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vendredi 5 avril 2013

De la presse française en général et de Mediapart en particulier.


Après une longue période de résistance, stupide j'en conviens et par habitude sans doute, j'ai fini par m'abonner à Mediapart et je dois dire que je m'en suis aussitôt félicité.

Il n'y a plus guère en France désormais que deux moyens sérieux et réels d'information, l'un, fort ancien (je soupçonne mon père de m'y avoir appris à lire avant de m'envoyer à l'école) et plutôt rigolo, le Canard enchaîné, l'autre, très moderne et plus austère, Mediapart. J'y reviendrai dans la suite, mais probablement demain seulement,car je voudrais aborder rapidement quelques sujets qui ne sont d'ailleurs pas traités réellement par Mediapart qui ne peut pas tout dire sur tout et qui fournit, par ailleurs, bien des lectures intéressantes.

Une des premières découvertes de la presse, fort inattendue, car la chose est patente depuis des décennies, tient à ce que tous ceux qui quittent un poste éminent dans l'administration ou la politique, rentabilisent et exploitent aussitôt leur séjour dans cette position par divers procédés dont le plus courant est désormais l'ouverture de je ne sais quel cabinet ou officine de consultation, que ce soit sur la gestion des entreprises, le conseil médical, l'action sociale, la sécurité ou tout autre sujet. On a ainsi soudain découvert les liens qui existaient entre Monsieur Jérôme Cahuzac, après son départ du cabinet de Claude Evin, ministre de la santé chez Rocard, et l'industrie pharmaceutique. Grande découverte pour des liens connus de tous à propos de ce cardiologue-capilliculteur dont les implants capillaires furent la Toison d'or (j'ai piqué cette blague à Cimabue!). Ne lui jetons pas la pierre car on peut faire la même observation pour les anciens députés ou ministres dont on a fait des avocats (sans CAPA!); tel ancien conseillait social des précédents gouvernements (74 ans aux cerises) a créé son cabinet de consultation et on ne compte plus ses innombrables passages à la télévision (suivez mon regard !), sans parler de ces responsables syndicaux qui se trouvent propulsés soudain de la CFDT, soit dans le privé comme Madame Notat, soit dans le public comme Monsieur Chérèque avec des emplois fort bien rémunérés et pour lesquels leur seule qualification tient à leur précédente occupation.

Le "pantouflage" est en France une institution, en dépit de prétendues restrictions dont, en particulier, des délais imposés qui n'ont jamais été respectés . Pire encore, en 2007, on a même fait le choix, très significatif, de les raccourcir encore, en permettant d'aller pantoufler dans le privé non plus au bout de cinq ans comme auparavant, mais au bout de trois. Il faut dire que comme cette règle n'étant à peu près jamais respectée, la chose n'est pas très grave.

Autre mesure que nous a annoncée, à grand son de trompe, depuis le Maroc, notre Président de la République, on va vérifier préalablement le patrimoine des ministres et des élus. Et moi qui croyais que ça se faisait depuis longtemps ! D'autre part, qui est assez naïf pour croire que va déclarer, dans son patrimoine, ses comptes numérotés en Suisse, à Singapour ou aux Iles Caïman, un exileur-blanchisseur fiscal qui vise un poste ministériel ou une fonction élective?

Quant à la moralité de la Gauche, un peu ternie en ce moment, je crois me souvenir (litote!) que François Mitterrand, pour ménager l'avenir de quelques socialistes prometteurs (dont l'un, au moins, occupe aujourd'hui la fonction la plus éminente au sein du PS sans parler des autres hiérarques) avait porté de 12 à 18 mois la durée de la peine de prison avec sursis susceptible d'écarter un candidat des fonctions électives !

Sur un plan plus général, il est d'ailleurs pittoresque de regarder, actuellement, les dispositions de la loi en la matière ;  si une condamnation peut effectivement vous empêcher de solliciter un mandat auquel vous étiez candidat, cette interdiction de se présenter à une élection donnée, non seulement ne vaut que pour une seule année, mais cet interdit ne concerne que la seule fonction en cause, laissant la possibilité d'être candidat à toutes les autres. On ne saurait faire loi plus indulgente !

Si vous n'avez pas vu ou entendu évoquer ces questions dans la presse nationale, vous ne pourrez pas dire que je ne vous en ai pas parlé.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

mediapart, par ses méthodes...mais vous me lisez régulièrement

Usbek, je vous le dis je suis trés inquiète, je l'ai écrit plusieurs fois