Madame Filippetti, elle, n'a pas de sous, mais une grosse paire de ciseaux ! En outre, la voilà privée des conseils économiques éclairés de son ex-compagnon que je voyais hier, dans l'émission d'Elizabeth Quin " 28 minutes" (20 heures 05 en semaine, sur Arte) que je vous signale car elle ne manque pas d'intérêt, comparée aux sinistres journaux télévisés de grande écoute des autres chaînes.
J'ai déjà sauté d'Hercule à l'âne (en passant de Prodicos à Buridan), je peux bien remplacer Héraclès par le coq et sauter, pour compléter ce post, cette fois-ci, du coq à l'âne. Comme je passe, du même coup, de la philosophie au sport, on me pardonnera sans doute cette gambade.
Je ne reviens pas sur l'affaire du handball héraultais, mais je suis frappé par la pauvreté des arguments avancés par la défense. J'apprenais, ce matin, qu'entre deux sanglots, Nicolas K. avait confié qu'il ne pouvait pas être coupable dans cette affaire de match truqué, puisqu'il n'y jouait pas lui-même. C'est parfaitement vrai et il n'était pas le seul à ne pas jouer puisque les cinq principales vedettes du club de Montpellier (Nikola et Luka Karabatic, Kavticnik, Bojinovic, Honrubia) n'ont pas participé à la rencontre.
Ce détail n'est jamais signalé et je n'ai rien entendu de ce détail, y compris de la bouche des experts qui ont revu à la loupe tout le déroulement du match lui-même. Or un des éléments essentiels du problème était précisément l'absence de ces cinq joueurs majeurs car, sur le match lui-même, il est bien difficile effectivement de se faire une opinion, en dépit de quelques maladresses un peu inhabituelles chez les joueurs de ce niveau.
Et c'est là qu'intervient un rapprochement inattendu avec un match de rugby tout récent (le Toulouse-Toulon de la semaine dernière) où le coach toulonnais, Bernard Laporte, a mis sur le banc, lors de cette rencontre, une douzaine des joueurs de son XV majeur, pour les récompenser, disait-il, d'avoir gagné la précédente série de matches.
Le problème est qu'il a fait cette annonce, lui, plusieurs jours avant la rencontre, et que, s'il devait y avoir des paris sur l'issue de ce match Toulouse-Toulon, il est évident que Toulon ne partait pas favori, loin de là, ce qui n'est pas sans incidence sur les cotes proposées aux parieurs. Dans l'affaire du match Cesson-Montpellier, la seule question à se poser est donc de savoir si Montpellier a averti la presse, avant la rencontre, que les cinq meilleurs joueurs de la formation ne prendraient pas part à la rencontre. Le faire amenait, inévitablement, à envisager une défaite de Montpellier et, par conséquent, une cote inintéressante pour ceux qui parieraient sur cette issue du match. C'était précisément le cas de ceux qui ont misé 60 000 € dans l'affaire c'est-à-dire cent fois la mise habituelle en pareil cas.
En matière sportive, comme les paris sont une innovation récente (et funeste), ce cas n'est pas encore très fréquent. En revanche, il est constant en matière boursière et cela s'appelle même, d'un terme tout à fait spécifique, " le délit d'initié" ! Aux USA, il conduit directement en tôle! Chez nous....
Si Montpellier, avant la rencontre, a fait connaître, urbi et orbi, que ses cinq meilleurs joueurs ne prendraient pas part à ce match, on a là une présomption relativement forte en faveur de l'absence de tricherie et donc de la bonne foi des parieurs-joueurs ou de leurs amies. Si, en revanche, ce détail a été caché ou même simplement minoré (absence d'un ou deux joueurs et non des cinq meilleurs), la présomption est alors très forte en sens inverse ; il serait donc bon de vérifier un tel point, ce qui doit être des plus faciles en consultant les journaux sportifs des jours précédents.
C'est là, une fois de plus, un conseil gratuit d'Usbek Consulting and Co.
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