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samedi 6 octobre 2012

Petite chronique de la semaine.

France2 – TF1 : 1 – 1.

Le premier point du jour a été marqué par le journal télévisé de France2 à 13 heures, « votre » journal, comme le ressasse quotidiennement Madame Élise Lucét, croyant, dans sa candeur, nous obliger, par cet usage intempestif du possessif de deuxième personne du pluriel, à nous approprier, contre notre gré, sa prestation hélas quotidienne. Je trouve personnellement cette pratique à la fois stupide et horripilante, mais comme c'est à peu près la seule particularité notable de ce bulletin d'information, elle semble y tenir beaucoup. Au cours de ce journal du 5 octobre 2012 (au cas où vous vouliez vérifier), elle a évoqué le problème du cancer du sein et insisté sur la nécessité de mammographies annuelles. S'écartant (du moins je l'espère) du texte de son prompteur, elle a ajouté, sans doute de son propre chef, précision intéressante, que « les mammographies étaient gratuites pour les femmes ». Un tel propos est évidemment scandaleux au moment où l'égalité hommes-femmes est l'un des thèmes favoris de toute notre réflexion civilisationnelle.

13 heures 15 : France2-TF1 : 1-0.

TF1 a toutefois égalisé au journal du soir lorsque Claire Chazal a consacré un long sujet à ce que j'avais imprudemment appelé la "boucherie Chevaline", drame au cours duquel trois touristes et un cycliste ont été froidement et collectivement assassinés. Revenant, on ne sait trop pourquoi sur ce sujet pour dire que l'enquête n'apportait aucun élément nouveau (et le constater d'ailleurs avec une certaine mélancolie), Madame Chazal a montré qu'elle n'était tout simplement pas au courant de ce que tout le monde savait depuis plusieurs heures et qui sera peut-être un élément décisif dans la suite de l'enquête. On avait, en effet, appris, au cours de l'après-midi par une source suisse, que le père de famille assassiné ne se trouvait pas là par hasard, mais qu'il y avait rendez-vous et surtout qu'il était passé par Genève où il était allé consulter ou alimenter un compte en banque qui, semble-t-il, présente un agréable solde positif d'un million d'euros. Ce n'est pas trop mal pour un modeste travailleur à domicile et cela ouvre peut-être des perspectives sur les raisons de son élimination. Je suppose que durant l'après-midi Madame Chazal était chez le coiffeur ou au cinéma et que, de ce fait, elle s'est trouvée ignorer ce que tout le monde savait.

20 heures 10 France2-TF1: 1-1.

Autre affaire de la semaine : les présumés ripoux de la présumée BAC- Nord de Marseille qui se sont faits prendre, si je puis dire, la main dans les sacs et, de ce présumé fait, se sont vues tancer vertement par leur ministre, quoiqu'ils soient pour le moment présumés innocents, comme tout un chacun, en dépit de la découverte des fruits présumés de leurs présumés larcins divers à leurs domiciles comme dans leurs vestiaires et des écoutes téléphoniques révélatrices dont ils ont fait l'objet au cours des dernières semaines.

Toutefois le problème est d'ailleurs, car je crois que ces policiers, loin d'être tancés voire punis, devraient être, au contraire, loués et récompensés. On sait, en effet, que la nouvelle stratégie contre les trafiquants en tout genre consiste désormais à « frapper au portefeuille ». Nos hautes autorités de police ont dû relire l'histoire américaine du crime dont le cas le plus illustre est Al Capone qui, après avoir volé et tué toute sa vie, a été finalement condamné à une longue peine de prison (il est mort l'ombre je crois) pour....fraude fiscale!

On s'est donc mis chez nous aussi à recenser et à confisquer à la fois les comptes en banque des trafiquants, mais aussi leurs voitures de luxe (des BMW aux Ferrari), ces dernières étant ensuite mises à la disposition des policiers qui peuvent enfin délaisser leurs Renault 4L pour se lancer à la poursuite des "go fast" sur nos autoroutes. Le problème est que, quelques incidents récents, comme le dramatique carambolage de Cannes, montre que les truands ont déjà réagi et que, renonçant à l'achat de tels véhicules, ils se bornent désormais à les louer, ce qui retire leur effet aux mesures de saisie.

Je pense que lorsqu'il sera informé par le témoignage de ces présumés coupables de leur innocence et de la pureté de leurs intentions, le ministre remplacera les sanctions prévues par des promotions, voire des décorations.

J'avais pensé faire aussi, durant la semaine, un recensement des fautes de français de nos journalistes de la radio et de la télévision ; j'ai très vite renoncé à ce dessein devant l'abondance de la matière. Je ne retiendrai que la dernière car elle témoigne non seulement d'une ignorance de la langue, mais d'une perverse obstination dans l'erreur. C'est, ce matin même, sur France Info, habituellement un peu moins fautive que les radios bignoles ; la journaliste nous parlait de la "nuit blanche" de l'art moderne et évoquait "l'obélisque TOUTE bleue" qu'on pourrait y admirer ; elle n'est même pas venue à résipiscence alors que dans les citations qu'elle faisait (mais les avait-elle lues?)  "obélisque" était masculin et non féminin.

Après tout (et cela me fera retrouver mon point de départ) peut-être est-ce la faute à  l'obélix qui rêvait, comme moi, d'une mammographie gratuite.

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